Question d'origine :
Bonjour
j'ai revu hier Céline et Julie vont en bateau, de Jacques Rivette. C'est toujours aussi... étonnant et fascinant.
Je me suis mise à faire des recherches sur Juliet Berto (et j'apprends qu'elle est morte en 1990) et sur Dominique Labourier.
J'aimerais avoir, dans les grandes lignes, leur vie. De quoi est morte Berto?
Après Rivette avec qui ont-elles travaillé? Etait-ce leur premier film?
J'aurais bien aimé trouvé une biographie sur internet de ses deux femmes. Ont-elles rejoué ensemble? Comment s'est déroulé le tournage (je devine qu'il s'agit quelque peu d'une improvisation entre copains... mais je n'en suis pas certaine) Où est situé l'appartement de Labourier (Julie) dans le film?
merci à vous.
Longue vie à vous!
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 25/01/2005 à 12h58
Voici la notice nécrologique de Juliet Berto, écrite par Jacques Siclier et parue dans le Monde du 13 janvier 1990 (avec le titre "La mort de " la Chinoise " : la comédienne Juliet Berto est morte le 11 janvier, d'un cancer. Elle était âgée de quarante-deux ans") :
"Cette petite femme brune, vulnérable et décidée, a d'abord représenté la " génération " de Godard et de 68, l'adolescence révoltée, puis, à la trentaine, la femme moderne, énergique, combattante par nature. Née à Grenoble en 1947, Juliet Berto débute, très jeune, au théâtre. En 1966, elle est saisie par le cinéma lorsque Jean-Luc Godard la fait découvrir dans Deux ou trois choses que je sais d'elle. La voilà personnage godardien dans la Chinoise (1967), Week-end (1967), le Gai Savoir (1968), et Vladimir et Rosa (1971) qu'elle tourne dans une période militante à laquelle appartient également Camarades, de Marin Karmitz (1969).
Sa spontanéité, sa sensibilité et la façon qu'elle a de s'engager à fond dans ses rôles en font une actrice populaire avec la Cavale, de Michel Mitrani (1971), d'après le roman d'Albertine Sarrazin, Sex Shop (1972), et le Mâle du siècle (1974), de Claude Berri, Défense de savoir, de Nadine Trintignant (1973). Elle épanouit une personnalité déjà riche dans des films d'Alain Tanner (le Retour d'Afrique, 1973, le Milieu du monde, 1974), de Bernard van Effenterre (Erica Minor, 1973) et surtout de Jacques Rivette Out one 1971, Céline et Julie vont en bateau, 1974, dont elle est scénariste, Duelle, 1976. On la remarque aussi dans l'Argent des autres, de Christian de Chalonge (1978), et Monsieur Klein, de Joseph Losey (1976).
Juliet Berto, qui a mis en scène au théâtre la Tempête, de Shakespeare, passe à la réalisation cinématographique avec Jean-Henri Roger en 1981. Neige, présenté en sélection officielle au Festival de Cannes, est une chronique réaliste et lyrique des paumés et des marginaux de Pigalle envers lesquels elle manifeste une profonde tendresse. Neige sort des sentiers battus du cinéma français de même que Cap Canaille (1982), construit sur un schéma policier et dont elle est également l'auteur avec Jean-Henri Roger, et l'interprète. En 1986, Juliet Berto réalise seule, une fable poétique Havre, dans laquelle elle n'apparait pas. Depuis, c'était le silence."
A propos de Dominique Labourier, il est beaucoup plus difficile d'avoir des informations, elle joua dans des films d'auteurs dans les années 1970, et semble s'être tournée vers la télévision depuis...
Voici à propos de Céline et Julie vont en bateau ce qu'indiquait Jacques Rivette: "Céline et Julie est un film de remplacement. En 1973, je voulais tourner Phoenix un film de terreur assez sophistiqué, mais c’était un gros budget (qui n’a pu être réuni).
C’est comme ça que j’ai décidé avec Juliet Berto, puis avec les autres comédiennes de faire un autre film moins cher. Et puis aussi, après mes deux autres films L’amour fou et Out 1, on voulait faire une comédie et un film montrable. J’avais prévu quatre semaines de tournage. Il en a fallu cinq. Mais je m’étais engagé à faire un film qui ne dépasse pas 1 h 50 et il dure… 3 h 15…
Eh puis on avait décidé de faire un film d’abord pour s’amuser et ensuite sans liaison avec l’actualité. Alors on a choisi d’abord les prénoms, puis le titre, puis un genre bande dessinée. Ca a très bien démarré, mais au bout d’une demi-heure de scénario, on a buté. Il fallait que les deux filles fassent une enquête, cherchent quelque chose, mais sans tomber dans le policier et sans en faire des journalistes. Cette histoire dans la villa a été entièrement écrite avant le tournage. Mais l’histoire de Céline et Julie n’était pas écrite. Le monologue de Juliet Berto sous la douche a été entièrement écrit par elle la veille du tournage. Les numéros de cabaret de Juliet Berto et Dominique Labourier ont été préparés par chacune d’elles, sans ma participation. Le jour du tournage, elles me montraient ce qu’elles avaient mis au point…
Certaines séquences ont été tournées très vite. Par exemple la scène où Céline et Julie préparent une potion magique : du vin herbé pour retrouver le souvenir de leurs aventures dans la villa. On a tourné sans répétition préalable ni reprise. La durée de la projection est égale à la durée de tournage."
Vous trouverez les filmographies de Juliet Berto, Dominique Labourier, et Jacques Rivette.
Dans le livre "Jacques Rivette, secret compris", il est indiqué "...en plein Montmartre, [elle] découvrent une maison hantée...".
Les bibliothèques de Lyon, possèdent ces livres, ces D.V.D., et vidéocassettes.
DANS NOS COLLECTIONS :
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