la mise par écrit de l'oral

Réponse du service Guichet du Savoir


Pourriez-vous préciser votre question ?
Souhaitez-vous trouver des documents abordant d'une manière historique les problèmes de transcription de conférences et débats d'une manière générale ou bien souhaitez-vous savoir quelles transcriptions ont pu être réalisées de ce débat théologique ; auquel cas, il serait plus pratique pour nos recherches que vous nous expliquiez de quel débat il s'agit.


Merci de poster un nouveau message pour préciser votre question.
Nous le combinerons ultérieurement à celui-ci.

J'ai déjà effectué la transcription, je recherche en fait des ouvrages traitant de manière historique la façon dont s'effectue au fil du temps la mise par écrit de débats (ou tout autre discours), les problèmes qui se posent (objectivité, etc...). Des ouvrages théoriques en quelque sorte, sur le passage de l'oralité à l'écrit.

Voilà, j'espère que cette précision vous aidera !

Bonjour !

J'effectue en ce moment un mémoire sur une controverse théologique du début du XVIIe siècle et il me serait très utile de consulter des ouvrages qui traitent du problème de la mise par écrit de chose qui se sont faites oralement (ici un débat). Je ne sais pas si je suis très claire...
J'ai fouillé pendant pas mal de temps dans le catalogue, mais sans succès.

Est ce que vous pourriez me donner des références de livre sur ce sujet (en espérant que ça existe...)?


J'ai déjà effectué la transcription, je recherche en fait des ouvrages traitant de manière historique la façon dont s'effectue au fil du temps la mise par écrit de débats (ou tout autre discours), les problèmes qui se posent (objectivité, etc...). Des ouvrages théoriques en quelque sorte, sur le passage de l'oralité à l'écrit.

Voilà, j'espère que cette précision vous aidera !

Je me permet de republier ce message, n'ayant toujours pas reçu de réponse, peut être a-t-il été oublié ...

D'avance merci !

Réponse des Départements Fonds ancien et Civilisation


Le sujet de la transcription de débats et de l'objectivité que vous évoquez est abordé mais d’une manière très générale dans un certain nombre d’ouvrages traitant du métier d’historien et de la critique historique. Notamment dans ces trois ouvrages :
Marc Bloch dans Apologie pour l’histoire ou Métier d’historien étudie au chapitre II quels doivent être les caractères généraux de l’observation historique et esquisse au chapitre III une histoire de la méthode critique. De son côté Léon-E Halkin, professeur à l’université de Liège, dans Initiation à la critique historique consacre certaines pages utiles à l’analyse des témoins et témoignages (pp.61 à 67). Enfin l’ouvrage de Michel de Certeau : L’Ecriture de l’histoire appréhende dans la troisième partie de l’ouvrage « Système de sens : l’Ecrit et l’oral », les relations entre l’écriture historienne et l’oralité ethnologique (Chap. V), à partir du témoignage de Jean de Léry dans son Histoire d’un voyage faict en la terre du Brésil (1578), et d’une manière plus intéressante dans le Langage altéré (chap. VI) la fiabilité des paroles, des textes et des témoignages au tour des Possédées de Loudun au XVIIe s.

Un autre ouvrage de référence, L’histoire et ses méthodes , pose les bases d’une réflexion générale sur les questions d’usage des documents, de restitution des textes qui sont au fondement du métier d’historien.
« [L’historien] Ce qui fait l’objet de son enquête, c’est essentiellement le témoignage transcrit par des signes de lecture, documents gardés dans les bibliothèques et les dépôts d’archives, qu’ils soient manuscrits ou imprimés, qu’on en use sou la forme d’originaux ou sous celle de copies (copies manuelles, copies issues d’un document photographique ou simplement filmées).
« La connaissance et l’interprétation de ces documents écrits relèvent d’une discipline que l’on appelle d’une façon générale la philologie. Cette discipline est à proprement parler la science du témoignage écrit. » (p. 450).
Le chapitre intitulé « La critique des textes » alimentera sans aucun doute votre réflexion, et comporte une bibliographie.

Vous pouvez aussi vous reporter avec profit à De la connaissance historique d’Henri-Irénée Marrou. Vous y lirez, par exemple, « Nous connaissons du passé ce que nous croyons vrai de ce que nous avons compris de ce que les documents ont conservé ».


Un organisme de recherche comme le GRIHL travaille sur des thématiques communes aux historiens et aux spécialistes de la littérature. Certaines nous ont semblé proches de ce que nous avons pu saisir de votre objet d’étude. Notamment l’article d’ Arnaud Welfringer à propos du texte de Jean-Pierre Cavaillé par exemple.
Parmi les travaux de cet organisme citons, par exemple :

- Une journée d’études récente (11 décembre 2007) intitulée : Radicalisme religieux et pratiques d’écriture (1650-1700) , qui vous ouvrira peut-être quelques pistes de réflexion :
« Cette journée d'étude organisée par le GRIHL (Groupe de recherches interdisciplinaires sur l'histoire du littéraire) vise à analyser les rapports entre pratiques d’écriture et pratiques religieuses pendant la deuxième moitié du XVIIe siècle, en étudiant la circulation de manuscrits et d’imprimés, en cherchant des témoignages de stratégies d’écriture et d’édition particulières et en tenant compte d’une multitude de pratiques d’écriture, des appropriations diverses des textes et de leur matérialité. »
- Un séminaire plus ancien Ecriture et évènement interroge, à propos de La « journée des dupes » (novembre1630) : " Quels rapports entre le récit des actions et le récit des effets de l’événement ? Quels rapports entre les récits des diplomates dans leurs dépêches généralement secrètes et les polémiques que l’on trouve dans les libelles ? Quels rapports entre la production contemporaine d’écrits qui se réfèrent à cet événement par ailleurs mystérieux dans son déroulement et les narrations de l’historiographie."

Les travaux du CEREN nous semblent susceptibles de vous intéresser aussi : « Le CEREN, Centre d’Études de la Renaissance (responsable Marie-Madeleine FRAGONARD) qui s’intéresse aux échanges et transferts entre littérature politique, religieuse et laïque, ainsi qu’aux arts poétiques et rhétoriques et à la littérature didactique. Il examine comment la mise en place de formes nouvelles transformées en modèles par les générations suivantes sert de base à la littérature telle que nous la définissons aujourd’hui. »