Blagues et Histoires drôles
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 30/04/2009 à 05h46
572 vues
Question d'origine :
Bonjour !Existe-t-il un ou des ouvrages sérieux sur l'origine et l'évolution des histoires drôles ? Il me semble qu'elles existent depuis toujours et que celles qui circulent ne sont que des remises à jour de blagues plus anciennes, qui, tout de même, on bien dû avoir été inventées par quelqu'un ou plutôt par quelques uns.
Merci d'avance !
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/04/2009 à 15h03
Réponse du service Guichet du Savoir
Nous vous conseillons de lire des ouvrages tels que :
- Histoire du rire et de la dérision
- Anthologie du rire
- Le rire : essai sur la signification du comique
Voir aussi l'article La philosophie et le rire.
Il n'existe pas, par contre, d'histoire des "histoires drôles". Voici un extrait de l'ouvrage de Luc De Brabandère, Petite philosophie des histoires drôles :
Il existe de très nombreuses formes d'humour. Pour faire rire, l'homme dispose d'un arsenal bien large. De l'ironie au calembour, de la satire au poisson d'avril, de la grimace à la parodie, de la farce aux caméras cachées, l'imagination semble sans limite pour provoquer l'hilarité. L'homme devient alors clown ou bouffon, auteur ou encore réalisateur. Ou il peut simplement être opportuniste quand il accumule à un rythme élevé sur une vidéo, accidents, ratés, bévues, bafouillements et autres maladresses.
[...]
Nous définirons par "blague" cette forme d'humour de l'instant construit sur des histoires facilement accessibles, colorées et brèves, dont la chute est à la fois soudaines, inattendue et savoureuse.
Une blague est une petite histoire destinée à provoquer le rire. Une blague qu'on raconte n'est pas une blague que l'on fait. C'est une suite de phrases prononcées en pression croissante avec un seul but : l'explosion. De rire, bien sûr.
Une blague est un organisme vivant. Certaines traversent les siècles, s'adaptent aux cultures et même aux progrès de la technique. Les histoires drôles ont souvent une longue histoire. Elles changent un peu pour rester au goût du temps. Au goût de l'espace également ; c'est ainsi qu'une histoire belge peut devenir une histoire suisse et qu'une histoire avec Georges Bush en devient une autre avec Nicolas Sarkozy...
Mais la physique des blagues a aussi ses constantes et ses invariants. On retrouve toujours la même séquence : une petite mise en scène, un crescendo et une pirouette. Il n'est pas étonnant que les blagues n'appartiennent à personne et, paradoxalement, à tout le monde. Chacun constitue son petit stock, son trésor. Même si chacun y va bien sûr de son «Je ne les retiens jamais » ou «Je devrais les noter »...
Les blagues sont facilement recyclables, elles respectent l'environnement. L'écosystème de l'éclat de rire est flagrant car une blague et son audience doivent partager la même culture. L'auditoire participe même de la blague qu'on lui raconte. Elle sait qu'il n'y a pas de transition douce, qu'il n'existe pas de compromis. On rit ou on ne rit pas. La blague est binaire par essence, l'effet est réussi ou non, il n'y a pas de long feu possible. On éclate de rire ou non, on crève de rire ou non. C'est tout ou rien.
Le moment de l'explosion est en outre très spécifique. Si quelqu'un chute dans un tapis, cela peut déclencher le rire. Dans une histoire drôle, le rire est aussi provoqué à la fin... par la chute.
Il y a un peu d'oxymoron dans une blague. Elle crée un lien, en se moquant. Elle est à la fois éphémère et durable, formelle et informelle, dangereuse et sans danger, hilarante et violente, importante et insignifiante. Une blague n'est ni le bien, ni le mal. Même si en fin de compte, il y a toujours un gagnant et un perdant.
Il s'agit principalement d'un trop plein d'énergie évacué. Un excès d'énergie humaine, tout ce qu'il y a de plus humaine. Car une histoire drôle est souvent un produit de la culture et de l'intelligence dans ce qu'elles peuvent avoir de plus brillant.
