Chapelles Ste-Madeleine et St-Lazare
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 07/05/2007 à 09h33
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Question d'origine :
Bonjour,
Je cherche des informations sur deux chapelles jumelles de la vallée du Gier : chapelle St-Lazare sur la commune de Givors, et chapelle Ste-Madeleine près de Châteauneuf sur la commune de St-Maurice-sur-Dargoire. Chapelles aujourd'hui disparues. En particulier la tradition signale que lors du transfert du corps de saint Lazare de Marseille à Autun vers 860, des reliques ont été prélevées pour être placées dans l'une de ces chapelles, ou les deux. Ces reliques auraient ensuite été transférées dans l'église d'Echalas lors de la destruction des chapelles.
Egalement je cherche la trace d'un certain "professeur Lebleu" qui aurait dressé des relevés des pierres gravées de la chapelle Ste-Madeleine. Ce personnage aurait-il publié ou archivé ces relevés ?
Merci par avance si vous pouvez m'apporter plus de renseignements sur ces points.
Réponse du Guichet
bml_reg
- Département : Documentation régionale
Le 10/05/2007 à 09h26
Chapelle Sainte-Madeleine
La revue L’Araire consacre un article au hameau de la Madeleine et reproduit un plan de 1890 qui permet de situer la chapelle du même nom. Edifiée vers le XIIIème siècle ou le XIVème siècle (selon les sources), son vocable et son origine sont dus aux pieux bateliers du Rhône qui s’avancèrent dans la vallée du Gier. De style roman puis reconstruite en gothique, la chapelle mesurait 6 mètres sur 8 et sa toiture fut surélevée, de sorte que les restes de la voûte romane demeuraient visibles. « Elle fut agrandie d’une chapelle latérale de 3 mètres sur 4, à droite, utilisée comme sacristie. Elle n’eut pas d’abbaye pour la prendre en charge mais des tuteurs (…) puissants, les Roussillon. Isabeau, veuve d’Humbert, dame de Riverie, Dargoire et Châteauneuf, la donna à l’Eglise de Lyon, qui la possédera depuis 1443 jusqu’à la Révolution. Spirituellement, la chapelle fut rattachée à la paroisse de Saint-Maurice-sur-Dargoire. En 1838, le hameau de la Madeleine et sa chapelle furent donnés canoniquement à la nouvelle paroisse Saint-Jean de Rive-de-Gier dont le clergé remplaça les prêtres de Saint-Maurice. Ces derniers réclamèrent par la suite l’attribution du quartier situé dans le département du Rhône, avec la chapelle, ce qui sera accordé en 1846 ».
Le déclin de la chapelle commence en 1762, avec la construction d’un pont derrière ses murs, créé pour adoucir la rude pente de la côte de la Madeleine. La surplombant de 14 mètres, il amène la ruine du monument. En 1861-1863 puis 1879, l’aménagement d’une nouvelle route entre Givors et Rive-de-Gier nécessite la construction d’un deuxième pont, devant la chapelle. Se situant alors au fond d’un trou, l’édifice tombe progressivement en ruine et est délaissée par la commune de Saint-Maurice qui vend le terrain en 1903. Peu après, l’endroit est remblayé et ne subsistera de la chapelle qu’une fenêtre en ogive, qui servira de porte d’entrée à un restaurant.
Au temps de sa splendeur, la chapelle était un lieu permanent de pèlerinage, particulièrement fréquenté lors de la fête votive de la « Sainte-Magdeleine », le 22 juillet.
L’ouvrage Saint-Maurice sur Dargoire, contenant divers croquis, relate que les pèlerins venaient faire des vœux pour la guérison de leurs fièvres. Il complète et détaille l’histoire du culte dans l’édifice en évoquant l’interdiction du culte en ses murs en 1786, par l’archevêque de Lyon, Monseigneur de Montazet. L’ordre ne fut qu’à moitié exécuté car la chapelle fut fermée mais pas détruite et continua d’être fréquentée par les pèlerins.
Chapelle Saint-Lazare
Le dictionnaire des rues et sites locaux de Givors évoque le lieu-dit St lazare, situé entre Givors et Saint-Romain en Gier, et sa chapelle. La chapelle du site est signalée comme existante en 944 par la 129ème charte de l’abbaye de Savigny. Elle est désignée comme église paroissiale, sans curé, dans une ordonnance de l’archevêque Amblard (958-979).
L’ouvrage précise la description : « La chapelle de Saint-Lazare, comme tous les gîtes païens puis chrétiens, comprenait un pré, des granges pour le foin servant de dortoir pour les routiers et pèlerins, et un simple cabaret qui n’a jamais eu l’importance ni le nom d’hostellerie. Soit, au total, trois corps de bâtiments, la chapelle et le cabaret étant mitoyens. Destinée à devenir église paroissiale, elle ne le fut jamais, aucune agglomération n’étant venue se constituer autour d’elle ».
C’est dans un ouvrage sur le village d’Echalas qu’on trouve le lien entre les deux chapelles ainsi que la mention d’un culte de Saint-Lazare. « Les chapelles de Saint-Lazare et de La Madeleine sont placées sur les sites des anciens « gites d’étapes » de l’époques gallo-romaine, créés lors de la construction des aqueducs au Ier siècle ». L’ouvrage fait la synthèse et complète les sources signalées ci-dessus. Le culte de Saint-Lazare et de Sainte-Madeleine aurait été apporté par les moines des abbayes et bateliers du Rhône. Celle de Saint-Lazare aurait également eu Saint-Clair comme second patron. Saint-Lazare était devenue un lieu très fréquenté lorsqu’il fut enrichi, comme le fut Vienne, d’une relique de saint Lazare lors du passage de son corps transporté de Marseille à Autun en 1147, avec un arrêt à Vienne. La chapelle, sans style caractérisé, est prise en charge par l’abbaye de Savigny puis par celle de Valbenoîte, vers 1184. De 1550 à 1638, des ermites s’y succèdent et y trouvent refuge.
A partir de cette date, les prêtres de Saint-Romain en Gier, vicaires du curé d’Echalas, assurent les offices mais le service n’est plus quotidien. Saint-Lazare est rasée en 1851 par le propriétaire du pré voisin, Ennemond Berne, qui se plaignait du bruit causé par les pèlerins.
En ce qui concerne d’éventuelles publications d’un « professeur Lebleu », nous n’avons pas trouvé d’informations sur ce dernier dans les sources consultées ni dans le catalogue de la bibliothèque.
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