Question d'origine :
Cher guichet,
Comment enterrait-on les morts en Occident au Moyen Age et dans les Temps modernes, utilisait-on des cercueils en bois ?
Avec mes remerciements.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 09/06/2011 à 09h25
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Michel Vovell consacre un ouvrage à La mort et l'occident de 1300 à nos jours dans lequel il relate que l’archéologie des cimetières fournit de nombreux renseignements sur les méthodes d’inhumation. Ainsi, dans la région de Trèves, sur six cent soixante tombes du haut Moyen Age fouillées dans une douzaine de cimetières, trente-neuf sur six cent soixante, soit 6 % seulement comportaient un cercueil ou au moins une planche de bois (Totenbrett), sur laquelle le corps, peut-être ficelé, était posé. Quelques-uns de ces rares cercueils semblent avoir été faits d’un tronc d’arbre évidé (Baumsarg), peut-être réservé à certaines sépultures particulières. Dans cette région, il ne semble pas que le suaire ait été couramment remplacé par le cercueil avant le XVIe siècle. Aux grands, les sarcophages de pierre tiennent lieu de tombeau, aux petits le contact direct de la terre. On ne saurait sans doute extrapoler à partir d’un ilste : mais le même équilibre se rencontre, par exemple, dans les cimetières de l’Albigeois méridional qui ont été pareillement fouillés.
Au XVe siècle, Michel Vovell constate que si nous ne craignions l’imprudence de généraliser à partir d’impressions trop ponctuelles, nous dirions cependant qu’il nous semble que c’est à partir de l’Europe germanique et de la Flandre que la pratique du cercueil semble se répandre, de façon encore limitée, la France, l’Angleterre, et à fortiori le monde méditerranéen l’ignorant encore largement. Source : La mort et l'occident de 1300 à nos jours, p. 45 ; p. 160.
Pour approfondir, cette thématique, nous vous suggérons les lectures suivantes :
* La naissance du cimetière : lieux sacrés et terre des morts dans l'Occident médiéval / Michel Lauwers, 2005.
* D'or et de cendres: la mort et les funérailles des princes dans le royaume / Murielle Gaude-Ferragu, 2005.
* Les funérailles à la Renaissance / Société française d'étude du seizième siècle. Colloque, Jean Balsamo, 2002.
* Images de l'homme devant la mort / Philippe Ariès, 1983.
* Sur ce site personnel, vous trouverez un résumé de l'ouvrage Essais sur l'histoire de la mort en Occident du moyen-âge à nos jours de Philippe Ariès.
* L'article de l'agora sur La vision de la mort au Moyen-Âge
Pour poursuivre ces recherches, vous trouverez d’autres études sur Google livres, sur les bases de données Persée et Cairn (consultable à partir des bibliothèques du réseau BML ou sur internet via lectura si vous êtes abonné de la Bibliothèque municipale)
Enfin, nous vous conseillons la consultation d’une réponse du Guichet du Savoir du Guichet qui devrait vous intéresser : Enterré vivant !… Au-dessus d'une tombe, une clochette
Bonjour,
Michel Vovell consacre un ouvrage à La mort et l'occident de 1300 à nos jours dans lequel il relate que l’archéologie des cimetières fournit de nombreux renseignements sur les méthodes d’inhumation. Ainsi, dans la région de Trèves, sur six cent soixante tombes du haut Moyen Age fouillées dans une douzaine de cimetières, trente-neuf sur six cent soixante, soit 6 % seulement comportaient un cercueil ou au moins une planche de bois (Totenbrett), sur laquelle le corps, peut-être ficelé, était posé. Quelques-uns de ces rares cercueils semblent avoir été faits d’un tronc d’arbre évidé (Baumsarg), peut-être réservé à certaines sépultures particulières. Dans cette région, il ne semble pas que le suaire ait été couramment remplacé par le cercueil avant le XVIe siècle. Aux grands, les sarcophages de pierre tiennent lieu de tombeau, aux petits le contact direct de la terre. On ne saurait sans doute extrapoler à partir d’un ilste : mais le même équilibre se rencontre, par exemple, dans les cimetières de l’Albigeois méridional qui ont été pareillement fouillés.
Au XVe siècle, Michel Vovell constate que si nous ne craignions l’imprudence de généraliser à partir d’impressions trop ponctuelles, nous dirions cependant qu’il nous semble que c’est à partir de l’Europe germanique et de la Flandre que la pratique du cercueil semble se répandre, de façon encore limitée, la France, l’Angleterre, et à fortiori le monde méditerranéen l’ignorant encore largement. Source : La mort et l'occident de 1300 à nos jours, p. 45 ; p. 160.
Pour approfondir, cette thématique, nous vous suggérons les lectures suivantes :
* La naissance du cimetière : lieux sacrés et terre des morts dans l'Occident médiéval / Michel Lauwers, 2005.
* D'or et de cendres: la mort et les funérailles des princes dans le royaume / Murielle Gaude-Ferragu, 2005.
* Les funérailles à la Renaissance / Société française d'étude du seizième siècle. Colloque, Jean Balsamo, 2002.
* Images de l'homme devant la mort / Philippe Ariès, 1983.
* Sur ce site personnel, vous trouverez un résumé de l'ouvrage Essais sur l'histoire de la mort en Occident du moyen-âge à nos jours de Philippe Ariès.
* L'article de l'agora sur La vision de la mort au Moyen-Âge
Pour poursuivre ces recherches, vous trouverez d’autres études sur Google livres, sur les bases de données Persée et Cairn (consultable à partir des bibliothèques du réseau BML ou sur internet via lectura si vous êtes abonné de la Bibliothèque municipale)
Enfin, nous vous conseillons la consultation d’une réponse du Guichet du Savoir du Guichet qui devrait vous intéresser : Enterré vivant !… Au-dessus d'une tombe, une clochette
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