Périurbanisation*

Réponse du service Guichet du Savoir


Après le développement des faubourgs, forme traditionnelle de la croissance spatiale urbaine jusque vers 1870, puis l’expansion des banlieues caractérisant le siècle 1870-1970, la périurbanisation joue en France un rôle important depuis cette date. […] A la différence des banlieues qui appartiennent structurellement à la ville et qui contribuent à former cet ensemble que l’on désigne généralement par le terme d’agglomération, le périurbain est une introduction d’éléments urbains dans le milieu rural.
in La périurbanisation en France par Bernard Dézert, Alain Metton, Jean Steinberg.

"La périurbanisation désigne donc le phénomène d’étalement et de digestion par les villes de l’espace rural environnant. […] Dans les grandes agglomérations, la population des centres villes diminue et les lotissements ou les maisons individuelles s’étalent de plus en plus loin. Le néologisme « rurbanisation », mêlant les termes de « rural » et d’ « urbain », a été proposé pour rendre compte de ce phénomène particulier de périurbanisation. De la sorte, il se produit un accroissement de population dans des communes situées à 20 ou 30 km d’une ville et qui connaissait, parfois depuis un siècle, la dépopulation. [...]"

La carte que vous trouverez en pièce jointe qui montre l'accroissement de la population par communes entre 1962 et 1990 fait apparaître l'extension de ces mouvements de périurbanisation. "On n'est pas surpris de retrouver la diagonale du vide qui est aussi celle de la dépopulation, pas plus que de voir l'arc nord-est en position de faiblesse. En revanche, l'apparition des départements comme cadre limitant l'étalement urbain peut surprendre. Dans une grande partie de l'Ouest, dans le Sud-Ouest, en Bourgogne-Franche-Comté, la Lorraine et l'Alsace, le phénomène est net. Il disparaît presque totalement dans les grandes régions urbaines : l'aire métropolitaine de Paris, la région lyonnaise, la Côte d'Azur. Tout se passe comme si les villes moyennes organisaient l'espace départemental en laissant à leur périphérie une auréole de dépopulation. En réalité, cela prouve l'efficacité relative du cadre départemental dans les régions qui n'ont pas connu une intense métropolisation. Le chef-lieu, fixé parfois arbitrairement en 1790 mais toujours au centre du département pour des raisons d'accessibilité, a pris de la consistance en captant les fonctions administratives préfectorales et parfois d'autres activités. Il agit alors comme centre d'attraction de l'exode rural et comme centre de polarisation urbaine. [...]
La carte a le mérite de révéler l'ampleur du phénomène de périurbanisation et sa généralisation."
in La France : permanences et mutations de Félix Damette, Jacques Scheibling.
Cet ouvrage date de 1995. Les données présentées ne rendent donc pas compte de la situation du début XXIe qui n'a pas dû considérablement évoluer en cinq ans.

Pour des données plus actualisées, nous vous conseillons de consulter la dernière édition (de 2003) qui est actuellement en prêt : Le territoire français : permanences et mutations de Félix Damette, Jacques Scheibling et accessible au département Société de la bibliothèque de la Part Dieu.

Vous pouvez également consulter les actes du XLème Colloque de l’ASRDLF : Convergence et disparités régionales au sein de l’espace européen : Les politiques régionales à l’épreuve des faits.
Ce document présente le phénomène de périurbanisation (page 5) et dresse une typologie régionale des dynamiques démographiques et économique des régions européennes.