Question d'origine :
Je suis à la recherche du texte littéraire décrivant la fuite de Louis XVIII au début des 100 jours vers Gand et "faisant traverser la région entre Béthune et Neuve-Eglise" par ses chevaux-légers dont l'eau arrivait au poitrail.
J'ai cru un moment que c'était Chateau-Briand dans "Mémoires d'Outre Tombe" mais il décrit le passage du roi via Lille, et il n'est pâs fait mention des cheveaux-légers. Est ce l'édition complète que j'ai consulté à la BM ? Existe t il un autre auteur?
Remerciements anticipés
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 11/02/2005 à 12h14
Après recherches dans les bases :
- Frantext : corpus de textes français du 16è au 20è siècle (interrogeable à la Bibliothèque de la Part Dieu)
- Gallica et Gallica classique : textes et images du XIXè siècle francophone et plus de 1000 volumes de textes fondateurs de la littérature française depuis le Moyen-Age jusqu’à 1914,
nous avons trouvé deux textes littéraires décrivant la fuite de Louis XVIII vers Gand :
- Extrait de : Les confidences de Alphonse de Lamartine, texte dans lequel nous retrouvons Béthune, Lille et les chevau-légers.
« … Nous arrivâmes au milieu de ce concert d' imprécations
et de larmes jusqu' à Béthune, petite ville
fortifiée de nos frontières du nord, à deux
lieues de la Belgique. Le maréchal Marmont nous
commandait. Le comte d' Artois et le duc de
Berry, son fils, marchaient avec nous. Le roi
s' était séparé de nous à Arras et avait pris
la route de Lille. Il ne passa que quelques
heures à Lille, où les dispositions de la
garnison menaçant sa sûreté, il se réfugia en
Belgique.
A cette nouvelle, le comte d' Artois, le maréchal
Marmont et les grenadiers à cheval de la garde
royale sortirent de Béthune pour suivre le roi
hors de France. Quelques compagnies de gardes du
corps, de chevau-légers et de mousquetaires
restèrent dans la ville pour la défendre… »
- Extrait de : Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand (livre vingt-troisième, chapitre 4). Dans ce texte, seul Lille est cité.
« …La chaussée était défoncée, le temps pluvieux, madame de Chateaubriand malade : elle regardait à tout moment par la lucarne du fond de la voiture si nous n'étions pas poursuivis. Nous couchâmes à Amiens, où naquit Du Cange ; ensuite à Arras, patrie de Robespierre : là, je fus reconnu. Ayant envoyé demander des chevaux, le 22 au matin, le maître de poste les dit retenus pour un général qui portait à Lille la nouvelle de l' entrée triomphante de l'empereur et roi à Paris ; madame de Chateaubriand mourait de peur, non pour elle, mais pour moi. Je courus à la poste et, avec de l'argent, je levai la difficulté.
Arrivés sous les remparts de Lille le 23, à deux heures du matin, nous trouvâmes les portes fermées ; ordre était de ne les ouvrir à qui que ce soit. On ne put ou on ne voulut nous dire si le Roi était entré dans la ville. J'engageai le postillon pour quelques louis à gagner, en dehors des glacis, l'autre côté de la place et à nous conduire à Tournai ; j'avais, en 1792, fait à pied, pendant la nuit, ce même chemin avec mon frère. Arrivé à Tournai, j'appris que Louis XVIII était certainement entré dans Lille avec le maréchal Mortier, et qu'il comptait s'y défendre. Je dépêchai un courrier à M. de Blacas, le priant de m'envoyer une permission pour être reçu dans la place…
De Tournai nous allâmes à Bruxelles : là je ne retrouvai ni le baron de Breteuil, ni Rivarol, ni tous ces jeunes aides de camp devenus morts ou vieux, ce qui est la même chose. Aucune nouvelle du barbier qui m'avait donné asile. Je ne pris point le mousquet, mais la plume ; de soldat j'étais devenu barbouilleur de papier. Je cherchais Louis XVIII ; il était à Gand, où l'avaient conduit MM. de Blacas et de Duras : leur intention avait été d'abord d'embarquer le Roi pour l'Angleterre. Si le Roi avait consenti à ce projet, jamais il ne serait remonté sur le trône… »
Aucun des deux textes ne fait mention de Neuve Eglise et de l’eau qui arrivait au poitrail des chevaux-légers.
Ces deux ouvrages sont disponibles dans les bibliothèques de Lyon pour la consultation sur place ou le prêt :
Les confidences / Alphonse de Lamartine
Mémoires d'outre-tombe / François René de Chateaubriand (l'édition Gallimard, collection Pléiade, est une édition complète)
Nous vous signalons, à titre indicatif, un roman de Louis Aragon qui relate cette période des Cent jours :
La semaine sainte, mais ce n'est pas un roman historique, c'est une fiction.
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