Question d'origine :
Bonjour,
Pouvez-vous me faire connaitre le sens du mot "Qi gong" en médecine traditionnelle chinoise Merci
Réponse du Guichet
bml_chin
- Département : Fonds Chinois
Le 04/01/2005 à 09h50
Pour tenter de comprendre ce qu’est le qigong [prononcer tchigong], le mieux est de s’en tenir en premier lieu aux sens des deux caractères chinois qui le constituent. Pour cela, regardons ce que propose le Grand dictionnaire Ricci de la langue chinoise :
Ce dictionnaire (cf. tome 1, p. 547) donne pour qi les définitions respectives suivantes : 1- (i) Souffle. (ii) Vapeur ; gaz ; fluide ; exhalaison. (iii) Dynamisme de la vie naturelle dont les aspects
Dans ce même dictionnaire (cf. tome 3, p. 991), on trouve pour gong les définitions respectives suivantes : 1- a) Mérite […]. 3- Œuvre ; entreprise. 4- Travail ; labeur ; effort. 5- (Physique) Travail. […] 9- (Médecine chinoise traditionnelle) Attaquer pour débloquer par élimination ; évacuation ; désintoxication.
Pour le mot qigong, le Grand dictionnaire Ricci de la langue chinoise donne le sens suivant : (Taoïsme) travail sur le souffle, méthodes d’exercices dans lesquels on coordonne les mouvements du corps, la respiration et l’activité mentale pour une meilleure circulation du souffle. Cette technique améliore la concentration, libère les blocages, prévient et soigne les maladies.
Pour approfondir quelque peu cette notion particulière de qi, voyons ce qu’écrit le père jésuite Claude Larre dans Les Chinois : esprit et comportement des Chinois comme ils se révèlent par leurs livres et dans la vie : des origines à la fin de la dynastie Ming 1644 sur ce sujet :
[…] Pour eux [i.e. les Chinois] comme pour nous, l’Univers se représente comme un amas de souffles ; il est sans intérieur et sans extérieur, sans limites. Nous pouvons, il est vrai, analyser et découper, apercevoir des êtres particuliers, nombreux comme les étoiles du ciel et les grains de sable de la mer ; il n’empêche qu’aucune formation particulière ne s’explique par elle-même, ne surgit, ne se développe et ne disparaît sans qu’un milieu ne la suscite, ne la nourrisse, ne l’entoure et ne la recueille. Les amas particuliers se maintiennent d’une manière éphémère dans l’amas universel. S’il y a des raisons logiques de les en isoler, il n’y a aucun moyen ontologique de les faire vivre autrement que par lui.
Il n’y a donc aucune perception exacte de ce que prétend être et opérer la médecine chinoise traditionnelle, si on ne la comprend pas comme une science des échanges des souffles et comme un art de remettre l’harmonie fonctionnelle dans ces échanges. L’objet de la médecine et de l’acupuncture n’est que de réguler, s’il est nécessaire de le faire, les souffles constitutifs et animateurs de l’homme, au sein et au moyen des souffles constitutifs et animateurs de l’amas primordial. (p. 413)
Le qigong est également l’un des moyens qui permettent de rétablir cet échange harmonieux et cette régulation dont il est fait mention ici. Il va donc bien au-delà d’une simple gymnastique ou d’un ensemble d’exercices de relaxation ainsi qu’il est souvent communément perçu en occident. Ajoutons que cette technique ne passe pas pour anodine aux yeux des Chinois eux-mêmes qui la considèrent comme dangereuse lorsqu’elle est peu ou mal maîtrisée, c'est-à-dire sans l’aide d’un maître capable de guider l’exécutant d’une manière extrêmement précise.
En outre, le qigong peut en Chine revêtir des formes très particulières qui ne relèvent pas seulement d’une série d’exercices, mais – car il est une méthode de soin – fait appel au qi du maître qui va le transmettre au malade ou à celui qui ne veut pas le devenir.
Pièces jointes
×
DANS NOS COLLECTIONS :
Ça pourrait vous intéresser :
Commentaires 0
Connectez-vous pour pouvoir commenter.
Se connecter