Les cadets de Saumur*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 11/10/2004 à 17h50
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Question d'origine :
Y a t-il une bibliographie sur la Tragédie des Cadets de Saumur en mai 1940?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 12/10/2004 à 13h04
Les élèves-officiers de l'Ecole de Cavalerie de Saumur, leurs instructeurs et leurs chefs se sont couverts de gloire les 19 et 20 juin 1940, en arrêtant l'ennemi devant la Loire sur tout le front dont ils avaient la garde. Cette garde leur avait été confiée quelques jours plus tôt par le général Pichon, adjoint au général commandant la IXème région à Tours. Ils se mettaient en devoir d'obéir à l'ordre reçu quand, le lundi 17 juin, à midi trente, le maréchal Pétain leur avait révélé, comme à nous tous, la situation tragique de nos armées. Ils jurèrent que du moins, puisqu'on le leur permettrait encore, ils sauveraient l'honneur. in Les cadets de Saumur d'Antoine Redier, 1941.
L'histoire des cadets de Saumur est assez controversée. Alors que le Maréchal Pétain annonce la défaite et la capitulation de l'armée française, le 17 juin 1940, l'école de Cavalerie de Saumur, dirigée par le colonel Michon, décide de poursuivre les combats. Le front dont elle a la charge s'étend sur quarante kilomètres en bord de Loire, de Montsoreau au Thoureil et à quatre kilomètres au-delà de Gennes, avec quatre ponts à défendre, dont les deux ponts suspendus de Gennes. Lorsque l'ordre de repli arrive, le 15 juin, le colonel Michon ne fait évacuer que les éléments non combattants. Le 17, alors que le message du Maréchal Pétain ("... Je me suis adressé cette nuit à l'adversaire pour lui demander s'il est prêt à rechercher avec nous, entre soldats, après la lutte et dans l'honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités...") met fin à la quasi-totalité des combats, le colonel Michon, qui vient d'achever la mise au point de sa stratégie de défense, donne l'ordre aux cadets de résister. Les 19 et 20 juin, de violents combats les opposent à l'armée allemande et après avoir subi de lourdes pertes, le général Pichon, soucieux d'éviter un massacre, ordonne au colonel Michon de faire replier ses troupes.
Robert Aron, dans Les nouveaux grands dossiers de l'histoire contemporaine, s'interroge : "Cependant, l'épisode des Cadets de Saumur est fait des deux. Il se compose à la fois de l'amertume que l'on éprouve tout d'abord devant tous ces sacrifices, que l'on aurait pu éviter sans qu'apparemment le sort de la guerre changeât, et de la piété, de respect pour ceux qui, quels qu'aient été leur formation et leurs grades, l'ont accepté et l'ont subi.
Un problème très douloureux, mais très grand, se trouve ainsi évoqué, et replacé brusquement au centre de la conscience contemporaine, qui en avait désappris apparemment l'actualité et l'urgence. C'est le problème du martyre. Une croyance, quelle qu'elle soit, un idéal, d'où qu'il procède, a-t-il le droit, pour s'exprimer, d'exiger le sacrifice suprême ? Est-il besoin de martyrs pour manifester la foi ?"
* A la Bibliothèque municipale de Lyon
- Les cadets de Saumur d'Antoine Redier, 1941.
- Les nouveaux grands dossiers de l'histoire contemporaine de Robert Aron, 1967.
* Au centre de documentation du CHRD (Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon)
- Les cadets de Saumur de Patrick de Gmeline, Presse de la Cité, 1993 ; également disponible auprès de la librairie Decitre. Ce même auteur a produit un autre livre, complément du premier : Les Cadets de Saumur : album-mémorial, Poly-Print 1996 qui réunit plus de 400 photographies et documents.
- Saumur 1940 du lieutenant-colonel Guillaume de Gislain de Bontin.
- Les combats de Saumur de Elie Chamard, en collaboration avec le Général Pichon.
* Sur le site de la FNAC
- La bataille des cadets de Saumur de Dominique Lormier
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