Question d'origine :
Qu'est-ce qui explique que les régions de notre territoire exposées au vent, notamment la nuit, présentent des températures mesurées plus élevées que celles qui ont une atmosphère plus calme (je pense notamment à la basse vallée du Rhône, où les températures diminuent dès que le mistral cesse de souffler) ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 11/01/2005 à 10h46
Il semble assez difficile de répondre très précisément à votre question tant la mesure de la température de l'air a des origines complexes. Elle résulte en effet de nombreux facteurs : des apports énergétiques du soleil, mais aussi de la pression atmosphérique, de la teneur en eau, des échanges possibles avec les corps environnants (sol par exemple)...
La température de l'air est toujours mesurée à l'ombre sous abri.
C’est ce que l’on appelle
Lorsque le vent souffle, on a la sensation d’une température plus basse que celle relevée sur un thermomètre. Toute personne qui utilise un éventail ou un ventilateur dans le but de se rafraîchir augmente ainsi le taux de refroidissement de sa peau par évaporation. Lorsque la température est basse, en montagne par exemple, la production de chaleur corporelle d’origine interne ne suffit pas à compenser la déperdition calorique. La peau peut donc geler par vent fort avec des températures de l’ordre de –10°C.
(extrait de Introduction à la climatologie d'André Hufty).
La circulation atmosphérique, avec l'aide des courants marins, participe au rééquilibrage de l'inégale répartition de la chaleur et du froid sur notre planète. Au dessus des vastes régions où les températures et l'humidité de l'air varient peu, il se créé d'immenses masses d'air qui en se déplaçant vont modifier le temps sur d'autres régions de la terre.
L'Europe occidentale est influencée par six masses d'air différentes :
- 1 Air arctique maritime : air froid et humide
- 2 Air arctique continental : air froid et sec provenant du nord-est.
- 3 Air polaire maritime : air froid qui se réchauffe et se charge en humidité en traversant l'océan Atlantique.
- 4 Air polaire continental : air froid et sec originaire de Sibérie, générant un temps dégagé.
- 5 Air tropical maritime : air tiède et humide provenant de l'Atlantique sud.
- 6 Air tropical continental : air sec et chaud d'origine africaine.
En marge des grands flux atmosphériques se forment des courants aériens locaux dont l'ampleur varie de la région à la vallée ou à la bordure côtière.
Tramontane, marin, autan, burle, libéccio, sirocco, grégal... parmi les grands vents du sud de la France le mistral fait figure de maître !
Il existe plusieurs types de mistral :
- Le mistral blanc : il résulte de l'arrivée d'une masse d'air froid et sec d'origine polaire, parfois continentale, alimentée par des flux d'altitude, activée par un anticyclone installé sur l'atlantique nord. C'est le mistral le plus typique, il va "nettoyer" le ciel et donner à la région un temps clair et lumineux.
- Le mistral noir : il doit son nom à la présence d'un ciel couvert de nuages. Il est générateur de fronts froids secondaires.
- Le mistral rhodanien : son activité est limitée à la vallée du Rhône, à la Camargue et au nord du Golfe du Lion. Ce mistral sec, d'origine continentale, est parfois générateur de grandes baisses de températures.
- Le mistral thermique ou mistral d'été : lors de la saison estivale des écarts de température entre la mer et la terre renforcent de façon notable l'accélération du flux de nord-ouest.
(extrait Petite anthologie du Mistral de Bernard Mondon et Steffen Lipp).
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 12/01/2005 à 11h46
En complément de la réponse déjà faite, nous vous apportons les précisions suivantes :
Votre question est à la fois simple, complexe et imprécise. Trois paramètres sont importants pour que cette question puisse être posée : la force du vent, la présence ou non de nuages, et la teneur en vapeur d'eau de l'atmosphère.
Le sol et l'atmosphère ont des compositions chimiques et des conductivités thermiques très différentes. Durant la nuit, le sol se refoidit bien plus vite que l'air environnant et communique son refroidissement aux couches d'air à son contact. Ce refroidissement issu du sol se répercute de couche en couche jusque vers 300-500 m. d'altitude. C'est donc au voisinage du sol qu'il fait le plus froid.
Si le ciel est clair et donc que les nuages ne freinent pas (comme un couvercle sur une casserole) le refoidissement vertical, on peut avoir quatre situations :
- Pas d'humidité et pas de vent, alors un froid sec et un ciel clair
- Si humidité et pas de vent, alors formation de rosée ou de gelée blanche en hiver
- Si humidité et peu de vent, alors formation de brume (peu humide) ou de brouillard (givrant ou non selon la saison)...et là, je résume beaucoup, car le vent qui arrive peut être plus chaud que le sol (on parle d'advection chaude) ou plus froid (advection froide), etc.
-Si le vent est plus fort, il y a brassage de toute la masse d'air et le rayonnement issu du sol est annulé par le brassage venant de l'air d'altitude ou de l'air provenant d'une région différente, car les caractéristiques de l'atmosphère d'où provient ce vent sont différentes de celles du lieu d'observation. La conductivité thermique du sol est pour résumer annulée et la température est donc celle de la masse d'air en mouvement et non la température issue du seul rayonnement du sol.
En conclusion, je dirai que le maximum de froid est en fin de nuit puisque le sol a perdu plus longtemps sa chaleur et en hiver, car les nuits sont plus longues.
Nous remercions Monsieur Ballet, de Météo-France, pour ces précisions
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