Toubkal
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 07/05/2008 à 12h40
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Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaiterais connaître l'origine géologique de la chaîne de montagne du Toubkal au Maroc et l'histoire des populations qui y vivent .
Merci de vos lumières
Bien Cordialement
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 09/05/2008 à 14h51
Nous avons peu d'informations dans nos documents, sur le sujet qui vous intéresse.
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Le Jbel Toubkal ou Djebel Toubkal, aussi appelé massif du Toubkal, est le point culminant du Haut Atlas ainsi que de l'Afrique du Nord avec 4167 m. Il est situé à 63 km au sud de Marrakech, dans la province d'Al Haouz, à l'interieur du parc national qui porte son nom.
[...]
Première ascension
Au XIXe siècle l'intérieur du Maroc était encore une terra incognita pour les européens et pendant longtemps le jbel Ayachi (3747 m) passa pour le sommet le plus élevé du Haut Atlas. De fait,le Toubkal ne fut gravi officiellement pour la première fois que le 12 Juin 1923 par le marquis de Segonzac accompagné de Vincent Berger et Hubert Dolbeau. Les cairns qu'ils trouvèrent au sommet avaient été construits par les Berbères des environs pour qui le Toubkal est un lieu saint dédié à Sidi Chamarouch. Un sanctuaire lui est d'ailleurs consacré sur le chemin menant d'Imlil au Toubkal.
[...]
Géologie
Le massif du Toubkal est constitué de roches de nature divers. On trouve notamment sur les sommets des roches sombres d'origine volcanique appelés andésites et rhyolites par les géologues. Des glaciers ont laissé des marques caractéristiques de leur passage : vallées en auge, moraines. Lors de la dernière glaciation dite de Würm l'actuelle vallée de l'Assif n'Ait Mizane (la vallée du refuge du Toubkal) était occupée par le plus long glacier de l'Atlas. Il mesurait 5 km de long.
- et un livre de trekking sur les
En voici quelques extraits :
Le Maroc est aussi un pays de montagnes, et même de hautes montagnes. La longue chaîne du Haut Atlas comporte une dizaine de sommets de 4000 mètres autour du Toubkai (4167 m) et du Mgoun (4068 m), ainsi que plusieurs centaines de sommets dépassant 3000 mètres. La montagne, au-dessus de 1000 mètres d'altitude, représente environ 25 du territoire et abrite 15 de la population du Maroc.
Ses habitants sont généralement berbères. Ils parlent aussi l'arabe, mais leur langue maternelle est berbère, Tachelhaït à l'ouest, Tamazirt à l'est, Taghifit au nord dans la région du Rif (prononcez «Tarifit» en roulant le r).
Principaux massifs
Si on excepte le Rif (2448 m) situé à l'extrême nord du Maroc, les montagnes marocaines sont formées de trois chaînes parallèles qui s'étirent du sud-ouest au nord-est. La chaîne la plus haute est le Haut Atlas, qui débute près d'Agadir sur la côte atlantique et se prolonge sur 500 kilomètres jusqu'au Djebel Ayachi proche de la ville de Midelt. Au nord du Haut Atlas, parallèle à celui-ci et le prolongeant vers le nord-est, s'allonge la chaîne moins élevée du Moyen Atlas qui culmine au Djebel Bou Naceur (3340 m). Au sud du Haut Atlas se trouvent les massifs discontinus de l'Anti Atlas, du Siroua (3305 m) et du Sahro.
Ces trois Atlas parallèles constituent une importante barrière climatique qui arrête les dépressions venues de l'Atlantique: au nord, les plaines irriguées et cultivées du Tadia, au sud le Sahara. Compte tenu de leur altitude élevée, ces montagnes enneigées en hiver - mais sans glaciers ni neiges étemelles - forment un véritable château d'eau, alimentant les principaux cours d'eau du Maroc. Au nord les rivières, plus nombreuses, vont jusqu'à la mer. Les rivières du sud se perdent dans les sables du Sahara.
Le Haut Atlas est formé de plusieurs chaînons successifs séparés par deux importants cols routiers. Le plus proche de l'Atlantique est le Haut Atlas occidental qui culmine à l'Igdet (3616 m). Massif de roches anciennes, aux formes lourdes, de parcours généralement facile et de très ancien peuplement sédentaire, peut-être le premier du Maroc. Le Tizi n'Test (2060 m) le sépare du massif du Toubkai, aussi appelé Haut Atlas de Marrakech ou «massif ancien» à cause de la nature primaire de ses roches. Ce dernier est le plus haut massif du Maroc et le plus élancé d'aspect, avec un dur noyau de rhyolites formant de grandes arêtes rocheuses de couleur brun-noir. Le massif du Toubkai finit au Tizi n'Tichka (2260 m) où commence l'immense Haut Atlas central, long de 200 kilomètres, qui culmine au Mgoun. Ce grand massif est calcaire, formé d'épaisses couches datant du jurassique. Ses vastes crêtes aux formes souvent arrondies sont entaillées de canyons profonds et spectaculaires. Le Haut Atlas central prend fin à Imilchil où débute le Haut Atlas oriental, de même nature géologique mais moins élevé (Ayachi, 3737 m) avec de belles forêts de cèdres, de pins et de chênes verts en versant nord, et un versant sud très aride.
