désir et addiction*

Réponse du service Guichet du Savoir


"La philosophie occidentale a été fondamentalement ascétique, mais elle nous a répété une leçon de portée anthropologique : l'être humain désire. Il éprouve des désirs, ces désirs ont une cause, cette cause est sensible. Le corps est impliqué à chaque instant : dans les perceptions - actuelles, mnémoniques ou fantasmatiques des objets désirables - dans le vécu de la jouissance...
Je définis la toxicomanie comme une pratique qui fait fonctionner réellement la puissance d'un désir devenu insatiable et de plus en plus dévorant, au point que la satisfaction jamis définitive - clé d'un plaisir pluriel, mobile et renouvelable - se change ici en tolérance et en dépendance : fixation sur des produits dont on ne peut plus se passer, pour ne pas trop souffrir"

Le livre, dont est extrait le passage ci-dessus, se trouve en salle Civilisation . Il s'agit de : Le plaisir et le mal de Giulia Sissa. Il devrait répondre à votre sujet.

Cela dit, il est évident que la notion de désir est abordé dans d'autres documents concernant les dépendances. Il faut donc faire des recherches dans le contenu de ces ouvrages.

Réponse du département Civilisation

L’ouvrage cité dans la première réponse contient en effet l’essentiel pour votre sujet, notamment dans sa bibliographie, dont nous citons simplement ici ce titre : Toxicomanies et psychanalyse : les narcoses du désir par Sylvie Le Poulichet, particulièrement pertinent si vous voulez étudier l’aspect psychanalytique de la question. Le chapitre V s’intitule : Le désir en suspens ou la raison des toxiques (A. Toxicomanies et suppléance – B. Toxicomanies et supplément).

Pour revenir à la première approche psychanalytique de la question par Freud, la page Freud et l’alcool du site Psycho-ressources, souligne les rapports établis par Freud entre alcoolisme, désir et sexualité et vous donne les références des textes importants de Freud, tandis que la page Toxicomanie : Narcisse et Pharmakon, explique très clairement les liens toxicomanie - narcissisme pour la psychanalyse.

Une vision plus lacanienne se trouve sur le site de D. Moulinier, professeur de philosophie, qui explique « En somme ce n’est plus tout à fait un exil, dû à la forclusion d’un élément symbolique majeur, mais une protestation, un refus d’en passer par le désir de l’Autre et la cession de la part de jouissance qu’il implique. Le “drogué” ne veut rien céder de sa jouissance », d’après l’ouvrage de Nestor Braustein, La jouissance, Point-hors-ligne, 1992.

La page du groupe de travail Addictions, section : le tabagisme : approche psychanalytique de l'université de Provence (DESS de psychologie clinique), vous offre, outre des analyses qui intéressent votre sujet, une conséquente bibliographie.
Tous les ouvrages et pages de site conseillés valent d’ailleurs pour leurs indications bibliographiques.
Pour finir par où nous avons commencé, L’imaginaire des drogues : de Thomas de Quincey à Henri Michaux de Max Milner, vous replongera en littérature, autre versant étudié par Le plaisir et le mal.