Question d'origine :
quel philosophe, dans quel texte, parle de son amour d'enfance : une petite fille qui louchait ? Ce texte parle de la cristallisation, phénomène qui le poussa par la suite, à être sensible aux personnes atteintes de strabisme
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 10/01/2005 à 16h43
.Réponse du Département Civilisation
Dans le livre intitulé Lettres sur la morale de Descartes, nous trouvons les éléments que vous évoquez dans votre question.
Voici le texte :
Lettre à Chanut - 6 juin 1647, un extrait :
Lorsque j'étais enfant, j'aimais une fille de mon âge, qui était un peu louche * ; au moyen de quoi, l'impression qui se faisait par la vue en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s'y faisait aussi pour émouvoir la passion de l'amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu'à en aimer d'autres, pour cela seul qu'elles avaient ce défaut ; et je ne savais pas néanmoins que ce fût pour cela. Au contraire, depuis que j'y ai fait réflexion, et que j'ai reconnu que c'était un défaut, je n'en ai plus été ému. Ainsi, lorsque nous sommes portés à aimer quelqu'un, sans que nous en sachions la cause, nous pouvons croire que cela vient de ce qu'il y a quelque chose en lui de semblable à ce qui a été dans un autre objet que nous avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que c'est. Et bien que ce soit plus ordinairement une perfection * qu'un défaut, qui nous attire ainsi à l'amour, toutefois, à cause que ce peut être quelquefois un défaut, comme en l'exemple que j'en ai apporté, un homme sage ne se doit pas laisser entièrement aller à cette passion, avant que d'avoir considéré le mérite, de la personne pour laquelle nous nous sentons émus.
Sur ce site : Descartes : le corps de l'animal et le corps de l'homme, vous trouverez un développement intéressant concernant cette lettre: ( lignes 17, 18, 19 et suivantes) :
"C'est cette idée de l'amour qu'il reprend dans cette lettre à Chanut pour expliquer les « causes qui nous incitent souvent à aimer une personne plutôt que l'autre ». Il y fait part d'un exemple personnel. Il avait constaté, dit-il, qu'il éprouvait une curieuse attirance pour les femmes « louches » (comprenez : atteintes de strabisme)......
Quant au mot cristallisation, il ne semble pas faire partie du vocabulaire cartésien.
Dans le livre intitulé Lettres sur la morale de Descartes, nous trouvons les éléments que vous évoquez dans votre question.
Voici le texte :
Lettre à Chanut - 6 juin 1647, un extrait :
Lorsque j'étais enfant, j'aimais une fille de mon âge, qui était un peu louche * ; au moyen de quoi, l'impression qui se faisait par la vue en mon cerveau, quand je regardais ses yeux égarés, se joignait tellement à celle qui s'y faisait aussi pour émouvoir la passion de l'amour, que longtemps après, en voyant des personnes louches, je me sentais plus enclin à les aimer qu'à en aimer d'autres, pour cela seul qu'elles avaient ce défaut ; et je ne savais pas néanmoins que ce fût pour cela. Au contraire, depuis que j'y ai fait réflexion, et que j'ai reconnu que c'était un défaut, je n'en ai plus été ému. Ainsi, lorsque nous sommes portés à aimer quelqu'un, sans que nous en sachions la cause, nous pouvons croire que cela vient de ce qu'il y a quelque chose en lui de semblable à ce qui a été dans un autre objet que nous avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que c'est. Et bien que ce soit plus ordinairement une perfection * qu'un défaut, qui nous attire ainsi à l'amour, toutefois, à cause que ce peut être quelquefois un défaut, comme en l'exemple que j'en ai apporté, un homme sage ne se doit pas laisser entièrement aller à cette passion, avant que d'avoir considéré le mérite, de la personne pour laquelle nous nous sentons émus.
Sur ce site : Descartes : le corps de l'animal et le corps de l'homme, vous trouverez un développement intéressant concernant cette lettre: ( lignes 17, 18, 19 et suivantes) :
"C'est cette idée de l'amour qu'il reprend dans cette lettre à Chanut pour expliquer les « causes qui nous incitent souvent à aimer une personne plutôt que l'autre ». Il y fait part d'un exemple personnel. Il avait constaté, dit-il, qu'il éprouvait une curieuse attirance pour les femmes « louches » (comprenez : atteintes de strabisme)......
Quant au mot cristallisation, il ne semble pas faire partie du vocabulaire cartésien.
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