Question d'origine :
Bonjour;
Les footballeurs de l'équipe de France vont parfaire leur entrainement avant une rencontre importante à Font Romeu (je crois) ville en altitude pour faire le plein de globules rouges; Combien de temps avant une compétition doit on faire cet entrainement spécifique ; quel altitude ? quel bénéfice en tirer? Merci
Réponse du Guichet
bml_san
- Département : Médiathèque du Bachut Santé
Le 04/02/2005 à 15h01
Chez l'homme, l'altitude agit surtout sur l'organisme par la diminution de la pression partielle de l'oxygène dans l'air inspiré, par la diminution de l'air totale, par l'abaissement de la température, par l'action du rayonnement solaire. Il s'en suit une hyperventilation, c'est à dire une augmentation de la respiration, une tachycardie, augmentation de fréquence cardiaque, et une augmentation du nombre de globules rouges dans le sang (polyglobulie) pour réagir à l'hypoxie.
Une personne située au niveau de la mer utilise 100% de son VO2 max, alors qu'une autre n'utilisera que 70% de son VO2 max au Mont-Blanc (4808 m) et seulement 20% à l'Everest (8846 m). La vie devient donc impossible à partir d'une certaine altitude. On sait qu'un homme qui arrive à un sommet de plus de 7000 m ne s'attarde pas trop, il prend juste le temps de se restaurer; bien plus, au delà de 8000 m, il n'y reste pas plus d'une minute tant la difficulté à respirer est grande : s'il s'y attarde, il risque de mourir, c'est pour cela qu'il se hâte de descendre une fois au sommet (ce qui provoque souvent des chutes).
Comme on peut le voir l'altitude à des actions négatives, mais elle peut toutefois avoir des actions bénéfiques sur l'homme. En effet il n'est pas rare que des sportifs de haut niveau passe un séjour d'une semaine ou plus à plus de 3000 m, soit pour s'acclimater à cette altitude comme l'a fait Miguel Indurain en 1995 pour les championnats du monde cyclistes qui se déroulaient à plus de 3000 m, soit pour accroître leur taux de globules rouges.
Les globules rouges transportent l'oxygène et plus on en a, plus le corps est oxygéné, on a donc une meilleure condition physique au niveau de l'endurance. Malheureusement, il y a un risque de mort : si on a trop de globules rouges, il se peut que des caillots de sang se forment dans les veines qu'elles obstruent , d'où le risque de phlébites.
Source : dossier altitude et adaptation présenté par JP Herry, médecin à l'école nationale de ski et d'alpinisme.
Nous vous conseillons la lecture de l'article Stages d’altitude, plus hauts, plus forts ? (L’Équipe Magazine, n° 1077, 11 janvier 2003, enquête réalisée par Françoise Inizan) qui présente un bilan nuancé sur l'efficacité de l'entraînement sportif en altitude.
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