Question d'origine :
Bonjour,
Une petite question... que veut dire exactement le mot bien utilisé des stephanois "beausaigne"?
Des exemples de mots d'époque moins utilisés ?
Merci
a+
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 09/02/2005 à 11h52
Selon la région, la langue française connaît des variations qui touchent la prononciation, le sens des mots, la grammaire ou le vocabulaire. Il n’est pas rare que ces variations existent dans plusieurs villes ou sur une même zone géographique. C’est ainsi que le mot "beausseigne" - et non beausaigne - est utililsé à Saint-Etienne, mais également à Rive-de-Gier et certainement dans d’autres régions de la Loire.
On en trouve la définition dans divers ouvrages disponibles à la Documentation Régionale de la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu :
Exprime la compassion.
SYNONYME : bichette ;
REGIONAL : bonnégin ;
DIMINUTIF : bissignette
1. Beausseigne, elle a perdu son fils !
2. Ah, beausseigne, elle a bien des ennuis avec sa mère qui est chez elle, et qui bat la breloque
VARIANTE : bisseigne (surtout employé à l’égard d’un enfant)
3. Bisseigne, tu t’es fait mal, mon pauvre petit chou !
4. Bisseigne, comme il est petit cet enfant.
On trouve dans le Vocabulaire de François Baron (1939 pour la 1ère édition) :
Beausseigne : terme de pitié, pour pauvre petit, pauvre homme (p.10).
Bisseigne : synonyme de Beausseigne (p.11)
Pour Gérard Meunier, Beausseigne ne prend qu’un seul "s" [beauseigne]. Il en donne la définition suivante :
"Marque la pitié ou l’attendrissement à l’égard d’un enfant ou d’une personne faible ou à qui il est arrivé malheur"
- Des mots qui ne font pas regret : particularités du français parlé à Rive-de-Gier, Loire, par Jérôme Serme, Rive-de-Gier, Association ripagérienne de recherches historiques, 2003.
- Vocabulaire du parler ripagérien : lexique de l'idiome de Rive-de-Gier contenant près de 1 700 mots et expressions plus ou moins employées, par François Baron, Paris, Société d'ethnographie, 1989.
- Le Forézien : comme il cause... comme il vit, par Gérard Meunier, Feurs, C. Bussy, 1984.
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