enseignement des langues anciennes*

Réponse du service Guichet du Savoir


Les cahiers pédagogiques ont consacré un dossier complet à l'enseignement des langues anciennes dans le numéro 353 d'avril 1997. L'enseignement des langues anciennes était commun à toutes les filières et enseigné à l'ensemble des lycéens, la nouveauté ayant été l'introduction de filières sans cet enseignement au début du XXème siècle, jusqu'à ce qu'il devienne optionnel. Voici un extrait d'un des articles de ce dossier par Martine Jey : "La France, fille aînée du latin" :

De 1880 à 1925 se succèdent des réformes qui modifient la structure de l'enseignement secondaire, qui contribuent aussi à changer les contenus des disciplines enseignées. La majorité des professeurs de lettres reçoivent ces réformes comme une atteinte portée à la suprématie, jusqu'alors incontestée, de l'enseignement des langues anciennes. La réforme de 1902, en particulier, crée quatre sections dans le secondaire, dont une sans latin. On assiste alors à de virulents débats, véritable querelle que l'on a vite fait de surnommer "la querelle des anciens et des modernes".

Les défenseurs des langues anciennes prône la "défense de l'identité nationale" et la déliquessence de la formation de la future élite dirigeante, le concept de la valeur démocratique de l'enseignement n'étant pas encore établi. Le principal argument est que l'abandon de l'enseignement du latin ne pourrait que provoquer la fin de l'apprentissage du français écrit.
Reprenant ces arguments, des "hommes de lettres" (dont entre autres Anatole France) envoient en 1911 une pétition au Ministère de l'instruction publique : "Emus de l'infériorité grandissante de la culture générale que d'excellents esprits viennent de mettre en si vive lumière, et convaincus, comme eux, qu'il existe une étroite relation entre l'étude des langues anciennes et la persistance du génie français, nous avons l'honneur d'attirer votre attention sur une révision des programmes de l'enseignement secondaire, élaborés en 1902, lesquels ont à peu près aboli l'étude du latin dans les lycées et, en même temps, affaibli déplorablement l'étude du français".

Sur votre deuxième question, vous pouvez consulter ce document sur le site L’étude du latin et du grec dans le second degré en 1996-1997 et qui évoque l'ouverture du latin optionnel aux classes de 5ème :
Jusqu’à la rentrée 1995, l’enseignement du latin débutait en classe de quatrième. Dans le cadre de la généralisation de l’expérimentation du cycle central au collège, l’option latin est offerte, à la rentrée 1996, aux élèves de cinquième.
La possibilité d’apprendre le grec ancien n’est possible qu’à partir de la quatrième. La nouvelle option latin concerne 216 200 élèves, soit 26,4 % des élèves de cinquième des secteurs public et privé en France métropolitaine.