Le Moyen Atlas est comparable au Haut Atlas oriental, en plus arrosé: terrain calcaire, versant nord forestier, versant sud-est aride au-dessus de la plaine de la Moulouya. Le Moyen Atlas débute à l'est de Béni Mellal et s'étire sur 300 kilomètres vers le nord-est. Massif de moyenne montagne, élevé seulement dans sa partie orientale, parcouru de plusieurs routes et très apprécié des citadins d'Azrou, Fès, Khenifra ou Meknès pour la fraîcheur (relative) de ses forêts qui l'ont fait surnommer «la Suisse marocaine».
Les massifs du Sud sont formés de roches très anciennes. Ils sont très chauds en été. L'Anti Atlas (2531 m) est proche de l'océan dont l'influence compense en partie la situation très méridionale du massif. Celui-ci est connu pour son relief de boules de granit et ses amandiers en fleur en hiver dans la région de Tafraout, parcourue par un dense réseau de pistes. Il est prolongé à l'est par le petit massif plus élevé du Siroua, enneigé en hiver, qui forme une sorte de «pont» entre l'Anti-Atlas et le massif du Toubkal. Le Siroua, comme le massif du Sahro plus à l'est, comporte de nombreux pitons rocheux d'origine volcanique. Le Sahro (2592 m) est situé à l'est de Ouarzazat, entre les oasis du Dadès et celles du Draa, aux portes du grand désert. Ses falaises et nombreuses aiguilles rocheuses lui valent le
surnom de «Hoggar marocain».
[...]
Modes de vie traditionnels
Les habitants des montagnes de l'Atlas sont des Berbères. Dans les massifs de l'ouest, ils sont sédentaires et agriculteurs et parlent tachelhaït. Dans les massifs de l'est moins peuplés, à partir de Zaouïat Ahansal, ils sont éleveurs de troupeaux et nomades - ou plutôt semi-nomades - et ils parlent tamazirt. Les habitants du Siroua montent l'été dans les villages d'altitude de leur massif; les Aït Atta et les Ilemchane du Sahro transhument vers les hauts pâturages du Mgoun et de l'Ahansal.
Les agriculteurs sédentaires de l'ouest (massifs du Toubkai et du Mgoun) ont construit patiemment des champs en terrasses à flanc de montagne pour cultiver orge, seigle, courgettes, oignons, pommes de terre, carottes, maïs, selon l'altitude, l'orientation, l'eau et la place disponibles. L'eau est acheminée dans les cultures par la targa, canal d'irrigation à flanc de montagne, dont la construction et l'entretien sont difficiles. La répartition de l'eau entre les villages et entre les illageois obéit à des règles strictes. Le labour est assuré à la pioche (aguehim) ou à la charrue tirée par la mule ou l'âne.
Près des villages poussent noyers, cerisiers, pommiers, amandiers si le climat est doux (et oliviers en plaine). La récolte de leurs fruits fournit aux villageois l'argent dont ils ont besoin pour aller au souk hebdomadaire acheter le sucre, le thé et autres articles de première nécessité qu'ils ne peuvent produire eux-mêmes. Beaucoup d'agriculteurs ont aussi un petit troupeau (quelques chèvres et moutons, parfois une ou deux vaches) dont l'élevage constitue aussi une source de revenus, car la viande du mouton est très appréciée dans tout le Maroc, notamment lors de la grande fête annuelle (Aïd El Kebir) pendant laquelle presque chaque famille marocaine sacrifie un mouton ou une chèvre.
Les villages sont généralement situés en versant adret, au-dessus de la rivière parfois dangereuse et des terrasses cultivées dont il ne faut rien perdre. Avant la pacification, les maisons étaient souvent regroupées pour assurer la défense du village, soit à l'image d'un rucher, soit autour d'un ksar fortifié (igherm). Maintenant l'habitat tend à être plus dispersé. La maison traditionnelle aux murs en terre banchée, de 50 cm d'épaisseur, est surmontée d'un toit en terre reposant
sur des branchages entrecroisés et des poutres en bois. Les deux ou trois étages d'autrefois, avec un rez-de-chaussée abritant le troupeau, sont souvent remplacés par la maison de plain-pied avec cour intérieure. Lorsque la terre manque, ou en altitude, les maisons sont construites de pierres sèches, ainsi que les bergeries d'altitude (azib).
