Question d'origine :
bonjour,
je recherche toutes les définitions possible du mot " transparence " dans un dictionnaire d'histoire de l'art et dans un dictionnaire généraliste.
d'avance merci
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 27/10/2004 à 11h46
Vous trouverez une définition très complète et illustrée de nombreux exemples de "transparence" sur la base de données du Trésor de la Langue Française Informatisé (TLFI), dont voici quelques exemples :
Au sens propre :
Propriété qu'a un corps, un milieu, de laisser passer les rayons lumineux, de laisser voir ce qui se trouve derrière.
Luminosité, clarté de l'atmosphère.
Procédé consistant à projeter par derrière sur un écran transparent un plan qui sert de décor et à filmer une scène jouée devant cet écran (cinéma).
Effet que produit la lumière dans un milieu translucide.
Coloration d'une extrême pâleur, qui évoque celle de certaines substances translucides.
Propriété d'un milieu qui laisse passer un rayonnement électromagnétique sans l'atténuer de façon importante (sciences physiques).
Au sens figuré :
Qualité d'une personne dont les pensées et les sentiments sont faciles à comprendre, à deviner.
Qualité d'une institution qui informe complètement sur son fonctionnement, ses pratiques.
Qualité de ce qui est facilement compréhensible, intelligible.
Régime fiscal particulier de certaines sociétés qui ne sont pas assujetties à l'impôt sur les bénéfices, mais dont on impose les activités comme si elles étaient directement le fait des associés (droit).
Aptitude d'un dispositif d'un certain type à être utilisé, pour des fonctions analogues, à la place d'un dispositif d'un autre type, sans gêne pour les dispositifs en amont ou en aval (ordinateur par exemple) et sans nécessité de modifications dans le processus antérieur de traitement (programme par exemple). (informatique).
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 28/10/2004 à 14h35
Qualité d’une matière qui laisse passer la lumière et laisse apparaître les dessous avec netteté. La transparence est le contraire de l’opacité et diffère de la translucidité, qui ne laisse passer que partiellement la lumière et qui ne laisse apercevoir que des formes floues et des couleurs vagues.
La transparence est surtout la qualité des vernis ; les peintures peuvent également être transparentes si les pigments sont légers et si la couleur est diluée ou allégée par un médium, lui-même transparent. Pour avoir une peinture transparente, on la prépare en glacis, celui-ci étant utilisé en superposition. Le glacis est une peinture très légère et diluée, généralement appliquée sur un fonds opaque.
La superposition de plusieurs couleurs transparentes permet d’obtenir des teintes composées et, selon la théorie trichromique, on peut obtenir toutes les teintes existantes à l’aide des trois couleurs de base : le jaune primaire, le rouge magenta et le bleu cyan.
En colorimétrie, on définit un corps transparent par le fait qu’il transmet la lumière d’une manière régulière et que le facteur de transmission régulier est assez élevé.
Le pouvoir transparent d’un pigment ou d’une peinture est le contraire du pouvoir opacifiant.
Source : Dictionnaire technique de la peinture d’André Béguin
Dans le Dictionnaire de la peinture, sous la direction de Michel Laclotte et Jean Pierre Cuzin, il est précisé que la transparence est l’aptitude d’une pellicule picturale (ou feuil) à ne pas masquer les surfaces qu’elle recouvre.
La transparence des couleurs ne dépend pas de leur tonalité. Certains blancs sont opaques, alors que certains noirs sont transparents. La fluidité et la transparence des matières exigent une grande quantité de liant aussi bien dans les glacis que dans les pâtes.
Les pigments broyés à l’huile, c'est-à-dire avec un agglutinant qui conserve ses propriétés de transparence après dessication, rendent des effets de profondeur et de valeur plus contrastés, en facilitant le passage des rayons lumineux à travers une grande épaisseur de couleur avant d’être réfléchis. Picabia exécuta de 1927 à 1933
Une suite de peintures intitulées « Transparences » dont les dessins, superposés, tentent de donner la sensation d’une profondeur sans le recours à la perspective.
Dans Les Techniques de l'art, sous la direction de Jean Rudel, il est indiqué que certaines techniques comme l’aquarelle expriment bien l’art de la transparence grâce à la fine pellicule de peinture qui est déposée sur le support, où la technique consiste particulièrement à mettre en rapport les réserves blanches du papier et la délicatesse des tons superposés.
Des couleurs sont dites transparentes indépendamment de leur tonalité, tels certains verts (émeraude) ou les couleurs à base de laques ou encore le blanc de zinc. Aussi, par rapport aux couleurs utilisées à la gouache ou à la tempera, celles qui ont été préparées à l’huile permettent des effets de profondeur et de valeur facilitant le passage des rayons lumineux à travers une grande épaisseur de couleur, et selon des différences d’indices de réfraction dépendant des pigments utilisés.
Déjà au milieu du XV° siècle, comme dans le « Portrait des Arnolfini » de Van Eyck, apparaissent de fines couches de peinture qui laissent transparaître l’opacité des tons, en relation avec une pratique fondée sur la stratification de très minces couches permettant à la lumière de jouer également avec la blancheur de la préparation du fond. Ce que le glacis, par opposition à la pâte, permet dans la peinture vénitienne puis chez Rubens ; on en trouve des échos dans une bonne partie de l’Occident jusqu’au XVIII° siècle.
C’est à cet effet que le retour à un médium a été envisagé dans la peinture contemporaine après l’usage des vernis à peindre souvent fondé sur celui de résines, mais également avec une texture chromatique à base de cire reprenant ainsi le principe des peintures de Pompéi dont le lustre de surface provoquait une transparence au-dessus de la couche chromatique elle-même.
Dans le champ de l’art moderne et contemporain, on peut se reporter au Vocabulaire des arts plastiques du XX° siècle de Jean Yves Bosseur où sont cités les travaux sur verre de Paul Klee qui associe volontiers la notion de transparence à l’écriture musicale polyphonique et réalise vers 1905-1906 des travaux sur du verre préalablement noirci.
Lumière et transparence seront à plusieurs reprises explorées par les artistes du mouvement de Stijl au moyen du vitrail, notamment par Van Doesburg et Van der Leck dès 1916. D’autres artistes recherchent cette notion de transparence tel Morris Louis (utilisation de l’acrylique), Geneviève Asse (modulation autour de la couleur bleue), Matisse (chapelle de Vence), Jean Pierre Raynaud (Abbaye de Noirlac en 1977) mais aussi hors du champ du vitrail tel « le Grand verre » de Marcel Duchamp et la production de Picabia dans les années 1930 qui représentent des jalons décisifs.
La question de la simultanéité possible de plusieurs points de vue, l’hypothèse d’une double lisibilité, avec l’ambiguïté des rapports entre l’envers et l’endroit, interviennent dans plusieurs travaux de Robert Rauschenberg, dont un livre-objet constitué de dix feuilles de plexiglas où textes et dessins entrent en interférence.
Pour John Cage (cf « Not wanting to say anything about Marcel », lettres et bribes de mots placés en situation de transparence les uns par rapport aux autres et permettant des combinaisons modulables à l’infini) la transparence est incontestablement le moyen de mettre en œuvre les notions d’interpénétration et de non obstruction qui sont au centre de sa démarche.
Recours à des calques et à des matériaux transparents avec des artistes comme Louise Nevelson, Henri Laurens, Robert Ryman, Pierre Buraglio (« Dessins d’après… », 1979-1982) ; Titus Carmel qui se sert de calques et de papiers collés ; transparence et mouvement avec l’Art cinétique, chez Agam, Pol Bury, Rafael Soto.
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