Question d'origine :
Bonjour,
Au milieu du 19e siècle en France, les kiosques de rue étaient autorisés à louer des journaux d'informations soit pour la journée soit pour un à deux jours.
Y avait-il eu un accord entre les journaux et les kiosquiers concernant le droit à la location de journaux? Le droit d'auteur pour les journaux n'existait-il pas au 19e siècle, en France?
Merci
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 13/10/2006 à 15h05
Pourriez-vous, s'il vous plaît, préciser votre question : quelle est la source sur laquelle vous vous appuyez pour affirmer que les journaux étaient loués par les kiosques de rue au XIXe siècle ? Dans quel document avez-vous lu ceci ?
Concernant le droit d'auteur au XIXe siècle, vous pouvez lire l'article de Anne Latournerie paru sur le site Multitudes.samizdat.net qui retrace un historique du droit d'auteur, ainsi que l'ouvrage intitulé Le combat du droit d'auteur : anthologie historique.
Merci de poster un nouveau message sur le Guichet du Savoir pour préciser votre question.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 19/10/2006 à 10h53
Merci de m'avoir répondu.
Mes sources concernant la location de journaux par les kiosquiers au 19e : Histoire de l'édition française : t.3, du romantisme à la Belle époque, 1985, Ed. Promodis : page 250.
Une gravure avec cette légende : "Quarante ans après la Restauration, époque de leur plus grande animation, les jardins du Palais Royal abritaient encore des kiosques à lecture qui louaient les journaux et livres, comme le montre cette gravure de 1864"
Mes sources concernant la location de journaux par les kiosquiers au 19e : Histoire de l'édition française : t.3, du romantisme à la Belle époque, 1985, Ed. Promodis : page 250.
Une gravure avec cette légende : "Quarante ans après la Restauration, époque de leur plus grande animation, les jardins du Palais Royal abritaient encore des kiosques à lecture qui louaient les journaux et livres, comme le montre cette gravure de 1864"
Réponse du Guichet
bml_anc
- Département : Fonds Ancien
Le 20/10/2006 à 13h29
Pour répondre à votre question, il faut savoir que
En outre, on ne trouvait pas comme de nos jours à acheter les journaux. Pour les lire, il fallait s’abonner. L’abonnement courait sur trois mois, six mois ou une année et se payait d’avance ; son prix était relativement élevé : en général, pour un journal politique quotidien et donc soumis au frais de timbre, 72 francs pour un an, 30 francs pour six mois et 15 francs pour trois mois. Le prix de l’abonnement au Moniteur universel, le journal officiel du gouvernement était beaucoup plus élevé, 112 francs pour un an. Le particulier pouvait s’abonner aussi auprès de grands libraires qui se chargeaient de regrouper les abonnements.
Pour celui qui ne pouvait s’offrir ce luxe, il y avait donc deux possibilités : s’adresser à un cabinet de lecture ou à un kiosque de prêt qui permettait une lecture longue (un jour ou deux) ou lire dans un café (lecture brève).
Toutefois si l’effort était important, il pouvait parfois être à peu près rémunérateur. : Un ancien militaire qui ne louait que des journaux et des périodiques se vantait vers 1836 d’avoir eu en l’espace d’un mois 80 abonnés dans un quartier de Paris les plus fournis en cabinets de lecture.
La location était donc liée au tarif élevé des journaux. Un premier coup sera porté en 1836 à ce mode de diffusion, lorsque le roman est intégré au journal, sous forme de feuilleton, dans deux grands quotidiens à grand tirage dont le prix est abaissé de moitié pour la circonstance. En effet, comme le constatait Emile de Girardin le fondateur de La Presse, un de ces deux journaux « le prix d’abonnement des journaux quotidiens n’est pas en juste rapport avec la modicité du revenu moyen de la grande majorité des lecteurs français qui se composent de propriétaires ruraux ». Aussi lança-t-il La Presse et le Siècle dont l’abonnement était de 40f, prix plus modeste mais encore élevé.
La gravure évoquant une location de journaux (et de livres) datée de 1864 montre que, malgré la diminution des prix des journaux, la mode des cabinets de lecture et des kiosques de location était encore en vigueur. Les cabinets de lecture dureront au delà de la première guerre mondiale.
L’essor de la presse grâce à l’abaissement du prix de vente (intégration de feuilleton, et des annonces publicitaires) restera longtemps entravé par le rôle de la censure et c’est seulement à la fin du Second Empire et surtout sous la Troisième République que l’on assiste à à une industrialisation de la presse et à la naissance d’une presse populaire (Le Petit Journal en 1863).
C’est aussi l’époque où Hachette développe le réseau commercial des bibliothèques de gare dont il aura l’exclusivité pendant 40 ans jusqu’en 1896 où les journaux sont massivement représentés à l’éventaire, mais cette fois pour la vente ! Comme l’indique Elisabeth Parinet « Les bibliothèques de gare semblent avoir été un théâtre privilégié de la concurrence entre le livre et le journal et du triomphe de ce dernier. »
Bibliographie :
François Parent-Lardeur. Les Cabinets de lecture . La lecture publique à Paris sous la Restauration. Paris : Payot, 1982 [K 61661]
Elisabeth Parinet. Les Bibliothèques de gare, un nouveau réseau pour le livre in Romantisme, 1993, n° 80 [ 952425]
Pierre Albert. Histoire de la Presse. Paris : PUF, 2003 [SOC 070.9 ALB]
Michel Vernus. Histoire d’une pratique ordinaire, la lecture en France. St Cyr-sur-Loire, Alan Sutton, 2002 [ SCI 028 VER]
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