hôtellerie à Lyon au XIXème siècle*
LYON, MÉTROPOLE ET RÉGION
+ DE 2 ANS
Le 09/09/2004 à 08h00
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Question d'origine :
Tout ce que l'on peut savoir sur l'hébergement des premiers toutistes de passage à Lyon!
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 10/09/2004 à 13h09
De tous temps – les romains ne sont-ils pas les premiers étrangers ? -, Lyon a accueilli des étrangers, qu’ils soient hommes d’argent ou hommes de Dieu, originaires de la proche campagne ou des contrées lointaines. L’idée selon laquelle « les lyonnais sont des gens froids », n’empêche pas que l’on sait accueillir nos touristes ! Et les guides de voyages qui se multiplient au XIXe siècle sont là pour en témoigner...
La notion de "tourisme" étant relativement récente, nous limitons volontairement cette recherche aux XIXe et XXe siècles. D'autre part, compte tenu de l’étendue de votre question qui dépasse largement le cadre du GDS, nous ne pouvons vous donner que des pistes de recherches.
Pour établir une liste des hôtels à Lyon au XIXe et XXe siècles, nous vous conseillons la consultation des annuaires de la ville. Le plus connu d’entre eux, l’Indicateur lyonnais Henry […], est publié annuellement entre 1881 et 1972. Cet indicateur se compose de deux parties. La seconde, exclusivement consacrée à l’annuaire commercial de Lyon, mentionne toutes les adresses de l’hôtellerie, adresses qui sont quelquefois accompagnées de publicités.
Avant 1881, il faudra vous tourner vers l'Annuaire administratif et commercial de Lyon et du département du Rhône (1801-1876). Vous pouvez également compléter cette recherche avec l'Indicateur de Lyon (puis Nouvel indicateur de Lyon) publié à partir de 1813 ou avec l'Annuaire Fournier (1869-1970).
N’hésitez pas à consulter les quelques Guides du voyageur (ou Guides de l'étranger à Lyon) disponibles pour cette période à la Bibliothèque de Lyon. On peut par exemple lire dans l'un de ces guides (1838, p.172-173) :
« Hôtels Garnis. - Le plus renommé est sans contredit l'hôtel de l'Europe, près de la place Bellecour. C'est là que les étrangers de marque, les princes, etc., descendent de préférence. Cet hôtel est magnifique et d'une étendue immense. Vient ensuite l'hôtel du Nord , rue Lafont, près le Grand-Théâtre [Opéra] ; c'est le rendez-vous en général des voyageurs du commerce. L'hôtel du Parc, place des Carmes. Cet hôtel est renommé par sa table d'hôte ; il y a beaucoup d'appartements bien décorés ; les remises en sont belles et très spacieuses. Les hôtels que nous venons de citer sont les plus considérables. Dans les autres, l'on est fort bien aussi; nous nous bornons à les citer parce que cette description, longue et peu importante, dépasserait les limites dans lesquelles nous sommes forcés de rester.
Ces hôtels sont : celui d'Albon ; celui des Ambassadeurs, place Bellecour ; celui de Provence, place de la Charité; celui des Célestins, rue et quai de ce nom ; celui du Cheval Noir, rue Gentil; celui du Cheval Rouge, au pied du chemin Neuf ; celui du Commerce, rue St-Dominique [actuelle rue Emile-Zola, 2e ardt] ; celui des Courriers, même rue ; celui de l’Ecu de France, rue Lanterne ; celui du Gouvernement, place de ce nom ; celui de Notre-Dame-de-Pitié, rue Sirène. »
L’hôtel de l’Europe fut en effet l’un des principaux lieux d’accueil des étrangers à Lyon, ou tout du moins le plus prestigieux. Situé au 1 rue du Colonel-Chambonnet, à l’angle de la place Antonin-Gourju et à mi-chemin entre la place Bellecour et les quais de Saône, l’hôtel de l’Europe est un ancien hôtel particulier construit en 1653 par Perrachon de Saint-Maurice et par l’architecte Desfargues, plus connu pour sa participation lors de la construction de l’Hôtel-de-Ville de Lyon au côté de Simon Maupin. Cet hôtel particulier est dans un premier temps occupé par le banquier Olivier de Sénozan, originaire du Languedoc, qui le dote de décors peints par Daniel Sarrabat au début du XVIIe siècle. En 1734, la demeure est rachetée par M. de Montribould avant de se transformer, en 1801, en hôtel pour voyageurs. Au fil du temps, il accueille des personnalités illustres comme Bonaparte, Talleyrand, Chateaubriand, Napoléon III, le roi Charles IV d’Espagne, le roi de Naples, Madame de Staël, Madame de Récamier, Mérimée ou l’Emir Abd El Kader. L’hôtel cesse son activité en 1923, date à laquelle il est racheté par les Organisations agricoles du Sud-Est qui y installent leur siège jusqu’en 1976.
Très modifié au XIXe et XXe siècles, le bâtiment a été entièrement restauré à partir de 1997. Il est aujourd’hui occupé par le magasin d’ameublement Grange et inscrit, dans sa totalité, aux Monuments historiques.
Enfin, pour la période contemporaine, vous trouverez certainement des informations dans les publications de l'Office du tourisme, notamment dans le Livre blanc du tourisme lyonnais (1985), dont un chapitre est consacré aux équipements hoteliers : capacité , fréquentation, accueil...
Nous vous invitons également à consulter la Base d'articles de presse Rhône-Alpes.
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