Pourquoi l'accent grave s'appelle-t-il ainsi
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 28/05/2008 à 19h59
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Question d'origine :
Bonjour,
Je me pose la question depuis lurette. Pour moi, l'accent grave renvoie à un son aigu, ouvert (mère, ça monte, non, comme son?).
Donc il devrait s'appeler aigu...
Merci.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 30/05/2008 à 08h49
Voici tout d'abord les définitions que donne academie-francaise.fr de l'accent grave et de l'accent aigu :
L’accent aigu placé sur la lettre e a pour fonction de marquer la prononciation comme « e fermé », l’accent grave comme « e ouvert ». Il est nécessaire de rappeler ici les deux règles fondamentales qui régissent la quasi-totalité des cas :
La lettre e ne reçoit un accent aigu ou grave que si elle est en finale de la syllabe graphique : é/tude mais es/poir, mé/prise mais mer/cure, inté/ressant mais intel/ligent, etc.
Cette règle ne connaît que les exceptions suivantes :
- l’s final du mot n’empêche pas que l’on accentue la lettre e qui précède : accès, progrès (avec s non prononcé), aloès, herpès (avec s prononcé), etc.;
- dans certains composés généralement de formation récente, les deux éléments, indépendamment de la coupe syllabique, continuent à être perçus chacun avec sa signification propre, et le premier porte l’accent aigu. Exemples : télé/spectateur (contrairement à téles/cope), pré/scolaire (contrairement à pres/crire), dé/stabiliser (contrairement à des/tituer), etc.
La lettre e ne prend l’accent grave que si elle est précédée d’une autre lettre et suivie d’une syllabe qui comporte un e muet. D’où les alternances : aérer, il aère ; collège, collégien ; célèbre, célébrer ; fidèle, fidélité ; règlement, régulier ; oxygène, oxygéner, etc. Dans les mots échelon, élever, etc., la lettre e n’est pas précédée d’une autre lettre.
À cette règle font exception : les mots formés à l’aide des préfixes dé- et pré- (se démener, prévenir, etc.) ; quelques mots, comme médecin, ère et èche.
L’application de ces régularités ne souffre qu’un petit nombre d’anomalies (exemples : un événement, je considérerai, puissé-je, etc.), qu’il convient de réduire.
Ensuite, pourquoi les appelle-t-on "aigu" et grave" : explications du Trésor de la langue française informatisé (CNRS) :
Grammaire (gr. ou lat. d'une part, fr. d'autre part). Accent aigu, syllabe, voyelle aiguë :
Dénomination empruntée aux grammairiens latins (accentus acutus traduisant le oxeia prosôidia du grec)
Signe typographique, accent qui se trace de haut en bas et obliquement de gauche à droite sur certaines voyelles.
En français : [Sur le e, marque en principe le son e ouvert] Je compatis à ton ennui : je sais ce que c'est que l'embêtement et je trouve qu'il devrait s'écrire avec trois h aspirées et un triple accent grave (FLAUB., Corresp., 1845, p. 160).
[Sert à distinguer certains mots de leurs homon.] La/là, des/dès, ou/où, etc.
En grec, l'accent grave (...) remplace l'accent aigu sur la dernière syllabe d'un mot immédiatement suivi d'un autre mot accentué et (...)
Peut-être avez-vous un accent particulier ou confondez-vous les significations des mots "aigu" et "grave", mais pour nous (et les dictionnaires de français), l'accent aigu rend bien un son aigu et l'accent grave un son grave...
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