Une blague est nécessairement lue ou entendue. C'est une histoire qui a un début et une fin, que l'on raconte le mieux possible pour en accroître l'effet comique.
Nous vous conseillons de lire des ouvrages tels que :
- Histoire du rire et de la dérision
- Anthologie du rire
- Le rire : essai sur la signification du comique
Voir aussi l'article La philosophie et le rire.
Il n'existe pas, par contre, d'histoire des "histoires drôles". Voici un extrait de l'ouvrage de Luc De Brabandère, Petite philosophie des histoires drôles :
Il existe de très nombreuses formes d'humour. Pour faire rire, l'homme dispose d'un arsenal bien large. De l'ironie au calembour, de la satire au poisson d'avril, de la grimace à la parodie, de la farce aux caméras cachées, l'imagination semble sans limite pour provoquer l'hilarité. L'homme devient alors clown ou bouffon, auteur ou encore réalisateur. Ou il peut simplement être opportuniste quand il accumule à un rythme élevé sur une vidéo, accidents, ratés, bévues, bafouillements et autres maladresses.
[...]
Nous définirons par "blague" cette forme d'humour de l'instant construit sur des histoires facilement accessibles, colorées et brèves, dont la chute est à la fois soudaines, inattendue et savoureuse.
Une blague est une petite histoire destinée à provoquer le rire. Une blague qu'on raconte n'est pas une blague que l'on fait. C'est une suite de phrases prononcées en pression croissante avec un seul but : l'explosion. De rire, bien sûr.
Une blague est un organisme vivant. Certaines traversent les siècles, s'adaptent aux cultures et même aux progrès de la technique. Les histoires drôles ont souvent une longue histoire. Elles changent un peu pour rester au goût du temps. Au goût de l'espace également ; c'est ainsi qu'une histoire belge peut devenir une histoire suisse et qu'une histoire avec Georges Bush en devient une autre avec Nicolas Sarkozy...
Mais la physique des blagues a aussi ses constantes et ses invariants. On retrouve toujours la même séquence : une petite mise en scène, un crescendo et une pirouette. Il n'est pas étonnant que les blagues n'appartiennent à personne et, paradoxalement, à tout le monde. Chacun constitue son petit stock, son trésor. Même si chacun y va bien sûr de son «Je ne les retiens jamais » ou «Je devrais les noter »...
Les blagues sont facilement recyclables, elles respectent l'environnement. L'écosystème de l'éclat de rire est flagrant car une blague et son audience doivent partager la même culture. L'auditoire participe même de la blague qu'on lui raconte. Elle sait qu'il n'y a pas de transition douce, qu'il n'existe pas de compromis. On rit ou on ne rit pas. La blague est binaire par essence, l'effet est réussi ou non, il n'y a pas de long feu possible. On éclate de rire ou non, on crève de rire ou non. C'est tout ou rien.
Le moment de l'explosion est en outre très spécifique. Si quelqu'un chute dans un tapis, cela peut déclencher le rire. Dans une histoire drôle, le rire est aussi provoqué à la fin... par la chute.
Il y a un peu d'oxymoron dans une blague. Elle crée un lien, en se moquant. Elle est à la fois éphémère et durable, formelle et informelle, dangereuse et sans danger, hilarante et violente, importante et insignifiante. Une blague n'est ni le bien, ni le mal. Même si en fin de compte, il y a toujours un gagnant et un perdant.
Il s'agit principalement d'un trop plein d'énergie évacué. Un excès d'énergie humaine, tout ce qu'il y a de plus humaine. Car une histoire drôle est souvent un produit de la culture et de l'intelligence dans ce qu'elles peuvent avoir de plus brillant.
Une blague est nécessairement lue ou entendue. C'est une histoire qui a un début et une fin, que l'on raconte le mieux possible pour en accroître l'effet comique.
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