Mise en bière*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 16/09/2004 à 06h46
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Question d'origine :
Encore un service demandé au secteur civilisation.
Sur la porte du cimetière de la guillotière, on trouve 2 incriptions :
HIC PAUPER GRATUS DEO
IN OPES AETERNAS
MISERIAM CONVERTIT
ANIMAS PAUPERUM TUORUM
NE OBLIVISCARIS IN FINEM
Cette porte était celle du vieux cimetière de la Madeleine et à été transférée vers 1900 au nouveau cim. Guillotière.
Pouvez vous m'aider pour cete traduction.
Autre chose : quelle est l'origine du terme "mise en bière".
Merci de votre aide.
Catherine Chambon
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/09/2004 à 10h27
Hic Pauper Gratus Deo
In Opes Aeternas
Miseriam Convertit
peut être traduit par la (quelque peu cynique) phrase : Ici, le pauvre [au sens de malheureux] reconnaissant à Dieu, échangera sa peine pour la toute-puissance éternelle.
Animas Pauperum Tuorum
Ne Obliviscaris In Finem
peut être traduit par : N'oublie pas dans la mort les âmes de tes pauvres.
La mise en bière, fait de placer un mort dans un cercueil et de l'y enfermer, a une origine étymologique complètement différente de celle de la boisson. Le mot bière dans cette expression est issu du francisque "bëra", civière (XIème siècle). Le Dictionnaire historique de la langue française apporte les précisions suivantes :
L'évolution sémantique de ce mot reflète l'histoire sociale du mode d'ensevelissement des cadavres au moyen âge ; du Vème au VIIIème siècle, la coutume était en Europe occidentale et centrale d'enterrer les morts à même le sol, quelquefois sur une planche, très rarement dans un réceptacle. Originellement, bière désigne la civière sur laquelle on portait les malades, les blessés et spécialement les morts, et que l'on abandonnait fréquemment comme couche avec ces derniers. Quand l'usage du cercueil, d'abord réservé aux grands (cf. sarcophage) se répandit, bière commença par métonymie à désigner un cercueil en bois(fin XIIème siècle). Avant le XVIème, il abandonna à civière son sens étymologique de brancard tout en le conservant dans certains dialectes de l'Est. Le sens de funérailles est isolé en moyen français, mais également connu de rhéto-roman ; celui du tombeau (XVIème siècle) disparait au début du XVIIème siècle.
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