Frontières ex-républiques soviétiques d'Asie cent*
CIVILISATION
+ DE 2 ANS
Le 20/01/2005 à 10h25
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Question d'origine :
Les frontières des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale (Turkménistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Kirghiztan) ne correspondent à aucune unité géographique, ethnique...Comment et sur quels critères Staline les a t-il établies?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 22/01/2005 à 09h35
Marie Jégo a écrit un article synthétique sur ce sujet dans le journal « Le Monde « du 4 septembre 2004. Vous pouvez le consulter à la BM de Lyon en interrogeant la base de données Lexis-Nexis. En voici quelques extraits :
« Après s'être imposé comme le spécialiste de cette question [la question dite des nationalités] au sein du parti bolchevique, Staline, le Géorgien, est choisi par Lénine en 1913 pour écrire un ouvrage Le Marxisme et la question nationale et coloniale) et devient, après la révolution, commissaire aux nationalités. Son programme ?
Les « nationalités » sont alors regroupées deux par deux, selon le principe « diviser pour régner », au sein de structures appelées pompeusement « républiques autonomes » et dotées de quelques attributs symboliques (assemblée locale, président). En 1934, la « République tchétchéno-ingouche » voit le jour. Les deux peuples, cousins, ont des racines communes. Ce n'est pas le cas des autres entités où des peuples d'origines et de langues différentes sont amenés à cohabiter. Peu à peu, l'idée de l'autodétermination s'estompe au profit de l'assimilation, des déplacements de population, des rectifications artificielles de frontières, menés par Staline pour
Hélène Carrère d’Encausse a publié dans la revue l’Histoire de février 1979 n° 9 un article intitulé
En voici un extrait : « C’est ici que Staline entrevoit l’utilité du fédéralisme. L’égalité politique lui fournit un prétexte pour briser les tentatives unitaires en imposant, à des peuples qui rêvent de s’associer, la division, l’individualisation autour d’une langue, d’une culture, de droits politiques particuliers. Contre un grand nationalisme panturc ou panmusulman, Staline va se faire l’avocat des petits nationalismes, ouzbek, turkmène ou azerbaïdjanais. Il reprend à son compte l’injonction de Machiavel et se fait le diviseur des nations pour assurer le pouvoir du centre politique auquel déjà il s’identifie… Pour tuer la langue commune à laquelle aspirent tous les peuples de l’ancien Turkestan, on indigénéise chacun d’entre eux… »
Dans les collections de la bibliothèque, nous vous conseillons les ouvrages suivants :
* Dictionnaire des nationalités et des minorités en U.R.S.S.
* De la Russie à l’Union soviétique : la construction de l’empire par Marie-Pierre Rey pp 167-228
* Histoire de l’Union soviétique : de l’empire russe à la Communauté des Etats indépendants pp 187-235
Enfin, nous vous signalons le site des Cahiers du monde russe, qui « s'efforcent de couvrir l'histoire politique, sociale, économique et culturelle de l'empire de Russie des origines à 1917, puis de l'URSS et enfin des différents États qui en sont issus. »
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