Question d'origine :
Jai bien interrogé votre catalogue informatique, mais sans succès ... peut être est ce ma façon de faire la recherche qui n'est pas adaptée...
Pouvez vous m'indiquer des référence d'ouvrages ou articles faisant référence à Napoléon Bullukian, homme d'affaire qui a développé des opérations immobilières à Lyon.
Un jardin de poche lui est dédié dans le 8 arrondissement : qu'elle en est la raison ?
On lui attribue aussi plusieurs immeubles dans ce quartier et le financement du cyclo servant à projeter les fims en plein air de l'institut Lumière.
Vivait il là ou quels étaient ces liens avec ce territoire ?
Merci à vous.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 05/01/2005 à 16h19
Né en 1905 à Malatia (Empire Ottoman), Napoléon Bullukian arrive à Marseille en 1919 et s'installe à Lyon en 1932. Hésitant sur le choix d'un métier, il se décide pour le bâtiment. D'abord ouvrier maçon, il fonde sa société qu’il appelle « Napoléon », puis achète à crédit, avec des amis, un terrain route de Vienne sur lequel il bâtit son premier immeuble, suivi quelques années plus tard par un véritable programme rue du Général-Gouraud (8e arrondissement) qui est inauguré en 1938 par Edouard Hérriot.
Pendant la guerre, il entre activement dans la Résistance au sein du groupe "Le Coq enchaîné" où il lie de solides amitiés avec Louis Pradel, futur maire de Lyon. Dans l’Après-Guerre, il aide à la reconstruction de Lyon, notamment dans le 8e arrondissement qui n'est alors qu’une friche, où il multiplie les réalisations : "La Résidence" rue Marius-Berliet, "La Californie" avenue Mermoz, etc. Parallèlement, il prend diverses participations dans des entreprises sur le déclin jusqu’à constituer progressivement un véritable empire.
Parti de rien, Napoléon Bullukian devient un homme d’affaires fortuné et de dimension internationale qui s’accompagne d’une très grande générosité : il aide le professeur Pierre Marion, pionnier du cœur artificiel, à mener à bien ses travaux ; il contribue à l’implantation, à Lyon, du Centre de recherches sur le cancer ; etc.
Nommé Chevalier de la Légion d’Honneur en 1972, Bullukian est enfin un grand ami des arts. Il rassemble ainsi des œuvres de Couty, Chancrin, Fusaro, Montet, etc., dans sa propriété – "La Malmaison" – à Champagne-au-Mont-d’Or. Depuis sa mort, survenue le 12 Avril 1984, cette demeure est le siège d’une Fondation qu’il avait imaginée et qui porte aujourd'hui son nom. Elle se voue à une triple activité : aide aux œuvres arméniennes, à la recherche médicale et à la création artistique.
La Bibliothèque municipale possède plusieurs documents (livres, articles, VHS) sur Napoléon Bullukian :
En faisant une rapide recherche sur la Base d’articles Rhone-Alpes on obtient une liste d'une vingtaine de documents relatifs à Bullukian. Nous vous conseillons entre autres la lecture de :
- "Napoléon Bullukian, 1905-1984", par Jean Butin, Lyon Mag', 1 septembre 1999.
- "Les Lyonnais qui ont marqué le siècle : Napoléon Bullukian, d'esclave à milliardaire", par Gérard Garin-Michaud, Le Progrès, 11 avril 1999.
Vous trouverez également de précieux renseignements dans les documents suivants :
- De l'Ararat à Napoléon, par Napoléon Bullukian, Paris, La Pensée universelle, 1975, 185 p.
- Sculptures à la Malmaison : marbres et bronzes (28 septembre-29 octobre 1989) et Mémoire engagée (avril 1990), catalogues des expositions organisées par la Fondation Léa et Napoléon Bullukian à La Malmaison.
- le site de la Fondation ainsi que dans la VHS intitulée La Malmaison : à la mémoire de Napoléon Bullukian (vidéocassette en consultation à la Documentation Régionale, sur place uniquement).
Sachez enfin que le monument aux frères Lumière, place Ambroise-Courtois, dont la construction fut financée par Bullukian, n'avait qu'une valeur symbolique. Le "jardin de poche" longeant l'actuelle promenade Léa et Napoléon Bullukian est quant à lui bien postérieur, puisqu'il date de la fin des années 1990. Il est dû au paysagiste Emmanuel Jalbert et à l'artiste Jean Le Gac qui ont investi un lieu - le 8e arrondissement - qui eu la faveur de l'homme d'affaires quelques années auparavant... (voir à ce sujet : "Paysage sur chevalet sur la promenade Bullukian", Le Tout Lyon, 22 août 1997)
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