Question d'origine :
Quelle est l'origine du nom de lieu: "AINAY", à Lyon?
( Quartier d'AINAY, Basilique d'AINAY....)
Il semblerait que l'orthographe ait pu évoluer.
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 02/10/2004 à 13h15
A l’époque de la Rome impériale, l’emplacement de l’actuelle ville de Lyon était occupé par trois agglomérations distinctes :
Lugdunum, la ville romaine, avec ses forums, ses temples, ses théâtres…, était située sur la colline de Fourvière.
Condate, la cité gauloise, avec l’amphithéâtre et le sanctuaire fédéral, occupait les pentes de la Croix-Rousse actuelle.
Enfin, et c’est celle-ci qui nous intéresse, entre les nombreux bras de la Saône et du Rhône, dont le confluent commençait aux Terreaux, s’étendait l'île des Canabae, où les nautes, c’est-à-dire les marins naviguant sur les fleuves, enrichis par le commerce fluvial, avaient construit leurs demeures.
D’après Artaud, historien lyonnais, auteur du "Lyon souterrain", la dénomination "d’Ainay" est liée aux martyrs lyonnais de 177, dont le sacrifice aurait eu lieu à cet endroit. En effet, la piété des chrétiens, dont beaucoup étaient grecs, aurait salué les quarante-huit confesseurs (appelés ainsi parce qu’ils n’avaient pas abjuré leur foi, l'ayant, au contraire, affirmée), du mot grec d’"Athanatous ", signifiant "immortels", et de ce nom serait dérivé "Athanatum", puis "Ainay". Selon l’Abbé Florent Dumas dans "Les traditions d’Ainay", ce serait là une inexactitude, et il cite Grégoire de Tours écrivant : "Locus in quo passi sunt Athanaco vocatur, ideoque dicuntur martyres Athanacenses " = "le lieu où ils souffrirent s’appelle Athanaco, c’est pour cela que les martyrs eux-mêmes furent nommés Athanaciens".
C’est alors que prend naissance une tradition qui franchira les siècles.
Cette tradition est contredite par les érudits quelques siècles plus tard, qui proposent l’interprétation suivante :
Quand il devint empereur, Caligula songea à doter la ville d’une double institution qui accrût encore les splendeurs de l’autel dédié à Auguste. Il établit au confluent des « jeux mêlés » (miscellos), ainsi que des concours d’éloquence, dans les langues grecques et latines : on a pensé que ces manifestations étaient mises sous l’invocation de Minerve, la déesse de l’intelligence et qu'un autel érigé à sa gloire sur ce lieu, était peut-être le second de ceux qu’a décrits le géographe grec Strabon. Or « Athène » ou dans le dialecte dorien « Athana » est le nom grec de Minerve.
Ce nom, suivi de la terminaison « ac », « aco », aurait donné au quartier sa dénomination d’« Athanacum », d’où, avec le temps, serait sortie celle d’Ainay.
Nous n’avons pas trouvé trace de différentes orthographes d’Ainay, à part au XIXe où le Marquis d'Avèze l'écrit "Ainai" dans Lettres à ma fille...
Ceci est un résumé très rapide et très simplifié. Vous pouvez consulter à la Bibliothèque municipale les ouvrages suivants :
* Abbé Florent Dumas :Les traditions d'Ainay
* A. Kleinclausz : Lyon des origines à nos jours
* J. Pelletier : Connaître son arrondissement : le 2e
* L. Jacquemin : Histoire des églises de Lyon
* ainsi que l'ouvrage publié à l'occasion d'une exposition au Musée historique de Lyon : L'Abbaye d'Ainay : légendes & histoires
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