Question d'origine :
je souhaite de l'information sur ce personnage qui a fait parler de lui à lyon entre 1830 et 1835 comme saint-simonien .je voudrais aussi dans la mesure du possible établir sa généalogie et la mettre en relation éventuelle avec la mienne:même nom de famille "cognat".
il était médecin puis il a été inspecteur-adjoint des poids et mesures ...!!
merci.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 01/02/2005 à 09h52
Nous avons fait de nombreuses recherches dans des dictionnaires biographiques généraux et dans les dictionnaires biographiques de médecins, mais malheureusement sans succès.
Par contre nous avons trouvé un article dans la Revue : Rive Gauche intitulé : Lyon à l'heure saint-simonienne , écrit par Michel Demarcq et où il est question d’un chirurgien nommé Cognat chef de l’eglise saint-simonienne de Lyon :
« Nous quittons Paris, la ville de la consommation et du luxe, la ville des plaisirs, des beaux-arts et des fêtes (…) Nous irons chercher l’air qu’on respire et le vent qui souffle au plus grand foyer de production et d’économie dont s’enorgueillisse le continent européen (…) Allons vers Lyon, le géant des travailleurs ; il nous donnera le baptême du SALAIRE, et nous épancherons notre calme sur sa tête qui fermente »
Ainsi s’exprimait Michel Chevalier, dans une adresse à la famille saint-simonienne, datée du 23 novembre 1832, date anniversaire de la victoire (éphémère !) des canuts lyonnais, un an plus tôt. Ces paroles inspirées descendaient des hauteurs de Ménilmontant (pas encore rattaché à Paris et restée à demi champêtre), où s’étaient retirés quarante apôtres de cette foi nouvelle qui avait nom Saint-Simonisme ; tous réunis, pour travailler, méditer et prier – dans une ambiance exaltée frisant parfois l’hystérie – autour de Prosper Enfantin, leur Père suprême – dont Michel Chevalier était le lieutenant et le porte-parole. (…)
Deux raisons semblent avoir motivé le choix de Lyon comme terre d’asile. La cité rhodanienne n’avait pas attendu Paris pour avoir sa propre Eglise saint-simonienne ; d’autres villes de province étaient dans le même cas mais, par son importance et son dynamisme, l’Eglise lyonnaise venait à coup sûr en tête avec, comme chefs le chirurgien Cognat et Derrion, un fils de soyeux ; les membres les plus en vue s’appelaient Drut, un polytechnicien ; Sophie Durval, libraire et son beau-frère Decaën, fabriquant de faïences ; le chansonnier Corréard… sans oublier Arlès (dit Arlès-Dufour), le plus influent. Ami de jeunesse d’Enfantin, srnommé le tambour-major de l’humanité (le verbe saint-simonien se complaît dans la dithyrambe). Arlès riche commissionnaire en soieries, joua fréquemment le rôle de bailleur de fonds de la fratrie saint-simonienne..
Au printemps 1831, une mission, dite Mission du Midi, était encore venue renforcer la diffusion dans notre ville de la doctrine de Saint-Simon, les prédicateurs Laurent, Leroux et Reynaud rassemblant plusieurs milliers d’auditeurs. Le programme social exposé dans ces conférences avait éveillé dans le public un écho profond mais grandement alarmé les autorités, si bien que, lorsqu’en novembre éclata la révolte des Canuts, les Saints-Simoniens se virent incontinent pointés du doigt.
Le 4 mars 1833 un groupe part de Lyon pour chercher la femme-Messie. Il fut convenu que cette Mission d’Orient rejoindrait Istamboul et prendrait la mer à Marseille le 22 mars. Ces argonautes d’un nouveau genre, rebaptisés Compagnons de la Femme, dirent adieu à leurs frères de Lyon ; ils étaient douze, dont Barrault, Félicien David et Cognat. D’autre départ allaient suivre, cap sur Alexandrie cette fois. (…..)
En France, la fuite en Egypte de ses éléments les plus dynamiques, hâta la fin du Saint-Simonisme comme organisation politique ayant vocation à rassembler les masses laborieuses. (…)
Dispersés et reconvertis chacun de son côté, mais, de fait, toujours unis de cœur, ces hommes qu’on qualifiait la veille de rêveurs se révélèrent des pionniers étonnamment efficaces ; pendant les quelques décennies où s’exerça leur action, ils fécondèrent notre pays dans les domaines les plus variés : industrie, chemins de fer, banque, enseignement, journalisme, arts, politique… etc. Cette seconde phase reçut le nom de Saint-Simonisme pratique.
Un peu plus loin toujours dans Rive gauche , No 165, juin 2003 se trouve un chapitre intitulé :
Cognat Léon, chirurgien-interne à l’Hôtel-Dieu de Lyon. Arrêté et emprisonné pendant les journées de novembre 1831, il assume l’année suivante (avec Derrion) la direction de l’Eglise saint-simonienne de Lyon. Auteur d’un tract intitulé « Les apôtres de Ménilmontant ». En 1833, il embarque pour le Moyen-Orient où il aura des contacts avec Lamartine, de retour des lieux saints. En Egypte, il est affecté comme médecin au chantier du barrage sur le Nil ; il pratique la médecine magnétique. De retour en France en 1836, il deviendra, bien prosaïquement, inspecteur-adjoint des Poids et Mesures.
La bibliothèque ne peut pas effectuer vos recherches généalogiques. Cependant nous pouvons vous conseiller plusieurs sites web et des adresses d’organismes lyonnais qui pourront vous aider dans vos recherches sur cette page.
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