Question d'origine :
Bonjour.
En cours de lecture de "La chambre", le superbe roman de Françoise Chandernagor consacré au Dauphin après la Révolution, je me pose la question suivante.
Que sont devenus les enfants des personnes guillotinées en grand nombre pendant la Terreur ? Par qui étaient-ils pris en charge ? Ont-ils, pour la plupart, survécu à leurs parents ? Combien sont-ils morts prématurément ?
Et à propos, jusqu'à quel âge échappait-on à la guillotine ?
Merci.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 06/10/2004 à 13h41
« Le 28 juin 1793, la Convention nationale prévoit l’organisation de secours pour les filles-mères et les enfants trouvés dits « orphelins ». Par le décret du 4 juillet 1793, « la Patrie reconnaissante envers les parents morts pour sa défense et qui ont mérités d’elle… » entend que les enfants trouvés soient dorénavant « enfants naturels de la Patrie » et met en place une adoption nationale, en parallèle à l’adoption privée dont le principe a été rétabli par le décret du 18 janvier 1792.
Un décret du 19 brumaire an II (9 novembre 1793) l’étend aux enfants en bas âge dont les pères et mères ont été frappés d’une condamnation entraînant la confiscation de leurs biens et qui seront donc déclarés appartenir à la République. Les enfants naturels de la Patrie devront être élevé dans les hospices nationaux jusqu’à l’âge de 12 ans et placés ensuite en maisons d’apprentissage. Pour finir, la loi du 16 vendémiaire an V (7 octobre 1796) organise les hospices civils chargés de recevoir gratuitement ces « orphelins de la Patrie » et de les mettre en nourrice à la campagne, puis de les placer chez des cultivateurs, artistes ou manufacturiers ou de les embarquer comme mousses. Il restera à résoudre le problème de la nature de cette paternité collective, qui n’est que proprement honorifiques, et ne saurait avoir d’effets juridiques… »
Cf. Albert Soboul : Dictionnaire historique de la Révolution française
Sur l’instigateur de ce décret du 19 brumaire an II, vous pouvez consulter :
Pierre-Gaspard Chaumette, dit Anaxagoras (1763-1794)
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