Question d'origine :
Plusieurs choses assez différentes.
Tout d'abord j'aimerais savoir en gros ce qu'est la conjuration des Pazzi.
Ensuite j'aimerais savoir s'il existe un ou des livres sur le groupe des Thérapeutes, une secte grecque dont parle Philon d'Alexandrie ds son livre De vita Contemplativa.
Enfin, plus simple : qu'est ce exactement que la majolique ?
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/09/2004 à 14h30
"Le dimanche 26 avril 1478, une échauffourée se produit pendant la messe dans la cathédrale de Florence (le Duomo). Elle se solde par la mort de Julien de Médicis.
Des banquiers devenus princes :
La victime, âgée de 25 ans, dirigeait de fait la république de Florence avec son frère Laurent (29 ans).
L'un et l'autre portaient le titre de «principe dello stato» (prince de l'État).
Leur grand-père, Cosme (en italien, Cosimo de Medici), et leur père, Pierre le Goûteux, avaient établi l'autorité des Médicis sur la ville.
Ils s'étaient gardés d'exiger pour eux-mêmes des magistratures mais s'arrangeaient pour que celles-ci soient confiées à leurs fidèles.
Par leurs largesses, les Médicis faisaient en sorte de conserver le soutien du peuple. Mais ils ne disposaient que d'une autorité informelle sur les institutions de la République et celle-ci n'allait pas sans contestation.
Le complot :
C'est ainsi que la famille rivale des Médicis, mécontente d'avoir été privée de certaines fonctions juteuses, organise la conspiration du Duomo avec le soutien de l'archevêque de Pise Francesco Salviati, dont Laurent de Médicis avait refusé la nomination, et surtout du pape Sixte IV (64 ans).
Ce dernier, né Francesco della Rovere, est un mécène auquel Rome doit le pont Sisto et la chapelle qui porte son nom, la Sixtine.
Mais il pratique aussi le népotisme à grande échelle en faveur de ses bâtards et de ses neveux (le mot népotisme vient d'ailleurs du latin nepos, neveu).
Justement, désireux d'offrir la seigneurie d'Imola à son neveu Girolamo Riario, il adresse une demande de prêt aux Médicis mais Laurent, qui a aussi des visées sur Imola, le refuse.
Qu'à cela ne tienne, Girolamo s'adresse aux banquiers rivaux, les Pazzi. Francesco Pazzi saute sur l'occasion pour régler leur compte aux Médicis.
C'est ainsi qu'avec l'aide de Girolamo Riario et le soutien implicite du pape, il organise la conspiration. Ses hommes de main tentent de soulever le peuple de Florence au cri de «Popolo e libertà» (Peuple et liberté).
Si Julien meurt au cours de l'échauffourée, son frère Laurent n'est que blessé. Il échappe à la mort en se réfugiant dans la sacristie avec quelques fidèles et réussit à s'enfuir.
Laurent de Médicis gagne le soutien populaire et retourne la situation à son profit. Les conspirateurs sont massacrés. Jacopo et Francesco Pazzi ainsi que Francesco Salviati sont pendus aux fenêtres du palais de la Seigneurie.
Pour le meurtre de l'archevêque de Pise, le pape jette l'interdit sur Florence : il excommunie d'emblée tous ses habitants ! Qui plus est, il entre en guerre contre la ville avec l'appui de Naples et Venise.
Mais Laurent de Médicis, par son habileté manoeuvrière, défait l'alliance. Au terme d'une guerre de deux ans entre les factions rivales, son autorité se retrouve plus grande que jamais."
Source :
Herodote.net
"Le mot "majolique" (maiolica) est le synonyme de faïence. Il apparut dès la fin du XVe siècle, en Italie, et désignait alors les faïences à lustre métallique qui étaient importées d'Espagne, de Malaga et de Valence par les navires majorquais. En Italie, le mot de majolique est employé par extension, de manière générique, pour toute faïence. En France et dans d'autres pays d'Europe, il désigne spécialement la faïence.
En Sicile et en Italie, comme en Espagne, l'art de la faïence à ses débuts est tributaire des civilisations du Proche-Orient et du Moyen-Orient. Les nombreux tessons à décor vert et violet trouvés à Orvieto et en maints autres lieux s'apparentent à ceux de Paterna, près de Valence, et peuvent également dater des XIIIe et XIVe siècles.
