Question d'origine :
Bonjour,
Merci pour cette initiative intéressante !
.J'ai trouvé au hasard de mes recherches une tombe
sur laquelle était inscrit:
"victime du 03 9bre 1880"
Que s'est il passé et s'est il passé quelque chose que l'on
ne devrait pas ignorer, ce jour là ?
Sachant que ceci se passe dans la Loire un petit village
Les Salles près de Noirétable (région roannaise).
Il y a eu des émeutes, je me demande s'il y a un rapport,
mais à l'automne 1880, la troupe est intervenue en divers
lieux pour l'application des décrets gouvernementaux
sur les congrégations non autorisées.
Est ce que ce pourrait être cela ?
Cordialement, à bientôt,
Josiane
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 12/05/2006 à 12h36
Une première recherche dans un certain nombre d’ouvrages sur l’histoire des communes autour de Montbrison ne nous a pas donné d’indications précises sur des évènements particuliers qui se seraient déclenchés à cette date.
Dans le Pays de Noirétable. Essai d’histoire locale , le dernier chapitre évoque « diverses calamités [qui] ont assailli autrefois notre pays, comme en témoignent les anciens registres paroissiaux ». On y trouve la peste noire de 1348, la peste de 1628, la famine de 1694, l’incendie de l’Hermitage de 1951 la tornade du 14 août 1954, la catastrophe aérienne de 1972…
Les articles plus précis sur Noirétable, Cervières, Les Salles ne nous en apprennent pas plus.
On peut bien sûr, dans la mesure où l’évènement n’est nettement pas purement local, penser aux évènements qui se sont déroulés à l’occasion de l’application des décrets du 29 mars 1880. :
« Le premier impose la dissolution de la Compagnie de Jésus dans un délai de trois mois, en invoquant les arrêts du parlement de Paris du XVIII° siècle et les lois révolutionnaires ; le second refuse aux congrégations non autorisées le droit à une existence de fait et leur prescrit de demander une autorisation dans le même délai. »
Par solidarité, les supérieurs des congrégations refusent de demander les autorisations. La situation s’envenime ;
« l’exécution du second décret du 29 mars 1880 est dès lors inévitable et les expulsions commencent le 16 octobre ; comme en juin, le gouvernement requiert la police et l’armée pour briser les portes des couvents et faire sortir les religieux retranchés dans leurs cellules en compagnie de prêtres séculiers et de notables , tandis que les fidèles stationnent dans les rues proches sous les cris haineux des anticléricaux. En agissant ainsi, les républicains entendent faire respecter la loi. Mais c’est aussi au nom de la loi que les religieux résistent en arguant de la violation du droit de propriété et en annonçant des recours devant les tribunaux 5…° ?Un peu partout en France la violence se déchaîne . Violence symbolique et ritualisée, lorsque les victimes acceptent, une fois les portes fracturées, de sortir avec, à leurs côtés, un policier ou un gendarme qui porte la main à l’épaule ou au bras. Violence physique lorsqu’elles se font traîner au milieu d’une foule prompte à crier au sacrilège et à transformer une opération de police en manifestation de dévotion à l’occasion du transfert du saint-Sacrement précédant la fermeture de la chapelle et l’apposition des scellés ; les scènes épiques ne manquent pas, de l’abbaye de Solesmes à la trappe de Bellefontaine ne Vendée, du couvent des capucins à Nantes, cerné par les manifestants et les contre- manifestants, à l’abbaye de Frigolet, assiégée par 2000 dragons pendant quatre jours et défendue par des milliers de fidèles soutenus par le cantique Povençau e Catouli (Provençaux et Catholiques).
La République contre les congrégations. Histoire d’une passion française 1899-1904 .
Nous avons pu trouver trace de tels évènements à Lyon en parcourant la presse de l’époque (Le Nouvelliste de Lyon, le Courrier de Lyon…).
C’est le 3 novembre que sont relatés des troubles importants à Lyon, avec échauffourées et mort d’un homme suite aux échauffourées d’hémorragie interne (par exemple)…
Dans ces journaux, il est évoqué des évènements identiques mais apparemment plus tardifs (à compter du 4 novembre) à Saint Etienne. (Comme d’ailleurs dans l’ensemble de la France).
Pour vérifier cette hypothèse, il faudrait sans doute consulter les archives départementales, municipales et journaux locaux ce que nous n’avons pas la possibilité de faire à la bibliothèque municipale de Lyon.
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