étranges attirances
DIVERS
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Le 25/07/2006 à 09h58
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Question d'origine :
Bonjour,
Votre site est génial, même si je ne suis pas de Lyon (j'habite les Sables d'Olonne). Ma question peut paraître futile, mais elle me tarabuste. Connait-on des études scientifiques qui peuvent expliquer l'attirance particulière que peuvent éprouver un homme et une femme - j'entends une femme en particulier et un homme en particulier - ? Entre les proverbes "qui se ressemble s'assemble" et "les contraires s'attirent", y a-t-il une vérité scientifique ? Merci d'avance
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 25/07/2006 à 14h00
Le réel problème, c'est qu'il existe beaucoup trop de vérités scientifiques sur ce sujet !
L'amour est une pulsion qui obéit à des schémas précis et inconscients. L'amour est narcissique, en particulier pour les femmes qui, d'après Freud, sont davantage poussées à être aimées, qu'aimer, et cherchent avant tout dans l'Autre le reflet d'elles-mêmes. Aimer peut aussi être une façon de combler ses failles : c’est de la demande (désir) et donc du manque (jamais totalement assouvi), que se nouent le désir et l’amour.
(source : Vulgum)
L'amour est conformiste. Pas plus conformiste que le choix d'une profession, d'un loisir culturel ou d'une pratique sportive. Mais pas moins. S'il fait naître des révolutions, elles sont hormonales. Socialement, il serait plutôt le garant de la continuité. On aime dans son milieu. Pis, dans son voisinage. Depuis plus de quarante ans que les sociologues étudient la question, la réponse n'a pas bougé, ou si peu. Dans tous ses états, du coup de foudre fatal à la conjugalité popote, l'amour obéit aux grandes règles de la proximité géographique et de l'homogamie sociale, proposée pour la première fois par Alain Girard, et formulée de la façon suivante: «Deux personnes présentant des caractéristiques sociales identiques se choisissent plus souvent que deux personnes dissemblables» (Le Choix du conjoint, Cahiers de l'Ined, 1964). A la suite d'Alain Girard, toute une troupe de sociologues se sont lancés à l'assaut de l'indicible mystère de l'amour, armés de questionnaires et d'outils statistiques. Très vite, il n'est plus rien resté du mystère. Tout juste si l'amour a tiré son épingle du jeu.
Reconduisant, à vingt-cinq ans de distance, l'enquête d'Alain Girard, Michel Bozon et François Héran ont établi, il y a une vingtaine d'années, la cartographie des rencontres amoureuses (La Formation du couple). Elle indique que plus on s'élève dans la hiérarchie sociale, plus les endroits de rencontre sont fermés. Les très favorisés se trouvent dans des endroits «privés», fêtes ou rencontres entre amis. Les favorisés dans des lieux «réservés», associations, lieux d'études ou de travail, boîtes de nuit, cercles sportifs… Les moins favorisés dans des lieux «publics», bals, cafés, centres commerciaux. Rien n'empêche le très privé de participer à un bal public. Ni le très public d'entrer dans une fête privée. Mais l'opportunité ne suffit pas à créer la rencontre amoureuse. Encore faut-il que les signes offerts correspondent à la demande. Vêtements, allure, langage, accent… Nous nous reconnaissons sur l'instant pour ce que nous sommes socialement. Et c'est ainsi que la sélection s'opère. Autrement dit, que l'amour naît.
(source et suite : L'Express ; 13 juillet 2006).
Les phéromones
Les phéromones ou phérormones sont des molécules invisibles et volatiles produites par les glandes apocrines situées sous les aisselles, autour des mamelons et dans les aines. Inodores, les phéromones ne sont pas captées par la muqueuse olfactive mais par un second système de l'odorat, l'organe voméronasal. On a longtemps pensé que cet organe, très actif chez les animaux, ne fonctionnait pas chez l'homme. Plusieurs études ont prouvé le contraire. L'androsténol, un des composé de la sueur « fraîche » de l'homme et la copuline que l'on retrouve dans les sécrétions vaginales de la femme sont les principales phéromones sexuelles. Elles auraient de réels effets attractifs ou répulsifs entre deux personnes selon qu'elles sont compatibles ou pas. L'odeur d'une personne, si elle nous est agréable, nous permet de nous sentir bien et en sécurité, ce qui favorise le rapprochement. Si l'odeur nous est désagréable, nous serons portés à nous éloigner. On ne tombe pas amoureux d'une personne que l'on ne peut pas « sentir ». On retrouve sur le marché des parfums aux phéromones censés augmenter le pouvoir de séduction. Épargnez vos sous! Leur efficacité n'a jamais été démontrée chez l'être humain.
