Réponse du service Guichet du SavoirSeptième art : expression due à Ricciotto Canudo (critique italien, 1877-1923) qui, le 25-10-1911, publie à Paris, "la Naissance d'un 7e art - essai sur le cinématographe" et le 25-1-1923 le "manifeste des 7 arts" dans le n°2 de la Gazette des 7 arts.
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Quid 2004Le terme « beaux-arts » est apparu en 1752 dans l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert et désignait exclusivement les quatre arts qu'on appelle plastiques de nos jours : architecture, sculpture, peinture et gravure. À noter que l'Académie des Beaux-Arts comporte aujourd'hui sept sections : les quatre beaux-arts classiques, la composition musicale, le cinéma et l'audiovisuel et une section libre.
Hegel, dans son Esthétique, classe les arts selon une double échelle de matérialité décroissante et d'expressivité croissante. Il distingue ainsi six arts, dans cet ordre :
1. architecture
2. sculpture
3. peinture
4. musique
5. danse
6. poésie
Le septième art est une expression proposée en 1919 par Ricciotto Canudo pour désigner l'art cinématographique.
Ricciotto Canudo était un intellectuel italien, installé en France, ami d'Apollinaire, qui fut l'un des premiers critiques de cinéma. Il écrivit un premier livre en 1911 qui s'intitulait « La naissance du sixième art », dans lequel il considérait que le cinéma réalisait la synthèse des « arts de l'espace » (architecture, peinture et sculpture) et des « arts du temps » (musique, poésie et danse), soit 6 avant lui. Le cinéma apparaît donc comme une synthèse de tous les arts qui l'ont précédé (arts du temps et de l'espace). Le cinéma est un instrument d'une nouvelle renaissance.
Puis avait-il lu Hegel entre temps ? il ajouta la poésie comme art fondateur et écrivit Le manifeste des 7 arts qui a consacré l'expression « 7e art » pour le cinéma. En 1922, il fonda la Gazette des sept arts qui est une des premières revues de cinéma.
À noter que Jean Cocteau, qui appelait le cinéma la « dixième muse » a eu moins de succès.
Tantôt le théâtre (ou « jeu de l'acteur »), tantôt la photographie, la huitième place est assez disputée mais revient en général à la télévision, bien que les professionnels se réclament peu de cette expression. On pourrait s'accorder à dire que le huitième art est « l'art de la prestation ».
L'expression neuvième art qui désigne la bande dessinée est souvent attribuée, à tort, à Francis Lacassin pour un livre qu'il publia en 1971, intitulé "Pour un neuvième art, la bande dessinée". En fait, l'expression "neuvième art" est due à Morris (pseudonyme de Maurice de Bévère et créateur de Lucky Luke) et Pierre Vankeer qui animèrent, trois ans durant au sein du "Journal de Spirou" (du numéro 1392 au numéro 1523) une rubrique intitulée "Neuvième Art", sous-titrée: "Musée de la bande dessinée", qui faisait le tour de la B.D. internationale et de son histoire. La rubrique apparaît pour la première fois dans le numéro 1392 de Spirou, du 17 décembre 1964, un numéro "spécial Noël" de 100 pages. Lors de la création de la rubrique, Morris et Vankeer pensèrent à "huitième art" avant d'apprendre par des techniciens de la danse, que l'appelation était déjà prise. Il semblerait alors que la rédaction du journal ait choisi "neuvième art". Dans les des deux introduction qui ouvrent la première de "Neuvième art", les auteurs justifient le choix de "neuvième art" en signalant que le "huitième art" désigne déjà la télévision. Outre ce classement des art, selon Alain Beyrand, la dénomination "neuvième art" "a été lancée par Morris et Vankeer pour pouvoir traiter aussi bien des récits en images que de la BD" (propos d'Alain Beyrand). En effet, cette expression permet, tout comme "Art séquentiel" ou "Figuration narrative", d'escamoter la querelle intestine qui anime le milieu de la bande dessinée concernant la naissance de cet art et la définition de ce qui est ou n'est pas une bande dessinée; ce que soulignent les auteurs lors de la création de la rubrique: " Les bandes dessinées sont nées avant le cinématographe de MM. Lumière. Mais on ne les a guère prises au sérieux pendant les premières décennies de leur existence, et c'est pourquoi la série d'articles qui débute aujourd'hui s'appellera 9° Art. "
Ont déjà été cités comme dixième art le jeu vidéo (Renaud Donnedieu de Vabres, ministre français de la culture et de la communication, a remis les insignes de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres à Michel Ancel, Shigeru Miyamoto et Frédérick Raynal, trois créateurs de jeux vidéo) ou le jeu de rôles (par exemple dans le magazine Casus Belli).Source :
dictionnaire.sensagent.com