Expositions universelles en France au XIXème*
ARTS ET LOISIRS
+ DE 2 ANS
Le 11/08/2004 à 08h43
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Question d'origine :
Je cherche des informations sur les Expositions Universelles ayant eu lieu en France au XIXème siècle et notamment celles où était mise en avant la dimension Art et Industrie, avec expositions de tableaux.
Y-a-t-il eu une exposition de ce type à Lyon?
Je crois savoir que des exposants lyonnais ont participé à l'Exposition Universelle de Paris en 1867. Si oui lesquels?
Dans tous les cas ce qui m'intéresse, en premier lieu, c'est de connaitre l'argumentaire qui, à l'époque, a motivé la création d'un lien entre Art et Industrie.
Par avance merci de votre aide.
Gérard Guipont
tél. travail 04 72 27 45 20
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 13/08/2004 à 09h45
La première exposition universelle se déroula à Londres en 1851 et a donné lieu à un modèle qui se développera dans les grandes villes d’Europe et d’Amérique dont Paris. Avant cette date charnière, des expositions avaient régulièrement lieu à partir de 1683, entre autres à l’initiative de l’Académie des Sciences afin de présenter les innovations et de promouvoir recherche scientifique et technologique.
Ce qui a caractérisé l’exposition universelle de 1851 à Londres est d’exclure l’art a priori et en particulier la peinture. Les sculptures, estampes, dessins d’architecture sont admis non pour leurs qualités artistiques mais en ce qu’ils sont représentatifs de techniques, matériaux utilisés, innovations. Cette organisation sera très critiquée par les artistes français. Elle « puise ses racines dans un débat qui remonte cinquante ans en arrière sur les rapports qui devraient lier l’art et l’industrie et qui visent donc des produits pensés et construits en vue d’une grande consommation. Ce choix sera l’objet -pendant de nombreuses années- d’un débat théorique intéressant et contrasté».
En 1853, l’exposition universelle de Dublin ne se cantonne pas aux objets d’art appliqué et consacre un espace à la sculpture, aux arts anciens, à une collection d’antiquités et surtout à une exposition de 650 tableaux de 1200 à 1700. Mais c’est surtout la sculpture qui tiendra la vedette dans les éditions suivantes.
C’est l’exposition universelle de Paris qui s’est tenue en 1855 qui affirmera la présence de l’art au sein des expositions avec une exposition vaste et complète, rétrospective ; Ingres, Delacroix en sont des figures majeures ; le jury refuse les ¾ des 8100 œuvres proposées y compris 3 tableaux de Courbet ; Baudelaire critique « les privilèges accordés à Ingres ainsi qu’à Vernet, (signes) que leurs œuvres expriment les valeurs symboliques qu’on désire reconnaître politiquement et symboliquement » et sera licencié pour les critiques publiés dans « Le Pays ».
En 1867, à Paris, l’Etat démontre l’intérêt modéré porté à l’art en limitant le prêt d’œuvres des collections publiques. Les impressionnistes en seront exclus (sauf Degas, Berthe Morisot et Fantin-Latour) ; Manet et Courbet exposent hors du cadre de l’exposition universelle.
A Paris, en 1878, les impressionnistes sont totalement ignorés par l’Exposition universelle et on présente un grand nombre d’œuvres, la quantité primant sur la qualité selon Zola. Le critique Emile Cossé dénonce la main-mise des artistes académiques.
L’Exposition du Centenaire de l’art français (1800-1889), à Paris, est l’occasion de montrer de nombreux chefs d’œuvre (3073 œuvres de 90 collectionneurs) mais Van Gogh en est exclu, de même que Rodin.
Au sein de l’exposition sont aussi présentées des expositions rétrospectives « qui relancent la fonction institutionnelle –à la fois historiographique et éducative- de l’art au sein de l’Exposition ».
A noter la place spécifique occupée par la photographie qui sera présente pour la première fois, comme une section autonome lors de l’Exposition universelle française de 1849 . En dehors des expositions proprement dites, les expositions universelles lui attribuent une mission spécifique d’illustration en vue d’une publication des catalogues officiels. L’exposition parisienne de 1867 constituera un tournant avec l’utilisation de la photographie pour faire connaître les grands chefs de l’histoire de l’art occidental.
Source : Les expositions universelles 1851-1900 de Linda Aimone et Carlo Olmo, avec une abondante bibliographie, chronologie et index.
Une sélection d’ouvrages que vous pouvez trouver à la bibliothèque Municipale de Lyon :
Panorama des expositions universelles de Raymond Isay
Les expositions universelles de Paris de Pascal Ory
Paris 1900, les artistes américains à l'exposition universelle
Pour plus d’informations, liste des références disponibles à la Bibliothèque Municipale de Lyon sur les expositions universelles
En ce qui concerne Lyon, de nombreux artistes lyonnais participèrent à l'Exposition universelle de Paris de 1867. Dans le catalogue en 2 volumes que nous avons, vous pouvez retrouver des noms de peintres comme Appian, Compte-Calix, Flandrin, Maisiat, Meissonier... ainsi que le titre des oeuvres représentées.
Parallèlement, le livre intitulé : Etudes sur les arts textiles à l'Exposition universelle de 1867 mentionne plusieurs fois Lyon et ses créateurs.
D'autre part, Lyon organisa elle-même 2 grandes expositions internationales au 19e siècle, en 1872 et 1894. L'exposition de 1872 présentait, entre autres, des oeuvres d'art.
La Bibliothèque municipale possède le catalogue : Exposition universelle, Lyon, 1872 qui donne la liste alphabétique des peintres notamment.
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