Question d'origine :
sur l'emplacement de l'ancienne usine Paris-Rhone avenue Jean Mermoz on a commence la construction d'un hopital ou d'une clinique puis ils ont tout rasé une seconde fois et ils recommencent une autre construction d'une clinique je pense...je passe devant assez souvent en voiture et j'aimerais savoir les raisons de ces divers démolitions...
merci de votre réponse et bravo pour ce service original et utile..
roger sibille..
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 15/02/2005 à 10h38
Le 7 août 1998, nous pouvons lire dans Lyon Figaro la présentation de la nouvelle clinique qui devrait porter le nom de "clinique de l’Europe" : située avenue Jean Mermoz, sur un terrain de 18000 mètres carrés, occupé précedemment par l’usine Paris-Rhône et Valéo, au cœur de ce qui est amené à devenir le technopôle santé de Lyon. Un coût global de 200 millions de francs est prévu. C’est le cabinet Jourda qui a remporté le concours d’architecture ouvert par la Générale de santé. Cette nouvelle clinique rassemblera les cliniques Saint-Jean, Jeanne-d’Arc et Sainte-Anne-Lumière, sera très structurée : 3 étages, 3 ambiances : à chaque étage sa fonction, son ambiance et donc son architecture propre. Au rez-de-chaussée, une première entité comprendra tous les services en relation avec l’extérieur (accueil, administration, logistique, restaurant, boutiques…) ; au premier étage sera réuni tout le "plateau technique", et au 3e étage, les 209 lits des patients : "espace conçu sous forme de pavillons reliés en continu et entourés de jardins."
Fonctionnel et original, le projet devra aussi s’intégrer dans le paysage urbain du 8e arrondissement. Françoise-Hélène Jourda, l'architecte, revendique ses origines lyonnaises et sa bonne connaissance du "terrain" : la clinique ne sera pas "une OVNI", mais un vrai "morceau de ville", qui trouvera sa place dans ce quartier très urbanisé. La clinique de l’Europe doit ouvrir ses portes à la fin de l’été 2000.
Un article paru dans Le Tout Lyon du 7 décembre 1999 reprend ces premières informations, en annonçant l’ouverture pour fin 2001 et précise qui est la Générale de santé : premier groupe européen d’hospitalisation privée, a réalisé 5,2 milliards de francs de chiffres d’affaires en 1998, et traité plus de 500000 patients. Près de 150 établissements emploient 5000 praticiens et 12000 salariés dans 4 pays (France, Italie, Canada, Portugal).
Lyon capitale dans son édition du 21 avril 2004 annonce : "Un hôpital tout neuf, rasé pour malfaçon : l’hôpital Mermoz devait ouvrir ses portes fin 2003. Après de multiples péripéties, le chantier presque achevé, truffé de malfaçons, va être rasé pour être finalement reconstruit. Une véritable planche pourrie, qui révèle un désastre financier".
On apprend dans cet article que la société Charles Queyras a remporté le marché pour la réalisation du gros œuvre sur le principe d’un offre au "moins-disant", et qu'à partir de là les ennuis ont commencé : dès le départ le chantier a pris du retard, le projet a dû changer d’emplacement, celui retenu à l’origine, avenue Thiers, n’étant plus disponible, qu'après cette première mésaventure, un terrain situé le long de la rue Jean Mermoz a été choisi, mais que le désenchantement a commencé vraiment quand la société de gros œuvre est mise en redressement judiciaire à la fin de l’été 2002. Ayant demandé une expertise pour évaluer la situation, la Générale de santé découvre un chantier truffé de malfaçons et d’irrégularités : piliers pas droits, dalles fissurées et poutres en béton mal coulées. Auparavant le bureau de contrôle APAVE avait déjà émis un "avis défavorable sur la solidité et la stabilité des ouvrages en béton" de l’hôpital. Ces réserves n’étaient pas les premières, et d’autres bureaux de contrôle avaient également alerté la Générale de santé, ainsi que l’entreprise Charles Queyras, sur les anomalies observées tant sur le ferraillage que sur des "désordres affectant les dispositifs de dilatation et l’absence de joints de fractionnement."
Finalement, en avril 2004, un des trois bâtiments composant le futur hôpital est détruit, et les experts mandatés pour évaluer la viabilité du reste de la construction rendent leurs conclusions : c'est un diagnostic sans appel qui n’hésite pas à envisager "la démolition complète des ouvrages et leur reconstruction". Il s’ensuit alors une procédure pour déterminer les responsabilités.
Le 31 janvier 2005, Le Progrès intitule son article : "Mermoz II, encore plus ambitieux". Ainsi après la démolition achevée le 1er janvier 2005, la reconstruction de l'hôpital privé Jean Mermoz redémarre avec la construction du bâtiment de la Maison médicale. Il devrait voir le jour d'ici fin 2007, avec un projet médical renforcé. La Générale de santé n'a pas souhaité communiquer sur le budget global de l'opération.
Pour consulter ces articles dans leur intégralité, vous pouvez venir à la bibliothèque municipale Lyon-Part-Dieu et les visualiser dans la base d'articles concernant la région Rhône-Alpes et, en ce qui concerne plus spécialement Le Progrès, dans la base d'articles Europresse.
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter