Question d'origine :
Je voudrais savoir les noms des avocats de la defense pendant le proces de colonels grecs( Papadopoulos, etc), a la fin de la dictature.
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 19/04/2006 à 14h19
La dictature des colonels (1967-1974) : La constitution et les institutions démocratiques, déjà malmenées, sont abolies. Une dictature, analogue à celles de certains pays d'Amérique latine, dirigée par quelques militaires bornés possédant une idéologie confuse et simpliste et qui ne représentent même pas la majorité de l'armée, entend gouverner le pays par la terreur. Tout opposant passe en cour martiale et est envoyé en prison, en résidence surveillée ou dans des camps de concentration. Après l'échec d'une tentative pour rétablir la situation antérieure au coup d'État des colonels, le roi doit quitter la Grèce (13 décembre 1967). Les essais des militaires pour « normaliser » le régime en faisant voter une nouvelle constitution qui limite les libertés individuelles, renforce l'exécutif et donne à la direction de l'armée des pouvoirs exorbitants (29 septembre 1968) ; la destitution du roi et la proclamation de la République (29 juillet 1973) ; les tentatives faites pour « libéraliser » le régime (depuis janvier 1971) par la formation d'un gouvernement civil en octobre 1973 ; toutes ces péripéties ne désarment pas l'opposition qui, en Grèce et hors de Grèce, s'organise et se renforce. En effet, le régime des colonels, peu conforme à l'évolution des structures sociales et politiques de la Grèce, n'a jamais réussi à avoir des assises solides dans le pays ; il ne se maintient en place que grâce à l'appui d'une partie de l'armée et d'une oligarchie indigène, et d'une certaine politique américaine.
Des instances internationales telles que l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe ont condamné le régime des colonels pour violation des droits de l'homme (31 janvier 1969). La grande majorité des Grecs, y compris la majeure partie de la droite, est restée hostile ou réticente. L'ancien leader de la droite, Constantin Caramanlis, déjà en exil volontaire à Paris avant le coup d'État des colonels, a manifesté à plusieurs reprises son opposition à la dictature (déclarations en 1967 et en 1973). Des organisations de résistance contre le régime, auxquelles participent des gens de toutes les nuances politiques, se forment en Grèce et hors de Grèce. Les manifestations de cette résistance à la dictature qui commencent dès 1968, lors des obsèques de l'ancien chef du gouvernement, Georges Papandréou (1er novembre) s'intensifient en 1972 (manifestation du 20 novembre 1972) et surtout en 1973 (14-17 novembre) quand trois mille étudiants, ayant l'appui de la grande majorité de la population d'Athènes, occupent l'École polytechnique au centre de la capitale et réclament des élections « honnêtes » et le rétablissement des libertés universitaires. Le régime riposte par la proclamation de la loi martiale sur l'ensemble du territoire, par la création de tribunaux militaires d'exception et par une intervention armée contre les étudiants assiégés. Le 25 novembre, le noyau dur de la junte renverse, par un nouveau coup d'État, le chef de la junte militaire, Georges Papadopoulos. L'attentat perpétré contre l'archevêque Makarios à Chypre (15 juillet 1974) par les officiers grecs de la garde nationale chypriote « prêtés » par la junte, et le renversement du gouvernement chypriote constituent les derniers actes de la junte militaire. Devant l'invasion de Chypre par les armées turques, les tenants du pouvoir en Grèce font appel à Constantin Caramanlis. Rétablir une vie politique normale, redresser l'économie et définir une politique extérieure équilibrée, telles sont les principales tâches auxquelles doit faire face la Grèce après la chute de la dictature.
Georges Papadopoulos (1919-1999) : Il symbolisa la rudesse et l’obscurantisme de la dictature des colonels en Grèce. […] Après l’échec du coup d’état des amis de Ioannidis à Chypre en juillet 1974, la junte s’effondre. Constantin Caramanlis rentre en Grèce le 24 juillet et restaure la démocratie. Papadopoulos est emprisonné et condamné à mort le 21 août 1975 pour « sédition et haute trahison ». Sa peine est commuée en perpétuité deux jours plus tard. Il est enfermé en dans un quartier de haute sécurité de la prison de Korydallos à Athènes. En décembre 1990, le gouvernement conservateur pense le libérer, mais doit reculer devant l’hostilité de l’opinion publique. Il est finalement hospitalisé le 12 août 1996 et ne quittera plus sa chambre.
Source : Encyclopaedia Universalis, consultable en ligne à la bibliothèque ou en version papier (ed. 2002, département société, littérature ou sciences).
Le procès est toujours sommairement mentionné dans les documents en notre possession. En revanche, en connaissant les dates du procès de G. Papadopoulos, une lecture des journaux de l’époque pourra vous mettre sur des pistes. Toutefois, une rapide recherche dans le quotidien Le Monde, est peu probante, la médiatisation des procès étant beaucoup moins importante qu’aujourd’hui. La recherche effectuée porte sur le mois d’août 1975 :
14 août 1975 : « Le procès des responsables du coup d’Etat militaire du 21 avril 1967 se poursuit devant la cour criminelle. 18 accusés parmi lesquels G. Papadopoulos, ancien président de la république, les anciens présidents du conseil Nicolas Makarezos et Stylianos Pattakos, l’ancien chef de la police militaire Dimitros Ioannidis […] ont récusé tout témoignage à décharge et toute défense. »
16 août 1975 : « La méthode de défense choisie par les accusés – le silence – interdit tout coup de théâtre ».
19 août 1975 : un article de J.Cl. Guillebaud (Page 3) parle des avocats de Papadopoulos sans les nommer.
20 août 1975 : un article du même auteur (Page 2) pas plus disert : « Impressions d’audience »
…
Vous aurez peut être plus de chance en consultant la presse grecque de l'époque...
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