Les pasteurs semi-nomades du sud et de l'est séjournent dans leurs villages d'hiver du Sahro ou de la vallée du Dadès où ils entretiennent eux aussi de petits champs cultivés, voire des plantations de dattiers. Ils transhument avec leur troupeau en juin vers les pâturages du Haut Atlas, à 50 ou 70 kilomètres, où ils estivent dans des azib ou sous la tente en poil de chameau entre 2000 et 3000 mètres d'altitude. Il quittent les pâtures d'altitude, elles aussi strictement réglementées mais hélas surexploitées, vers septembre.
Les Marocains sont musulmans et observent le Ramadan. Ce jeûne dure environ un mois et se décale chaque année d'un demi-mois (en 2004 il aura lieu de mi-octobre à mi-novembre et en 2005 en octobre). Il implique l'abstinence totale, notamment d'eau et de nourriture, pendant la journée, pour purifier l'esprit. Malades et voyageurs peuvent manger mais devront jeûner ensuite. Beaucoup d'hôtels sont fermés pendant le Ramadan et tout effort est plus pénible pour les habitants durant le jeûne. En contrepartie les touristes sont moins nombreux à cette période qui peut être intéressante pour des treks faciles.
Histoire, religion, langues
Le peuplement ancien du Maghreb n'est pas connu de façon sûre. On suppose qu'avant l'assèchement du Sahara (10000 avant J.-C.) le peuplement autochtone était originaire de la proche Asie, des côtes méditerranéennes et de l'Afrique noire. Les pasteurs refluant vers le nord pendant la désertification du Sahara ont laissé des gravures sur le versant nord de l'Atlas, où ils se sont probablement fixés. La tribu Masmouda s'est sédentarisée dans le Haut Atlas, de l'Igdet au Mgoun, et n'a cessé ensuite de s'opposer aux nomades Sanhadja puis Zénètes de l'est.
Après la colonisation romaine et l'ère des royaumes berbères, l'islam a été introduit par les rapides cavaliers arabes à partir de l'an 681. Austères et intelligents, les Berbères de l'Atlas, vivant dans un univers soumis à la volonté divine, ne pouvaient qu'adhérer au monothéisme strict de l'islam, qu'ils allaient réaffirmer ensuite à plusieurs reprises : Dieu est Un. Les Berbères convertis allaient constituer le fer de lance d'une fulgurante poussée à travers l'Espagne et la moitié de la France, et prendre date avec la « grande histoire » pendant un siècle et demi grâce à la dynastie des Almohades, portée au pouvoir par les Masmouda du Haut Atlas occidental.
L'histoire des Berbères de l'Atlas est ensuite plus discrète et structurée par la polarité sud-nord, pasteurs-agriculteurs, nomades-sédentaires, plaine-montagne-plaine. Le peuplement des montagnes connaît une migration régulière de pasteurs du sud vers les terres agricoles du nord : attirés par les pâturages du versant nord du Haut Atlas, certains nomades se sédentarisent ensuite sur ce versant, dont d'autres habitants partent vers la plaine au nord. Aujourd'hui encore, l'attitude ambivalente des paysans de l'ubac envers les hommes du sud est perceptible.
La langue berbère tachelhaït - dont l'écriture, proche du tifmarh des Touareg, s'est perdue comme celle des autres parlers berbères - correspond à l'aire sédentaire Masmouda: plaine du Sous, Haut Atlas occidental, massifs du Toubkai et du Mgoun jusqu'à Zaouïat Ahansal qui constitue une zone de transition. Plus à l'est et au sud, c'est le parler tamazirt des nomades Sanhadja qui prend le relais. Ichelaïn et Imazighen se comprennent mutuellement sans trop d'efforts. Les montagnes évoquées dans ce livre correspondent surtout à l'aire linguistique tachelhaït. C'est la langue maternelle de la plupart des montagnards, mais ils parlent aussi arabe couramment, et souvent français, pour peu qu'ils aient fréquenté l'école primaire. La fin de ce livre contient un petit glossaire français-tachelhaït. Notez que toutes les lettres se prononcent, que Tabant se dit «Tabannt» et Gnaoua se prononce «G-naoua», que les lettres «gh» sont à prononcer comme un r roulé et que la lettre «q» est un k prononcé avec une contraction de la gorge.
Quelques mots à connaître dès maintenant: asif (prononcer «assif») signifie rivière ou torrent, des azib sont des bergeries, un tizi est un col. Ces mots figureront désormais sans italiques dans cet ouvrage.
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