La majolique italienne, faïence décorée au grand feu, devint à la Renaissance un produit de luxe, Florence, patrie des Della Robbia, et Faenza, sous le règne des Manfredi, furent les deux premiers centres créateurs. Dès le début du XVIe siècle, l'apogée était atteint; il y avait alors à Faenza plusieurs fabriques renommées, notamment celle des Bergantini et celle des frères Piroti, la célèbre Casa Pirota. On leur doit des tableaux sur faïence d'une extraordinaire habileté (décor a istoriato), parfois peints sur un fond d'émail délicatement teinté en bleu au cobalt, dit a berettino .
Les artisans de Faenza s'installèrent à Forli, à Ravenne, Rimini et Pesaro. A Sienne était établi, vers 1503, un Maestro Benedetto de Faenza. A Cafaggiolo, près de Florence, Pierre Médicis avait installé une faïencerie dans son propre château, et, en 1506, elle était dirigée par les frères Pietro et Stephano Fattorini, venus de Montelupo. La fabrique de Deruta, en activité au XVe siècle, et celle de Gubbio se firent une spécialité des faïences lustrées à l'instar de celles d'Espagne. A Gubbio, Maestro Giorgio Andreoli dut son succès à la possession d'un procédé de lustre métallique rouge rubis qui pouvait s'appliquer sur des majoliques peintes dans d'autres fabriques. Dès 1510-1520, les peintres de Casteldurante, Giovani Maria et Nicola Pellipario rivalisaient avec ceux de Faenza dans l'exécution de somptueux services destinés aux cours princières. A Urbino, de nombreux peintres sur faïence, dont le prolifique Xanto Avelli, qui a signé des majoliques entre 1530 et 1542, reproduisirent sur des vaisselles de luxe les compositions célèbres de Raphaël et de ses émules, déjà popularisées par la gravure. Aux environs de 1565-1570, les Fontana, descendants des Durantins, et les Patanazzi exécutèrent pour les ducs d'Urbino de grandes pièces décoratives aux formes baroques surchargées de reliefs. Mais, à la même époque, les potiers de Faenza, tel Virgiliotto Calamelli, mirent à la mode la faïence blanche (bianchi di Faenza) simplement décorée de quelques touches de jaune et de bleu (a compendiario), qui fut imitée en Italie et dans tout le reste de l'Europe. A Venise, des décors d'un goût nouveau influencé par les porcelaines de Chine ou de caractère naturaliste furent créés par Domenico da Venezia.
Faïence hispano-mauresque et majolique italienne sont à l'origine de toutes les faïences européennes. Des artisans espagnols furent appelés en France dès le XIVe siècle; au XVIe siècle, de nombreux Italiens suivirent Girolamo Della Robbia, appelé par François Ier. Des potiers italiens s'établirent à Lyon et à Nevers où ils fondèrent les premières faïenceries de France. Ce sont encore les Italiens qui complétèrent la formation des maîtres français, Masseot Abaquesne à Rouen, Syjalon à Nîmes et Pierre Estève à Montpellier. Vers 1510, un potier de Casteldurante, Guido Andries dit Guido di Savino, s'était installé à Anvers où il forma des disciples qui gagnèrent les Pays-Bas du Nord et du Sud et l'Angleterre."
Source :
Céramique 1900
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 21/09/2004 à 09h31
Selon l’article "Thérapeutes" de Jean Riaud dans le Dictionnaire de spiritualité ascétique et mystique, T. 15, p. 562-570, les thérapeutes constituent une communauté d’hommes et de femmes que Philon nous montre établie sur une colline dominant le lac Mariout non loin d’Alexandrie et dont il décrit la règle dans son Traité de la vie contemplative. On a vu dans les Thérapeutes soit une utopie de l’ascétisme créée par Philon ou par un autre auteur, soit les premiers chrétiens d’Alexandrie, convertis par l’évangéliste Marc, soit des proches parents des Esséniens, soit enfin une communauté religieuse originale.
Vous trouverez une abondante bibliographie à la suite de cet article.
Nous vous signalons un ouvrage relativement récent de Jean-Yves Leloup (1993), Prendre soin de l'être : Philon et les thérapeutes d'Alexandrie
Vous pouvez aussi vous reporter à l'article "monachisme" du Dictionnaire d'archéologie chrétienne et de liturgie , vol. 22, col. 1776-1778.
Enfin, deux ouvrages plus anciens :
Ferdinand Delaunay. Moines et sibylles dans l'antiquité judéo-grecque, Paris, 1874, le ch. 1er : Les Esséniens et les Thérapeutes (p. 1-88 de la section sur le monachisme juif) ;
et une thèse présentée par Georges Fayot à la Faculté de théologie protestante de Montauban : Etude sur les Thérapeutes et le traité de la Vie contemplative , Genève, 1889, 116 p.
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