La phényléthylamine
Si vous êtes amateur de chocolat, vous connaissez déjà les effets de la phényléthylamine. Si vous venez de tomber amoureux, vous ne tarderez pas à les connaître. La phényléthylamine ou PEA est une hormone de la classe des amphétamines que l'organisme produit naturellement. Lorsque vous devenez amoureux, vous produisez une grande quantité de phényléthylamine, ce qui entraîne des effets semblables à ceux causés par certaines drogues ou par des sports extrêmes, comme le bungee. La PEA réduit l'appétit et provoque une certaine hyperactivité. On a observé que lorsque deux personnes sont amoureuses, la PEA atteint le même niveau. C'est la raison pour laquelle vous pouvez passer des nuits à parler et à faire l'amour.
(source et suite : «Tomber en amour» : une question d'hormones ? sur Service Vie Santé).
Et la
L'espèce humaine, comme bien d'autres, a acquis au cours de l'évolution beaucoup de signes physiques de l'âge, du sexe, du statut reproducteur, et des qualités individuelles, ainsi que des réponse programmées à ces traits. La maturité sexuelle est signalée pour les deux sexes par la pilosité du pubis et des aisselles. Les femmes signalent aussi leur maturité sexuelle par le développement des seins, et l'homme par la barbe et la pilosité générale, ainsi que par la mue de la voix. (...) Nous jaugeons la condition physique d'un mâle à l'importance et à la répartition de la masse musculaire, et celle d'une femelle à la quantité et à la répartition de la graisse. Les signaux physiques sur lesquels nous fondons le choix de notre partenaire coïncident en fait avec ces indicateurs de maturité sexuelle et de condition de corps, avec des variations géographiques dans l'intensité réelle et la préférence de ces signaux.
Une des théories des signaux sexuels, formulée par les zoologues américains Astrid Kodric-Brown et James Brown s'appelle publicité fiable. Elle explique que le développement de certaines structures physiologiques pouvant apparaitre inutiles permet en réalité de promouvoir un individu au sein de sa société, car elles marquent la bonne santé et la prédominance de cet individu sur les autres, en lui permettant un meilleur accès aux richesses de son environnement, ou à de meilleurs reproducteurs. C'est le cas des bois des cerfs, par exemple, pouvant être interprétés par la biche comme un gage de qualités viriles. Selon cette théorie, on peut distinguer trois types de signaux humains : la masse musculaire de l'homme, la beauté du visage pour les deux sexes, et l'embonpoint féminin [...]
(source et suite : cette précédente réponse du Guichet du Savoir).
Pour aller plus loin, nous vous conseillons la lecture de ce dossier en ligne : L'amour à l'épreuve des sciences, Journal du CNRS, février 2004. Au sommaire :
La biologie à la conquête de l'amour
Les principales structures cérébrales de l'homme impliquées dans le contrôle des émotions, du désir et du plaisir
Phéromones humaines : un mythe ?
Le plaisir améliore -t-il la vision ?
L'amour à l'âge tendre
L'amour, une liaison dangereuse
L'amour ailleurs
L'amour manipulé par les médias
Linguistique : variations sur le "Je t'aime"
L'amour, tout un roman
Ainsi que cet article en anglais qui synthétise les principales théories : The scientific rules for the game of love.
En tout cas, une chose est sûre, ce n'est pas à cause de l'attraction terrestre que des gens tombent... amoureux ! (Albert Einstein).
The First Kiss, Adolphe-William Bouguereau, 1873.
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