Question d'origine :
Bonjour,
J'aurais souhaité savoir quels sont les éléments que Meinrich Schütz a su tiré de son enseignement auprès de Giovanni Gabrieli et quels sont les éléments propres de composition qu'il a développé par lui-même au cours de sa vie.
Je vous remercie par avance de votre réponse.
Je vous souhaite une bonne journée.
Réponse du Guichet
bml_mus
- Département : Musique
Le 15/12/2004 à 13h21
Heinrich Schütz (1585-1672) fut l'élève de Giovanni Gabrieli de 1609 à 1612.
Il effectua un deuxième séjour en Italie (1628-1629) auprès de Monteverdi.
D'Italie, il rapporta le principe concertant, l'intégration des instruments aux oeuvres vocales, le chant soliste, la basse continue et l'exégèse expressive des textes.
"Schütz n'a jamais cessé de souligner l'immense influence exercée sur lui par la personnalité et l'oeuvre de son maître vénitien Giovanni Gabrieli. (....) Grandi dans un climat musical influencé par Roland de Lassus et fortement attaché à la tradition, Schütz rencontrait ici un maître issu de la même tradition mais dont le génie en faisait éclater le le cadre et en élargissait la technique. Giovanni Gabrieli n'appartenait pas au groupe des monodistes italiens, sans doute, mais il n'en appliquait pas moins leur conception, quant à l'interprétation du texte, aux genres polyphoniques du motet et du madrigal".
Cette acclimatation de l'esprit monodique aux principes polyphoniques et contrapuntiques qui sont le berceau de l'éducation musicale de Schütz fonde en partie sa position de "grand intermédiaire entre deux époques radicalement différentes", à la croisée de l'école contrapuntique allemande, du style polychoral vénitien de Gabrieli et de la nouvelle esthétique italienne du continuo qu'il utilisera sans l'embrasser.
"Comme pour Gabrieli, l'ancienne musique polyphonique et contrapuntique resta pour Schütz, en dehors de tout modernisme, fondement du moindre édifice sonore. En cela l'un et l'autre s'opposent à Monteverdi (...) pour lequel Gabrieli était un "[I]ancien compositeur" et la musique allemande quantité négligeable[/I]."
Si certaines oeuvres de Schütz avouent l'influence manifeste de Gabrieli (Madrigaux italiens et Psaumes de David notamment), d'autres comme les Sept paroles du Christ en Croix fournissent "un suprême exemple de synthèse de l'ancien et du moderne", avec ses passages strictement polyphoniques, sa symphonia instrumentale caractéristique de l'opéra italien et ses récitatifs accompagnés.
C'est dans cet esprit de synthèse et de liaison que semble résider l'originalité de Schütz. Le sources consultées ne mentionnent pas d'innovation particulière en matière de technique d'écriture, mais toutes soulignent la grande diversité des styles et des moyens employés, y compris dans l'attention portée au texte sacré dont Schütz s'attache à exploiter les ressorts expressifs tout en préservant le caractère sacré et la destination cultuelle.
Sources :
Histoire de la musique occidentale (pp. 422-429)
Histoire de la musique T.1 (pp. 1771-1787)
Dictionnaire de la musique T.2 (pp. 1158-1160)
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