Lieux de culte*
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 16/08/2004 à 17h14
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Question d'origine :
j''habite une commune qui a un temple et pas d'église. J'aimerais avoir une liste de communes (en France) qui sont dans le même cas.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 17/08/2004 à 16h38
Cette situation peut en effet sembler peu courante, compte tenu du rapport quantitatif entre lieux de cultes catholiques et protestants, même si le protestantisme comprend plusieurs courants (et autant de lieux de culte différents). On trouve ainsi en France des églises luthériennes, réformées, évangéliques, pentecôtistes, anglicanes, baptistes, adventistes et ménonistes. Voici les chiffres proposés par le rapport "L'Etat et les cultes" du Ministère de l'Intérieur, 1993, sur l'état des lieux de culte en France :
"
Les données nationales sur les lieux de cultes, fournies par le ministère de l'Intérieur, sont les suivantes (L'État et les Cultes, Administration, n°161, octobre-décembre 1993) :
Le culte israélite de 82 synagogues et 28 presbytères.
Pour le culte musulman, on compterait, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur (repris dans L'Islam en France et en Allemagne, op. cit.), 1558 lieux de culte (mosquées et salles de prière)."
source : Millénaire 3, Direction de la prospective et de la stratégie du Grand Lyon.
Il faut ajouter à ces chiffres les 1768 églises évangéliques (comprenant les baptistes et les pentecôtistes) existants en 2002 (source : L’Annuaire Électronique des Églises Évangéliques de France).
Cette situation est en partie due au fait que la totalité des temples ont été détruits au moment de la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, et que le protestantisme n'a été considéré comme une religion à part entière qu'un siècle plus tard. Mais des églises ont elles-aussi été détruites, notamment lors des bombardements de la seconde guerre mondiale, et n'ont pas toutes été reconstruites. S'il existait alors un temple, il restait seul. Cependant, certaines régions ont un attachement historique particulier au protestantisme, comme l'Alsace-Lorraine et le Languedoc-Roussillon, et c'est dans ces régions que l'on trouve le plus d'exemples de communes similaires à la vôtre :
Communes sans églises avec un temple, une église réformée, une église luthérienne ou évangélique (ces deux dernières étant principalement situées en Alsace-Lorraine) :
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Ceci n'est pas une liste exhaustive. Il s'agit d'un résultat de recherche effectuée sur le Quid 2004. Il est très probable qu'il existe d'autres communes dans cette situation...
Pour plus d'informations, vous pouvez consultez les documents suivants :
* Le site de Roland Gennerat, Les temples protestants de France, base de données qui recence l'ensemble des temples (et des églises luthériennes) existants ou ayant existé en France.
* L'ouvrage de René Laurent, Promenade à travers les temples de France, Millau, Les Presses du Languedoc, 1996 (non disponible à la bibliothèque de Lyon).
* Le site du Musée virtuel du protestantisme français.
* Enfin, vous pouvez lire cet article sur la "concurrence" que se sont menées (se mènent encore ?) les églises catholique et protestante : L'édifice religieux : lieu de pouvoir, pouvoir du lieu :
"Jusqu'en 1905, protestants comme catholiques vont vivre sous le régime de la tutelle de l'Etat sur les cultes; depuis la promulgation des Articles organiques des cultes protestants en avril 1802, équivalent pour les protestants du régime concordataire régissant le culte catholique, les pasteurs sont nommés par le gouvernement, et leurs traitements sont pris en charge par l'Etat. La construction et l'entretien des édifices du culte sont assurés par les communes au titre du décret du 5mai 1806" (...)
"la pratique administrative imposa très vite des règles tacites à observer (dont l'éloignement du temple de l'église et des accès empruntés par les processions). Si l'édification d'un temple passe pour un acte de justice réparateur à l'égard d'une partie de la population, jusque là privée de lieu de culte, il n'en est pas moins vrai que sa réalisation met à bas matériellement le monopole de la présence confessionnelle réservée jusque-là à l'église paroissiale" (in Bernard Thomas : «Enjeux et conflits autour de la construction des temples de Cabrières-d'Aigues et de Puget-sur-Durance (Vaucluse) au XIXe siècle». Rives, 6-2000).
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