Exécuté en 1793 : pas d'actes de décès?
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 09/02/2009 à 08h06
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Question d'origine :
Les registres des décès de la période couvrant des exécutions de 1793 semblent ne pas contenir d'actes concernant les victimes.
Plusieurs questions me préoccupent auxquelles je ne trouve que peu de réponses, d'ordre général.
Concernant les exécutions de 1793 à Lyon, j'aimerais savoir :
- Les victimes de confession catholique recevaient-elles un sacrement avant leur exécution ?
- Quel acte ou constat était-il rédigé après, par qui ?
- Quelle sépulture était-elle donnée à leurs corps ? étaient-ils rendus aux familles, pouvaient-ils être inhumés en terre consacrée, ou bien étaient-ils voués à la fosse commune ?
Cordialement.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 11/02/2009 à 13h39
Dans l'ouvrage intitulé Le monument religieux des Brotteaux : historique de la commission, liste des victimes du siège de Lyon, Editions lyonnaises d’art et d’histoire, 1989, on peut lire :
A Lyon, durant ces mois de Terreur, du 12 octobre 1793 au 6 avril 1794, deux mille personnes de tout rang, de tout âge ont péri, arrêtées sans motifs, condamnés sans défense et frappées sans pitié. En note on peut lire :
….Un affidé de Robespierre en déclare 6000…….Dans ces listes de morts ne figurent ni les noms des défenseurs de Lyon qui périrent au 29 mai, ou pendant le siège et dans la dernière sortie ; ni ceux des Lyonnais qui succombèrent dans les prisons où furent traînés des milliers de citoyens, de femmes, de prêtres, de religieux, dénoncés comme suspects. On les inhumait dans les cimetières de Loyasse, la Quarantaine, Saint-Georges, Saint-Irénée, Saint-Paul, les Chazaux, la Croix-Rousse, etc. …..Beaucoup de prêtres proscrits, bravant la mort, réfugiés chez des personnes dévouées, administraient les sacrements et célébraient la messe dans les bois, dans les fermes isolées, dans le secret de pauvres demeures citadines ; à Lyon, ils pénétraient dans les prisons et se tenaient près de la guillotine sur la place des Terreaux, ou à l’entrée du pont Morand, au passage des condamnés, pour leur donner une absolution suprême.
Chapitre III Le Cénotaphe de 1795 :
Après le 9 Thermidor Lyon respire enfin….D’un même élan, le peuple accourt aux prairies des Brotteaux. Sur le sol ravagé, de longs fossés, à peine fermés, marquent les tombes. Pour rendre un suprême hommage aux victimes « dans le champ même où la mort a régné », Lyon élève un monumental cénotaphe. L’architecte Cochet en a dressé le plan ; Chinard sculpte les statues et les ornements allégoriques ; Delandine trace les inscriptions funèbres. Le 29 mai 1795 ce mausolée est solennellement inauguré.
Il apparaît que si certains ont pu être enterrés dans des cimetières, de très nombreux corps ont été amoncelés au fond des fosses communes. C’est ce que l’on peut lire dans ces extraits de : Lyon sera détruite de Daniel Bideau, La Taillanderie, 1988 :
C’était un jugement collectif que devait suivre une exécution en masse…On enterra immédiatement les morts et les mourants dans une fosse large et profonde ; on répandra sur les corps une couche de chaux de un mètre d’épaisseur, puis une couche de terre nivellera le tout….il y eut d’autres exécutions en masse : 68 condamnés sont fusillés en une seule fois et achevés par les dragons du 9e régiment. On n’enterrait plus depuis longtemps les suppliciés dans les cimetières, ils n’auraient pas suffi : des fosses, qui toutes seront localisées plus tard au moment des exhumations, étaient creusées çà et là sur les lieux des exécutions. Ainsi la guillotine, la fusillade et les canons chargés à mitraille étaient employés simultanément pour l’exécution des condamnés.
Vous pourriez consulter aussi à la BM : Lyon pendant la Révolution, 1789-1793 par Albert Champdor, édition Albert Guillot, 1983, ainsi que d’autres ouvrages (nombreux) consacrés à cette période.
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