Question d'origine :
Bonjour,
Je souhaitais savoir si certains mots dans notre belle langue française étaient systèmatiquement utilisés au pluriel ?
J'ai en tête l'exemple du mot "gens" que l'on utilise qu'au pluriel.
En existe-t-il d'autres ? Ces noms ont ils un nom particulier ?
merci !
Réponse du Guichet
bml_litt
- Département : Langues et Littératures
Le 20/04/2006 à 12h21
Le mot gens fait partie de ce que l’on nomme les mots sans singulier :
- "Certains noms communs ne s’emploient qu’au pluriel. Les uns expriment manifestement une pluralité d’êtres ou d’objets (bestiaux, pierreries, proches…), tandis que d’autres concernent des ensembles vagues dans lesquels on serait bien en peine d’identifier des unités (armoiries, entrailles, environs, funérailles …). Pour d’autres encore, le pluriel n’a que des justifications historiques (aguets, fonts). – certains mots n’appartiennent pas à l’usage courant (mots techniques, mots viellis) :
accordailles, affres, aguets, alentours, archives, armoiries, bésicles, brisées, calendes, condoléances, confins, dépens, ébats, épousailles, fiançailles, funérailles, honoraires, intempéries, laudes, matines, mœurs, pénates, ténèbres, thermes, vêpres, victuailles…
Certains noms se rencontrent parfois au singulier dans la littérature, soit par archaïsme, soit par régionalisme, soit par simple désir d’originalité :
« Il interrogeait l’alentour » (Jules Romains, Les hommes de bonne volonté T.1) –
« Des fossés plein d’eau, le long desquels poussaient des saules dans l’environ des fermes isolées » (Aragon, Semaine sainte),
en particulier le mot ténèbres, que la langue courante ne connaît qu’au pluriel, est souvent au singulier dans la littérature :
« Denis avançait seul dans les allées couvertes, dans une ombre qui était à la mesure de cette ténèbre au-dedans de lui » (François Mauriac, Chemins de la mer).
Certains des noms qui ne s’emploient aujourd’hui qu’au pluriel, ont été dans ce cas dès leur origine : mœurs (latin mores), accordailles, gémonies (latin gemoniae), etc…
… on pourrait ajouter bien d’autres noms usités plus souvent au pluriel qu’au singulier : arcanes, balayures, broussailles, décombres, embûches, pleurs, semailles…
Les dictionnaires introduisent souvent sous la forme du pluriel les termes de sciences naturelles employés dans la classification des végétaux et des animaux pour désigner le genre, l’espèce etc. … : Rosacées, Equidés, Marsupiaux …de même que les ethniques, les noms désignant des dynasties, les adeptes d’un religion etc. ... : Bochimans, Germains, Capétiens…
- Un certain nombre de lieux, chaînes de montagnes, archipels, régions, ainsi que des constellations, ne sont usités qu’au pluriel : Les Pyrénées, les Cyclades, les Grisons, les Gémeaux…."
Pour plus de détails, vous pouvez consulter Le bon usage : grammaire française de Maurice Grévisse.
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