Question d'origine :
Fervente amatrice de mots croisés,je voudrais savoir comment un verbicruciste
réalise une grille de mots croisés.Comment commence t-il?Et combien de temps faut-il pour la réaliser?Cela me semble bien compliqué à faire.
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 07/06/2011 à 09h08
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Comme l’indique l’article « mots croisés » publié sur Wikipedia, un verbicruciste talentueux s'efforce de respecter plus ou moins les règles suivantes (mais rares sont ceux qui les respectent toutes exactement) :
• Ne pas trop charger la grille en cases noires ; une proportion de 12 % est assez courante : 18 % est le signe d'un travail d'amateur ou bâclé, tandis que 6 % relève de l'exploit. Certains verbicrucistes comme Roger La Ferté privilégient le strict respect de la langue et composent des grilles comportant de 12 à 15 % de cases noires, d'autres préfèrent s'astreindre à des grilles plus « blanches », quitte à s'autoriser quelques libertés avec le langage (par exemple, en acceptant des termes d'argot). Chez les anglo-saxons, l'aspect « casse-tête » est privilégié et la proportion de cases noires est en moyenne nettement plus importante qu'en France.
• Proposer autant que possible des définitions subtiles (par exemple : « suit le cours des rivières » qui, selon Tristan Bernard, définit « DIAMANTAIRE »), énigmatiques, fallacieuses ou amusantes : les jeux de mots et les calembours, même approximatifs ou de mauvais goût, sont souvent appréciés (par exemple le mot « GNÔLE » peut être défini par « donnait des tripes à nos hommes »). Certaines définitions sont carrément méchantes: "Avenir d'un célibataire parasite au décès du dernier parent" donne "SDF".
• Respecter une certaine rigueur grammaticale : par exemple, un verbe transitif indirect ne peut pas être défini par un verbe (ou une expression verbale) transitif direct, et réciproquement (par exemple respecter pour obéir, ou inversement) ;
• Ne pas chercher à terminer une grille délicate en recourant à un dictionnaire pour y trouver un mot inconnu (en général un nom propre), car le cruciverbiste entraîné apprécie de pouvoir résoudre une grille en utilisant sa culture générale mais sans avoir à disposer lui-même d'un dictionnaire ;
• Limiter l'usage de certaines facilités : sigles rares, mots écrits phonétiquement {par exemple « NRV » défini comme « irrité (phonétiquement) »}, mots tronqués appelés « chevilles » (par exemple « BATA » défini comme chef de bataillon, ou « OIR » défini comme fin de non-recevoir ou « RRA » défini comme milieu de terrain) ou, pire encore, lettres extraites d'un même mot, mais non successives (par exemple : « BSN » défini comme pris de boisson) ;
•S'interdire les mots en désordre, sauf s'il donne lieu à un joli jeu de mots, comme « UEM » défini par « ému et bouleversé » (Georges Perec) …
En outre, Georges Pérec relate que la fabrication d’un mot croisés se compose de deux opérations tout à fait différentes et, à la limite, parfaitement indépendantes l’une à l’autre : la première est la construction de la grille, la seconde la recherche des définitions. La construction de la grille est une tâche fastidieuse (…) où il importe seulement que les mots aient telle ou telle longueur et que leur superposition fasse apparaître des groupes compatibles avec la construction verticale d’autres mots ; c’est un système de contraintes primaires où la lettre est omniprésente mais d’où le langage est absent. Au contraire, la recherche de définitions est un travail fluide, impalpable, une promenade au pays des mots où il s’agit de découvrir, dans ces alentours imprécis qui constituent la définition du mot (…)
Dans la première, on procède par essais, erreurs, en recommençant vingt ou trente fois une grille (..) dans la seconde, on privilégie l’intuition, la trouvaille (…)
En tout cas les deux opérations sont presque toujours dissociées.
Source : Les mots croisés. Précédés de considérations de l'auteur sur l'art et la manière de croiser les mots, p. 9-10.
Quant au temps nécessaire à la réalisation d’une grille de mots croisés, il est bien évidemment relatif au talent du verbicruciste.
Ainsi, Guy-Hachette explique que, tentant un jour de calculer combien j’avais pu composer de grilles entre dix-sept et trente-quatre ans, je fus stupéfait de constater que tout bien compté, le total ne dépassait pas quinze mille (…) j’ignorais que j’en concevrais plus du triple au cours des dix années suivantes !!
(…) Infatigable « fabricant » de grilles j’avais acquis, dans ce domaine, une certaine compétence et une grande virtuosité . Dans l’émission, Pour le plaisir, j’y composais en trois minutes (…) un problème de 81 cases.
Source : Des mots pour jouer, p. 77-78.
Ce témoignage montre clairement que les mots croisés tant pour les verbicrucistes que pour les cruciverbistes sont un jeu de l’esprit ; de la pratique découle la rapidité de la conception et la résolution.
Pour finir, nous vous laissons consulter ce bref article, Un défi géant de verbicruciste pour un grand bonheur de cruciverbiste par Hervé de Chalendar, publié sur lalsace.fr, le 30/01/2011.
