manifestations hongroises
DIVERS
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Le 26/03/2007 à 23h59
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Question d'origine :
Bonjour,
Je reviens de Hongrie où je viens de passer 2 semaines, particulièrement à Budapest. Quelques jours après mon arrivée, lors de la fête nationale le 15 mars, j'ai assisté à des émeutes. Beaucoup de drapeaux rayés horizontalement de plusieurs bandes rouges et blanches flottaient (ancien drapeau de la Hongrie). Je parviens difficilement à obtenir toutes les informations sur ces événements en français en tout cas. Sur le coup, tout cela me paraissait conduit par un mouvement ultranationaliste, et suite à mes recherches, j'ai compris qu'il s'agissait aussi d'une colère populaire envers le 1er ministre socialiste qui a avoué avoir détourné des fonds, et qui reste au pouvoir malgré tout. Le peuple réclame sa démission. J'ai vu aussi l'image très médiatisée du maire de Budapest, faisant son discours à l'abri des parapluies des gardes du corps, sous la pluie d'oeufs et tomates jetés par le peuple.
Pouvez-vous trouver plus d'informations sur ces événements ? Combien de manifestants étaient présents (est-ce 100 000 ?) Quelle est la part de nationalisme pur ? Est-ce que la Hongrie vit régulièrement des manifestations nationalistes ?
En vous remerciant pour vos recherches,
Bonne continuation.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 28/03/2007 à 20h07
Vous trouverez sur le web de très nombreux articles qui relatent ces incidents. Voici par exemple ceux que Reuters et Euronews leur ont consacrés :
jeudi 15 mars 2007, 20h39
Reprise des manifestations contre le Premier ministre hongrois
NOUVELLES MANIFESTATIONS À BUDAPEST CONTRE LE PREMIER MINISTRE HONGROIS
BUDAPEST (Reuters) - Quelque 100.000 partisans de l'opposition hongroise se sont rassemblés à Budapest pour réclamer la démission du Premier ministre Ferenc Gyurcsany.
Ce rassemblement, organisé par l'opposition parlementaire et des groupes d'extrême droite à l'occasion de la fête nationale, marque une relance du mouvement de contestation dirigé contre le chef du gouvernement socialiste.
Dans un enregistrement réalisé à son insu, dont la diffusion avait donné lieu à sept semaines de violentes manifestations fin 2006, Gyurcsany reconnaissait avoir menti sur l'état des finances publiques afin d'assurer sa reconduction.
"De tout ce qui passe ici aujourd'hui, la crise, les émeutes de rue, la brutalité policière, le gouvernement est seul responsable", a lancé Viktor Orban, qui dirige le parti de droite Fidesz.
Dans la soirée, après le rassemblement, quelques centaines de manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre qui ont riposté en tirant des grenades lacrymogènes et en utilisant des canons à eau.
On ne faisait pas état dans l'immédiat de blessés mais, selon plusieurs témoins, des journalistes photographes ont été pris à partie par des manifestants.
Auparavant, le maire de Budapest, Gabor Demszky, avait dû être protégé de protestataires qui lançaient des oeufs dans sa direction.
"Les mercenaires de la peur sont de nouveau parmi nous. C'est à cause d'eux que de nombreuses personnes attendaient avec peur l'anniversaire de notre révolution la plus pacifique", a dit Demszky, figure de la dissidence sous le régime communiste.
La police s'était préparée à d'éventuels troubles lors de la manifestation, qui marque le soulèvement hongrois de 1848 contre le règne des Habsbourg. Mais les responsables de la sécurité ne s'attendent pas à une réédition des violences de l'année dernière, qui s'étaient soldées par 800 blessés.
Les barrières protégeant le Parlement, théâtre des heurts de l'an dernier, n'ont toujours pas été levées et un important dispositif policier a permis de tenir à distance les manifestants, munis pour certains de drapeaux hongrois ou de la bannière rouge et noire de l'extrême droite.
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jeudi 15 mars 2007, 20h44
Les Hongrois profitent de leur fête nationale pour manifester contre le pouvoir
par Euronews
Scène on ne peut plus surréaliste dans la capitale hongroise
Le ciel est bleu mais les hommes qui entourent le maire de Budapest, qui prononce un discours pour la fête nationale, sont munis de parapluies. Il s'agit en fait de protéger le premier magistrat de la ville d'une pluie d'oeufs, de tomates et de fruits. Plusieurs centaines de Hongrois dispersés un peu partout dans la capitale ont ainsi relancé le mouvement de contestation de l'an dernier contre les autorités, principalement contre le Premier ministre. Un important dispositif policier a été déployé dans Budapest et les sites névralgiques de la ville sont sous haute surveillance. Les services de sécurité craignent des risques de dérapages durant les manifestations organisées par l'opposition. Les militants de l'extrême-droite, dont certains seraient armés selon la police, sont particulièrement surveillés. Pendant sept semaines l'an dernier, des émeutes violentes avaient secoué Budapest après les aveux de mensonges du Premier ministre Gyurcsany sur l'état des finances publiques.
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vendredi 16 mars 2007, 8h44
Hongrie: Le pouvoir contesté le jour-même de la fête nationale
par Euronews
C'était ce jeudi la fête nationale en Hongrie, mais la journée a été marquée par plusieurs manifestations de l'opposition à Budapest.
Dernière en date, celle organisée dans la soirée par des militants d'extrême-droite. Plusieurs centaines d'ultranationalistes ont semé le trouble dans la capitale avant d'être dispersés par les forces de l'ordre. Bilan des affrontements : 5 blessés dont 4 parmi les policiers, et plusieurs dizaines d'interpellations. Ces manifestations ont réveillé le spectre du mouvement de contestation de l'an dernier. Pendant plusieurs semaines, des émeutes avaient secoué la capitale. Le Premier ministre venait d'avouer avoir menti sur l'état de l'économie du pays. Ferenc Gyurcsany est toujours à la tête du gouvernement. Ce jeudi, il a lancé un appel à l'unité nationale. Mais le mécontentement d'une partie de la population semble perdurer. La colère des manifestants a ainsi visé le maire de la capitale. Il prononçait un discours lorsqu'une pluie d'oeufs, de fruits et de tomates s'est abattue. Les gardes du corps ont dû sortir les parapluies pour le protéger des projectiles lancés par plusieurs dizaines de manifestants.
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En ce qui concerne votre question sur l'extrême-droite en Hongrie, vous pouvez consulter cet article de l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques intitulé "L'extrême droite est très minoritaire en Hongrie", septembre 2006. En voici un extrait :
Quel est le poids réel de l'extrême droite en Hongrie ?
Electoralement, elle est extrêmement minoritaire puisqu'elle n'a pas dépassé la barre des 5% qui lui permet d'être représentée au Parlement. Son principal parti, le MIEP, tourne autour de 4,5%. Le reste est constitué du "Mouvement des 64 comtés", du mouvement nationaliste Jobbik et d'une myriade de groupuscules, parfois franchement néo-nazis. Cependant, la perception de l'ultranationalisme n'est pas le même chez nous et en Europe de l'Est, où la notion d'irrédentisme est très importante. L'une des raisons de l'agitation de la droite radicale concerne ainsi le sort des minorités hongroises en Roumanie et en Slovaquie. Malgré tout, n'oublions pas que la Hongrie est une démocratie où les droits de l'homme sont les mieux respectés de toutes les anciennes républiques populaires.
Pour en savoir plus :
- Cette vidéo sur le site du Monde, 16 mars 2007.
- RSR Suisse
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