Question d'origine :
La coagulation sanguine est le fruit d'un equilibre entre des principes coagulants et anticoagulants. Je souhaiterais savoir comment marchent les anticoagulants ?
Merci d'avance
Réponse du Guichet
bml_sci
- Département : Sciences et Techniques
Le 18/10/2004 à 12h01
On appelle hémostase « l’arrêt, spontané ou artificiel, d’un flux sanguin ou d’une hémorragie » (Dictionnaire médical Masson)
Description de l’hémostase : (source : Le sang)
En cas de blessure, le vaisseau se contracte, les plaquettes forment un clou et viennent obturer la plaie, le plasma coagule et devient caillot. Ainsi se succèdent trois temps intriqués :
- le temps vasculaire : la lésion des petits vaisseaux entraîne une vaso-constriction immédiate et transitoire qui permet un ralentissement du débit sanguin, limitant ainsi la perte de sang et facilitant le contact entre les plaquettes et les facteurs plasmatiques de la coagulation ;
- le temps plaquettaire : au niveau de la brèche vasculaire, les plaquettes adhèrent aux fibres de collagène de la paroi du vaisseau. Cette adhérence fait intervenir le facteur Willebrand plasmatique et la glycoprotéine I de la membrane plaquettaire. Elle provoque l’activation des plaquette : changement de forme et excrétion du contenu de leurs granules : ADP, sérotonine, etc. qui active d’autres plaquettes et favorise leur agrégation permettant la formation du clou plaquettaire (ou clou hémostatique ou thrombus blanc). Après quelques minutes, ce thrombus blanc obture la brèche et le saignement s’arrête.
- le temps plasmatique, ou coagulation proprement dite : la coagulation sanguine a pour expression la transformation du fibrinogène plasmatique soluble en fibrine insoluble qui s’organise en réseau autour du clou plaquettaire, aboutissant à la formation d’un caillot solide ou thrombus rouge. L’enzyme responsable de cette transformation est la thrombine qui provient d’un précurseur inactif : la prothrombine.
Régulation physiologique de la coagulation : la coagulation, si elle n’était pas limitée, pourrait provoquer l’obturation des vaisseaux sanguins par thrombose ; elle est normalement régulée par un système d’inhibiteurs dont le plus important est l’antithrombine III qui forme avec la thrombine un complexe inactif considérablement accéléré par l’héparine.
La fibrinolyse est le processus physiologique qui assure normalement la dissolution du caillot de fibrine. Elle des due à l’action d’une enzyme plasmatique, la plasmine, provenant elle-même de l’activation du plasminogène, accompagné d’un système d’activateurs et d’inhibiteurs.
Le Larousse médical précise que l’anticoagulant est une « substance médicamenteuse ou physiologique inhibant la coagulation du sang »
- les anticoagulants médicamenteux sont utilisés pour rendre le sang plus fluide. Les formes principales en sont les héparines, agissant directement sur la coagulation, et les antivitamines K, inhibant une étape de la synthèse de certains facteurs de la coagulation.
- les anticoagulants physiologiques peuvent être normaux ou pathologiques.
- Les anticoagulants physiologiques normaux : outre l’héparine, présente dans différents tissus, trois protéines sanguines importantes sont connues : l’antithrombine, la protéine C et la protéine S. Ces molécules empêchent la formation de caillot, en inhibant les facteurs de coagulation activés en dehors d’une situation de coagulation normale. Leur déficit, congénital ou acquis, entraîne des thromboses et des embolies.
- Les anticoagulants pathologiques : ce sont des anticorps absents chez le sujet sain.
Si vous souhaitez plus d’informations concernant l’antithrombine, et la protéine C, vous pouvez venir à la bibliothèque municipale de Lyon, à la Part-Dieu, pour consulter l’L'Encyclopédie médico-chirugicale, (vol. 13-019-A-20 de la série Hémato-immunologie, rubrique Physiologie de la coagulation).
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