Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerai une explication claire sur ce qui crée exactement la limite des arbres en montagne et comment celle-ci évolue selon les régions du monde.
Est-elle la même partout ? Si non pourquoi ?
merci
Stéphanie
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 06/01/2005 à 09h20
« Les montagnes sont définies par leurs pentes, leurs altitudes et leur volume. Elles se caractérisent aussi par des paysages qui sont la traduction de caractères bioclimatiques et morphogéniques originaux. Elles présentent un étagement climatique, biogéographique et morphogénique. » (Géographie physique).
« L’étagement s’observe dans toutes les montagnes du monde, même si les limites et la composition de ces étages varient beaucoup en fonction de la latitude et de l’exposition. L’étagement est la disposition des milieux naturels et des activités humaines en étages superposés en fonction du gradient altitudinal et des différents gradients climatiques qui en découlent. Chaque étage est censé correspondre à des formation végétales homogènes à un état stable des conditions écologiques, et à une discontinuité majeure sur le plan biologique comme sur le plan physionomique.
L’étagement suppose un découpage « naturel » fondé sur des limites qu’il faut définir. Or, un certain nombre de variables physiques interviennent pour complexifier le modèle générale de l’étagement. Il s’agit de la taille et de la hauteur de la montagne, de sa situation par rapport aux grandes zones climatiques et aux façades de continents, de son exposition générale aux grands flux atmosphériques et de la nature des terrains qui la composent.
A chaque zone climatique correspond un étagement particulier.
Les limites entre les étages et leur composition floristique varient considérablement selon la hauteur et la masse de la montagne. Le
Le volume montagneux se conjugue avec la position de la montagne en latitude et longitude pour favoriser ou non un large déploiement de l’étagement.
L’étagement varie aussi selon la proximité ou non d’une masse maritime ou continentale, selon l’exposition de la chaîne de montagne ou du versant aux vents dominants aux différentes échelles.
De même, s’observe l’opposition classique entre les versants chauds et ensoleillés de l’adret où la végétation tend à monter plus haut et les versants froids et humides de l’ubac où la forêt est plus dense mais cantonné à des altitudes moins élevées.
Les conditions topographiques locales (déclivité des pentes, modelé, etc.) interviennent par ailleurs en entraînant des phénomènes d’inversion thermiques entre les fonds de vallée et les versants.
Les limites de l’étagement varient aussi à toues les échelles de temps selon l’alternance jour/nuit, selon les saisons, les années et les grands cycles paléoclimatiques.
Enfin, la nature des roches et leur agencement ainsi que le rôle des phénomènes gravitaires viennent perturber le schéma d’ensemble de l’étagement bioclimatique.
Le modèle de l’étagement bioclimatique ne doit pas faire oublier que bon nombre des limites d’étages observables aujourd’hui on été largement modifiées par les actions anthropiques passées ou actuelles. » (La montagne, une approche géographique)
Le livre «La vie de la montagne» propose des schémas de l’étagement en montagne dans différentes régions du monde
Dans l’article «L'étagement de la végétation en montagne» de l’Université Joseph Fourier de Grenoble, vous trouverez des précisions sur :
« La limite supérieure de la forêt ou 'zone de combat'
Au delà de 2 000-2 500m, les contraintes climatiques deviennent telles que la croissance des arbres et les arbustes n'est plus possible. La limite entre les étages subalpin et alpin est appelée zone de combat. Elle est souvent marquée par une ceinture de conifères subalpins aux formes rabougries, ou parfois par des bouleaux.
De nombreux paramètres peuvent influer sur l'altitude de cette zone de combat :
* la latitude (l'étage alpin débute vers 2 000 m en Haute-Savoie et 2 400 m dans les Alpes Maritimes)
* la continentalité (les limites d'étage sont décalées entre Alpes externes et Alpes internes)
* l'exposition.
* les changements climatiques survenus au cours des derniers milliers d'années.
De plus, les actions humaines ont pu faire disparaître les forêts subalpines au profit des alpages et ainsi rendre plus délicat l'interprêtation de la végétation actuelle. Il existe alors une limite supérieure des forêts artificielle et plus basse. C'est la raison pour laquelle on définit l'étage alpin comme l'étage se situant au-dessus de la limite potentielle de la forêt. C'est le domaine des landines et des pelouses climaciques. »
Dans « L'écologie des cours d'eau alpins, » un schéma évoque la position altitudinale de l’étage alpin en fonction de la latitude.
- notre-planete.info
- Le site du Parc national des Ecrins
Le livre «Les milieux physiques continentaux» offre un description détaillée des montagnes « tempérées » (montagne alpine, moyenne montagne et montagne « atlantique ») et des montagnes tropicales.
Sachez toutefois que ce modèle d’étagement est remis en cause par des recherches récentes qui postulent une variation continue de la végétation en fonction de l’altitude plutôt que l’existence de limites franches isolant des espaces homogènes (La montagne, une approche géographique) . Voir aussi l’article « L’étagement de la végétation en montagne : un modèle à revisiter », de L'Information géographique, vol. 67, 2003, No 1.
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