Question d'origine :
Quel est le rôle, et quelles sont les charges d'un conseiller du roi au 17ème siècle?
S'agit-il d'une fonction honorifique ? Merci
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 26/01/2005 à 13h56
.Réponse du Département Civilisation
« Il n’y a guère, sous l’ancien régime, de mot plus passe-partout. On se gardera donc d’attacher le moindre prix à l’expression --- de belle et noble apparence --- de « conseiller du Roi ». Furetière dans son Dictionnaire universel (paru, posthume en 1690), écrit fort justement : « Conseiller, titre qu’on donne à presque tous les officiers du royaume ». Le titre est donc porté à plusieurs milliers d’exemplaires. Depuis les ministres, secrétaires d’Etat, contrôleur général des finances, conseillers d’Etat, officiers de la Couronne, grands officiers de la maison du Roi, chevaliers du Saint-Esprit, gouverneurs et lieutenants généraux des provinces, secrétaires du cabinet du Roi, premier médecin de Sa Majesté, les premiers présidents des parlements, les présidents à mortier de Paris, le premier président de la chambre des comptes de Paris --- seuls habilités par le règlement royal du 3 janvier 1673 à se dire conseillers du Roi en ses conseils, jusqu’au notaire d’une petite ville, qui s’intitule conseiller du Roi notaire et garde-notes, chacun y va de son « conseiller du Roi ». C’est au point qu’en souffrent les véritables conseillers : les trente conseillers d’Etat, piliers inébranlables du conseil privé et les deux si importants « conseillers au conseil royal des finances », …, « véritables tiercelets de ministre » pour reprendre un mot de Saint-Simon. La multiplication des offices après 1689encouragera encore l’inflation du titre de conseiller ; et l’on finira par oublier que le « conseiller » pris absolument, est d’abord un magistrat, conseiller au Parlement ou dans une autre cour souveraine. » (François Bluche)
Cf. Dictionnaire du Grand Siècle sous la dir. de François Bluche
« Il n’y a guère, sous l’ancien régime, de mot plus passe-partout. On se gardera donc d’attacher le moindre prix à l’expression --- de belle et noble apparence --- de « conseiller du Roi ». Furetière dans son Dictionnaire universel (paru, posthume en 1690), écrit fort justement : « Conseiller, titre qu’on donne à presque tous les officiers du royaume ». Le titre est donc porté à plusieurs milliers d’exemplaires. Depuis les ministres, secrétaires d’Etat, contrôleur général des finances, conseillers d’Etat, officiers de la Couronne, grands officiers de la maison du Roi, chevaliers du Saint-Esprit, gouverneurs et lieutenants généraux des provinces, secrétaires du cabinet du Roi, premier médecin de Sa Majesté, les premiers présidents des parlements, les présidents à mortier de Paris, le premier président de la chambre des comptes de Paris --- seuls habilités par le règlement royal du 3 janvier 1673 à se dire conseillers du Roi en ses conseils, jusqu’au notaire d’une petite ville, qui s’intitule conseiller du Roi notaire et garde-notes, chacun y va de son « conseiller du Roi ». C’est au point qu’en souffrent les véritables conseillers : les trente conseillers d’Etat, piliers inébranlables du conseil privé et les deux si importants « conseillers au conseil royal des finances », …, « véritables tiercelets de ministre » pour reprendre un mot de Saint-Simon. La multiplication des offices après 1689encouragera encore l’inflation du titre de conseiller ; et l’on finira par oublier que le « conseiller » pris absolument, est d’abord un magistrat, conseiller au Parlement ou dans une autre cour souveraine. » (François Bluche)
Cf. Dictionnaire du Grand Siècle sous la dir. de François Bluche
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