Question d'origine :
Travaillant à des echerches sur la période 1940-45 à Lyon, je cherche des précisions sur le règlement du couvre-feu; je disppose de données contradictoires; beaucoup d'ouvrages donnent 21h ou 21h30; des documents personnels et des souvenirs de témoins me donnent pour cafés et restaurants- et ceux qui y travaillaient - 22h ou même 23h. Cela dépend-il des périodes ou des événements journaliers, par ex. tolérance jusqu'à 23h et fermeture exceptionnelle plus tôt?
Réponse du Guichet
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- Département : Documentation régionale
Le 24/11/2006 à 14h55
En même temps qu'un appel au calme est adressé à la population par l'autorité militaire, le 20 juin 1940, Edouard Herriot, maire de Lyon, retenu à Bordeaux par ses fonctions de président de la Chambre des Députés, s'adresse à ses concitoyens pour leur faire part de son chagrin et les soutenir, tandis que le Préfet du Rhône, M. Bollaert, le premier adjoint, M. Cohendy et M. Mumber, secrétaire général pour la police, prennent toutes dispositions pour maintenir l'ordre en invitant la population à conserver sa dignité...
LES MESURES D'ORDRE :
Divers arrêtés interdisent "toute réunion dans un lieu public ou privé, tout rassemblement sous quelque motif que ce soit".
"L'impérieuse nécessité de ces arrêtés est trop évidente pour engendre la moindre protestation.
Les cinémas fermés le 19 juin rouvrent trois jours après mais
Même situation dans les cafés et restaurants où les uniformes verts ont le droit de demeurer jusqu'à 23 heures alors que
D'ailleurs,
Nombreuses sont les sentinelles ou brigades volantes chargées de faire respecter la consigne.
Et, malgré ces autorisations, il n'est pas toujours aisé de regagner sa demeure, la nuit venue, surtout si le hasard vous oblige à un court arrêt ou simplement vous force à ralentir l'allure. Dans l'un ou l'autre cas, la lueur d'une lampe électrique surgit brusquement et l'ordre de stopper complètement, sur place, vous est immédiatement donné par un soldat dont on ne peut soupçonner la présence. Les papiers de l'interpelé sont alors minutieusement examinés et de sévères sanctions sont prises envers les passants attardés et non en règle.
Dans les rues, absence complète de lumière ; l'éclairage des logements, depuis d'ailleurs le début de la guerre, doit être soigneusement camouflé, aucune lueur ne doit filtrer. Les agents de la Défense Passive assurent à ce sujet un contrôle rigoureux.
Le silence n'est troublé que par le bruit des moteurs de side-cars circulant toute la nuit, pour vérifier si les ordres donnés par la Kommandantur et la Préfecture sont scrupuleusement observés et si la ville demeure dans le calme absolu. Voici, à ce sujet, l'arrêté pris par M. le Préfet du Rhône, à la date du 20 juin. :
ARTICLE PREMIER. - Les ponts du Rhône et de la Saône seront surveillés par la police française et les troupes d'occupation.
ART. 3.- Les prescriptions sur le camouflage des lumières et l'éclairage des véhicules restent intégralement en vigueur...."
.......................................
Lyon, le 19 juin 1940
Le Préfet du Rhône,
Signé : Emile BOLLAERT
Ce passage est extrait de l'ouvrage Lyon sous l'occupation allemande , de M. H. Forest
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