Question d'origine :
qui peux me donner des renseignements sur l'arrestation de max payot agent de la gestapo lyonnaise et un des tortionnaires du fort montluc ? merci d'avance ......warzager edouard
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 04/02/2009 à 09h41
Bonjour,
Nous avons retrouvé la narration de son arrestation en Haute Savoie dans le quotidien La Marseillaise de Lyon et du Sud-est du lundi 23 octobre 1944. Nous vous reproduisons l’intégralité de l’article ci-dessous :
Max PAYOT a été arrêté en Haute-Savoie, telle est la nouvelle qui nous est parvenue hier. Il a reconnu avoir tué lui-même soixante-sept patriotes. Deux versions ont circulé sur les circonstances de cette arrestation : la première en attribue l’honneur aux F.F.I. Un membre du groupe Tanpean aurait reconnu le tueur près de Talloire et, avec l’aide de camarades, l’aurait appréhendé. Suivant la seconde, c’est le hasard qui aurait fait tomber le tueur de la Gestapo dans les mains des policiers. Max aurait sans doute échoué en Haute-Savoie avec l’intention de passer, dès qu’il le pourrait, en Suisse. Il vivait avec de faux papiers. Or, au cours d’un contrôle d’identité, un officier F.F.I. emmena Max à la caserne où étaient rassemblés les suspects. Il ne soupçonnait pas qui il arrêtait mais les déclarations de Payot lui avaient paru louches. Comme toujours en pareil cas, il prévint la Brigade mobile. Or, celle-ci avait reçu quelques jours auparavant une circulaire de Lyon concernant Max. Les policiers le reconnurent et purent le confondre. Quelle version est la bonne ? On le saura bientôt puisque Max Payot va être transféré sous peu dans notre ville. De toute manière, l’un des cas les plus troublants de notre époque sera ainsi élucidé. On saura quelles complicités ont permis à Payot de s’évader. On saura également s’il est vrai que Max a séjourné à Lyon comme il l’a dit. Sa présence avait en effet été signalée dans plusieurs cafés de la ville, cours de la Liberté, rue Auguste-Comte, mais jamais aucun contrôle de ces bruits n’avait pu être opéré. |
L’article nous apprend donc que cette arrestation fait suite à une évasion. Nous n’avons pas de précision sur la date exacte de cette arrestation.
Nous avons trouvé dans ce même quotidien daté du 25 septembre 1944 un article relatant que Max Payot s’était rendu spontanément aux officiers du groupe « Victoire » en avouant appartenir à la Gestapo mais en expliquant qu’il y était entré sur les ordres de la Résistance.
L’ouvrage de Gérard Chauvy, Lyon des années bleues consacre plusieurs pages à Max Payot et revient sur les circonstances controversées de sa mort (abattu le 8 décembre 1944 dans sa cellule de la prison Montluc) mais reste assez vague sur les conditions de sa reddition à Lyon et sur son arrestation en Haute-Savoie à la suite de son évasion qui avait défrayé la chronique locale pourtant chargée en septembre et octobre 1944. Chauvy précise cependant la date de son évasion (21 septembre) et publie une lettre de Payot à sa maîtresse dans laquelle l’ex-agent de la gestapo donne quelques détails sur son arrestation :
[…]Lors de mon évasion, j’ai été en Haute-Savoie où je me suis fait arrêter. Ne voulant pas tomber entre les mains de Galas, je me suis fait passer pour un soldat autrichien et fus mis dans un camp de prisonniers à Annecy. Quelques jours après […] j’ai retrouvé Roger Bartoli d’Annemasse et lui ai raconté mon histoire, lui demandant d’en parler à son capitaine pour tirer cette affaire au clair[…]. Ce n’est qu’une douzaine de jours après que Roger me fit appeler à nouveau, et j’ai alors raconté mon histoire au capitaine qui, cette fois, m’a fait remettre entre les mains de la police, afin qu’une instruction soit ouverte et qu’en jaillisse enfin la vérité […] |
Depuis sa reddition jusqu’à mort à la prison Montluc, en passant par son évasion, Payot semble avoir continué à naviguer dans un milieu très trouble et les historiens ont toutes les difficultés à recouper les faits, à cerner les hommes et leur rôle exact dans cette fin de parcours d’un collaborateur, assez emblématique d’une période sombre et agitée de l’histoire locale.
Cordialement.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 10/03/2011 à 15h01
suite a la reponse du 04/02/2009 message 2607 inscrit le 22/02/2004 .comment savoir la suite de ces evenements apres les aveux de max payot sur son arrestation a lyon et son evasion,avant d'etre de nouveau arrete en haute savoie ,merci
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/03/2011 à 11h54
Bonjour,
Le délai entre votre question de février 2009 et votre récente demande de compléments d’information a été bénéfique à notre recherche, puisque les éditions AbeBooks.fr ont mis entre temps sur Internet l’information sur la vente de reproduction d’articles du quotidien Lyon Libre, organe du mouvement de la libération nationale.
Et, ô magie d’Internet, notre recherche sur « Max Payot » nous y a conduit tout droit, avec en précision supplémentaire la date du 25 juillet 1946 et le titre bizarre : « Max Payot accuse ». Bizarre quand on sait comme vous que ce dernier a été abattu le 8 décembre 1944. La suite va vous éclairer sur cette bizarrerie.
Votre chance réside dans le fait que nous possédons la collection assez complète de Lyon Libre du 9 septembre 1944 (n°1) au 19 juin 1948 (quelques lacunes mais peu).
Nous avons commencé à chercher et nous sommes tombés … sur une mine que nous ne pouvons exploiter nous mêmes, car c’est un vrai travail d’historien qui est demandé :
- deux articles « à chaud » en 1944 concernant l’évasion puis la deuxième arrestation de Max Payot. Le plus complet est en Une de l’édition du 25 septembre 1944 (2 jours après son évasion. Mais il y en a peut-être d’autres tout aussi intéressants courant jusqu’à la fin de l’histoire Max Payot et de la fin du collaborateur lui-même le 8 décembre 1944,
- un récit reproduisant sous forme de feuilleton les lettres de Max Payot lors de sa captivité après son arrestation en Haute-Savoie libérée, lettres où il tente de présenter son rôle pendant l’occupation plus à son avantage afin de tenter d’éviter le peloton d’exécution. Ce feuilleton commence dans l’édition du 25 juillet 1946 sous l’accroche en pavé noir (page de Une) : « MAX PAYOT ACCUSE …Une exclusivité « Lyon Libre ». Il faudra voir tout le feuilleton sur place.
Si vous faites un travail historique sur cette affaire, nous vous conseillons de venir consulter nos archives de Lyon Libre, armé d’un appareil photo numérique et de patience. Ce service de consultation sur place est autorisé et gratuit. Vous demanderez toutes les modalités sur place (flash interdit, par exemple).
Notre adresse :
Documentation Lyon et Rhône-Alpes, Banque de distribution (4ème étage)
Bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu
30 bvd Vivier-Merle
69431 Lyon cedex 3
Tél direct Banque de Distribution : 04.78.62.18.84.
Nos horaires :
10h-19h du mardi au vendredi,
10h-18 le samedi
(fin de la mise à disposition des ouvrages de la Banque de distribution une demi-heure avant la fermeture)
Nous sommes, si vous ne connaissez pas notre bibliothèque, juste en face de la Gare Part-Dieu, à côté du Centre commercial du même nom. Métro ligne D station Centre commercial Part-Dieu. Tramway T1 arrêt Centre commercial Part-Dieu.
Cordialement.
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