Bonjour,
Comme l’indique l’article « mots croisés » publié sur Wikipedia, un verbicruciste talentueux s'efforce de respecter plus ou moins les règles suivantes (mais rares sont ceux qui les respectent toutes exactement) :
• Ne pas trop charger la grille en cases noires ; une proportion de 12 % est assez courante : 18 % est le signe d'un travail d'amateur ou bâclé, tandis que 6 % relève de l'exploit. Certains verbicrucistes comme Roger La Ferté privilégient le strict respect de la langue et composent des grilles comportant de 12 à 15 % de cases noires, d'autres préfèrent s'astreindre à des grilles plus « blanches », quitte à s'autoriser quelques libertés avec le langage (par exemple, en acceptant des termes d'argot). Chez les anglo-saxons, l'aspect « casse-tête » est privilégié et la proportion de cases noires est en moyenne nettement plus importante qu'en France.
• Proposer autant que possible des définitions subtiles (par exemple : « suit le cours des rivières » qui, selon Tristan Bernard, définit « DIAMANTAIRE »), énigmatiques, fallacieuses ou amusantes : les jeux de mots et les calembours, même approximatifs ou de mauvais goût, sont souvent appréciés (par exemple le mot « GNÔLE » peut être défini par « donnait des tripes à nos hommes »). Certaines définitions sont carrément méchantes: "Avenir d'un célibataire parasite au décès du dernier parent" donne "SDF".
• Respecter une certaine rigueur grammaticale : par exemple, un verbe transitif indirect ne peut pas être défini par un verbe (ou une expression verbale) transitif direct, et réciproquement (par exemple respecter pour obéir, ou inversement) ;
• Ne pas chercher à terminer une grille délicate en recourant à un dictionnaire pour y trouver un mot inconnu (en général un nom propre), car le cruciverbiste entraîné apprécie de pouvoir résoudre une grille en utilisant sa culture générale mais sans avoir à disposer lui-même d'un dictionnaire ;
• Limiter l'usage de certaines facilités : sigles rares, mots écrits phonétiquement {par exemple « NRV » défini comme « irrité (phonétiquement) »}, mots tronqués appelés « chevilles » (par exemple « BATA » défini comme chef de bataillon, ou « OIR » défini comme fin de non-recevoir ou « RRA » défini comme milieu de terrain) ou, pire encore, lettres extraites d'un même mot, mais non successives (par exemple : « BSN » défini comme pris de boisson) ;
•S'interdire les mots en désordre, sauf s'il donne lieu à un joli jeu de mots, comme « UEM » défini par « ému et bouleversé » (Georges Perec) …
En outre, Georges Pérec relate que la fabrication d’un mot croisés se compose de deux opérations tout à fait différentes et, à la limite, parfaitement indépendantes l’une à l’autre : la première est la construction de la grille, la seconde la recherche des définitions. La construction de la grille est une tâche fastidieuse (…) où il importe seulement que les mots aient telle ou telle longueur et que leur superposition fasse apparaître des groupes compatibles avec la construction verticale d’autres mots ; c’est un système de contraintes primaires où la lettre est omniprésente mais d’où le langage est absent. Au contraire, la recherche de définitions est un travail fluide, impalpable, une promenade au pays des mots où il s’agit de découvrir, dans ces alentours imprécis qui constituent la définition du mot (…)
Dans la première, on procède par essais, erreurs, en recommençant vingt ou trente fois une grille (..) dans la seconde, on privilégie l’intuition, la trouvaille (…)
En tout cas les deux opérations sont presque toujours dissociées.
Source : Les mots croisés. Précédés de considérations de l'auteur sur l'art et la manière de croiser les mots, p. 9-10.
Quant au temps nécessaire à la réalisation d’une grille de mots croisés, il est bien évidemment relatif au talent du verbicruciste.
Ainsi, Guy-Hachette explique que, tentant un jour de calculer combien j’avais pu composer de grilles entre dix-sept et trente-quatre ans, je fus stupéfait de constater que tout bien compté, le total ne dépassait pas quinze mille (…) j’ignorais que j’en concevrais plus du triple au cours des dix années suivantes !!
(…) Infatigable « fabricant » de grilles j’avais acquis, dans ce domaine, une certaine compétence et une grande virtuosité . Dans l’émission, Pour le plaisir, j’y composais en trois minutes (…) un problème de 81 cases.
Source : Des mots pour jouer, p. 77-78.
Ce témoignage montre clairement que les mots croisés tant pour les verbicrucistes que pour les cruciverbistes sont un jeu de l’esprit ; de la pratique découle la rapidité de la conception et la résolution.
Pour finir, nous vous laissons consulter ce bref article, Un défi géant de verbicruciste pour un grand bonheur de cruciverbiste par Hervé de Chalendar, publié sur lalsace.fr, le 30/01/2011.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/06/2011 à 13h02
Comment un verbicruciste fait -il pour créer une grille de mots croisés?
Est ce compliqué?Quelle est sa technique pour réussir?
Faut-il des compétences?
Est ce compliqué?Quelle est sa technique pour réussir?
Faut-il des compétences?
Réponse du Guichet
gds_alc
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 28/06/2011 à 13h20
Réponse du service Guichet du Savoir
Bonjour,
Comme nous vous l’indiquions dans un courriel nous vous invitons à consulter la réponse en date du 7 juin. Vous n’avez, apparemment, pas reçu notre message et vous suggérons, par conséquent, de vérifier votre configuration de sécurité, notre message étant peut-être passé en spam.
Bonjour,
Comme nous vous l’indiquions dans un courriel nous vous invitons à consulter la réponse en date du 7 juin. Vous n’avez, apparemment, pas reçu notre message et vous suggérons, par conséquent, de vérifier votre configuration de sécurité, notre message étant peut-être passé en spam.
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