Question d'origine :
Bonjour,
En histoire, notamment au 18 ème et aussi au début du 19ème siècle, on parle des médecins et des chirurgiens. Que faisaient exactement les chirurgiens dans les campagnes (dentistes?) puisqu'il ne pouvait s'agire de chirurgiens d'hôpitaux. Il y avait aussi les officiers de santé, quel était leur rôle?
Merci de votre aide.
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 29/10/2004 à 08h55
Les chirurgiens
De la chirurgie
retrace l'évolution de la chirurgie dans l'histoire. Dans l'art de soigner, la chirurgie a longtemps été considérée comme une discipline particulière ; ce n'était pas le cas dans l'Antiquité et ce n'est plus en Occident, et pourtant, pendant des siècles, l'acte chirurgical n'était pratiqué par des personnes qui exerçaient la médecine.
"Mépris et efficacité :
L'organigramme des professions de la commune de Paris au au XIV° siècle décrit bien la situation qui sera celle des chirurgiens pendant quatre cent ans. Alors que les médecins appartiennent aux arts libéraux comme les hommes de loi, et sont imposés aussi peu qu'eux, les chirurgiens sont classés parmi les commerçants, avec les drapiers, les orfèvres et les aubergistes, et payent les mêmes taxes, sur leur boutique et pour leurs apprentis.
En effet, les chirurgiens reçoivent leurs pratiques chez eux ou se rendent à domicile. Les mèdecins font de même, mais ils sont parfois accompagnés par un "écolier" qui s'instruit en les regardant, alors que les chirurgiens se font assister par un "apprenti" qu'ils logent et nourrissent. rien ne différencie l'apprenti chirurgien de l'apprenti menuisier ; contrairement aux écoliers de l'Université, il ne suit aucun cours.
Alors que pendant longtemps les chirurgiens ne se rendaient dans les hôpitaux qu'à la demande, les Hôtes-Dieu s'attachent à des patriciens recrutés sur concours. Les enseignements au lit du malade donnés en Angleterre et en hollande, bien avant que cela ne se fasse en France, ne négligent pas la pathologie externe.
Les chirurgiens ont la pratique du corps humain, ils palpent, ils mobilisent les articulations, ils pratiquent le toucher pharyngien, le toucher vaginal et le toucher rectal ; en étudiant une tumeur du cou ou de l'abdomen ils en apprécient le volume, la consistance, la mobilité, les attaches avec les éléments anatomiques voisins, etc. Ils ont une expérience technique et un vocabulaire sémiologique que n'ont pas les médecins puisqu'ils répugnent à ces explorations manuelles et ne connaissent que le pouls au poignet.
L'idée se répand dans le monde cultivé que la séparation entre médecine et chirurgie est absurde. Quand Vicq d'Azyr (1748-1794), membre de l'Académie des Sciences de Paris, crée la société royale de médecine, il y fait entrer des médecins et des chirurgiens car ces deux professions ne peuvent qu'enrichir leur savoir en se fréquentant. Les docteurs en faculté qui se joignent à lui sont mal vus de leurs collègues".
Les officiers de santé
Dans Médecin ou malade ?, nous trouvons l'histoire des officiers de santé :
"Au moment du décret du 14 Frimaire an III, la Patrie a besoin de médecins aux armées, il faut donc en former beaucoup et rapidement. c'est l'objectif des trois écoles de santé. pour répondre à la sous-médicalisation des campagnes, la loi de Ventôse (1803) crées les officiers de santé et des écoles secondaires de médecine sont ouvertes pour instruire ces "médecins de deuxième ordre.
A la suite de la loi du 30 novembre 1892, paraît le décret du 31 juillet 1893 qui définit les conditions dans lesquelles les officiers de santé peuvent postuler au doctorat en médecine.
Alors que les statuts de la communauté des chirurgiens de Paris de 1699 et 1730 mettaient sur la même ligne - celle des experts - les dentistes, les oculistes, les renoueurs d'os et les lithomistes, la loi du 19 Ventôse an XI (1803), restant muette sur la profession de dentiste, en rend l'exercice totalement libre, ce qu'il est resté pendant tout le XIX° siècle. Il existait ainsi trois catégories de dentistes : les docteurs en médecine, les officiers de santé et ceux qui n'avaient aucun dilpôme. La loi de 1892 redresse la situation en créant le diplôme de chirurgien-dentiste."
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