Question d'origine :
André Castelot est mort le 18 juillet 2004. Aucun des articles nécrologiques trouvés dans les grands quotidiens ne parle de la période 1940-1944. Seul Libération indique qu'il a commencé sa carrière de journaliste en 1935. Google ne donne pas grands chose, sauf cela :
http://www.alapage.com/mx/?tp=F&type=1&l_i...nee_appel=GOOGL
et
http://www.livresdeguerre.net/forum/contri....php?index=2349
Je crois pourtant me souvenir qu'il a collaboré sous l'Occupation à La gerbe, revue culturelle vichyste. Avez-vous des précisions ? A t-il été poursuivi ces faits à la Libération ?
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 22/07/2004 à 08h57
Plusieurs sources confirment la participation d’André Castelot au journal "La Gerbe".
Dans l’ Histoire générale de la Presse française "la Gerbe" est présentée « comme un journal à la fois politique et littéraire à l’image de Candide et de Gringoire. Elle devait son origine à un curieux personnage du monde des lettres, mi-gentilhomme campagnard, mi-prophète barbu, Alphonse de Chateaubriant, que son admiration pour Hitler avait dû rendre sympathique aux allemands …. ».
« Les collaborateurs de la Gerbe venaient de milieux forts divers : celui qui en sera rédacteur en chef, Camille Fégy, était un communiste repenti passé au PPF ; son gérant Marc Augier, avait fait partie des auberges de jeunesse et Bernard Faÿ, administrateur général de la Bibliothèque nationale, était un homme d’extrême droite. Dans l’ensemble l’équipe du journal se révéla rapidement brillante : à côté de l’égérie du « maître » ,
Dans Les beaux jours des collabos , en note, Henri Amouroux signale : « Ecrivent dans La Gerbe Camille Fégy, Marc Augier, Bernard Faÿ,
Brigitte Salino à l’occasion d’une critique d’ouvrage dans un article du Monde du 15 avril 1998, intitulé "La Comédie-Française confrontée à son histoire durant L'Occupation" note :
« Ce fut surtout sur le plan artistique que Vaudoyer (administrateur de la Comédie française de 1941 à 1944 NDR) donna toute sa mesure. Maintenant la ligne d'Edouard Bourdet, il proposa un théâtre de grande qualité, dont le point d'orgue fut la création du Soulier de satin, de Claudel, mis en scène par Jean-Louis Barrault en 1943. Ses choix lui valurent, la plupart du temps, les foudres de la critique vichyste (André Lombreaux dans Je suis partout et
Enfin un récent article du Monde du 20.07.04 : "André Castelot, une conception dramaturgique du passé" précise :
« A peine esquissée une carrière de décorateur - deux ou trois appartements d'amies de sa mère, mais il reconnaît n'avoir jamais su dessiner -, il devient un des familiers de l'écrivain Alphonse de Châteaubriant (1877-1951), dont il est le secrétaire entre 1933 et 1937. Prix Goncourt 1911 et Grand Prix de l'Académie française 1923, Châteaubriant opère durant la Grande Guerre un lent retour au christianisme, et ses voyages en Allemagne à partir de 1935 en font un défenseur du Reich nazi comme de son Führer dont il exalte l"immense bonté". C'est Châteaubriant encore qui propose au jeune Castelot, féru d'art dramatique, sa première tribune critique : dans l'hebdomadaire La Gerbe qu'il a créé dès juillet 1940 et engagé sans réserve dans la collaboration. »
Un certain nombre d’ouvrages évoquent l’épuration et en particulier l’épuration dans les milieux intellectuels, ouvrages auxquels vous pouvez vous référer.
- L’ Histoire de l’épuration de Robert Aron,
- L'épuration 1943-1953 de Herbert Lottman
- L'épuration des intellectuels de Pierre Assouline
Le nom d’Alphonse de Chateaubriant y est plusieurs fois cité. Il a figuré sur la « liste noire » du Comité national des Ecrivains et a été condamné par les tribunaux. Aucun de ces ouvrages n’évoque de poursuites ou de sanctions contre André Castelot à la Libération.
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