roman
DIVERS
+ DE 2 ANS
Le 30/03/2006 à 18h38
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Question d'origine :
QUEL EST LE TITRE DU DERNIER GONCOURT?
MERCI.
Réponse du Guichet
anonyme
- Département : Équipe du Guichet du Savoir
Le 31/03/2006 à 08h08
Né en 1941,
Le cinéma n'est pas pour lui un art au sens traditionnel du mot, car il nécessite un lourd travail d'équipe, de temps et de l'argent. Mais Weyergans aime le Septième Art, malheureusement écrasé par la télévision qui prétend le servir. La télévision, c'est aujourd'hui "la grande prêtresse de tous les discours". François Weyergans veut bien y passer mais reste lucide et sait qu'il ne fait que la promotion d'un livre sous prétexte de rencontrer le public.
Il préfère le musée Picasso où il se rend quand il a l'angoisse de la page blanche. Il aime aussi Giacometti, qu'il a connu et qui a été un maître pour lui.
Il se passe de longues années pendant lesquelles il ne publie rien. Il annonce sans cesse à ses éditeurs que son livre est prêt, ceux-ci en font la promotion et puis... rien. Que fait Weyergans ? Il écrit, certes, il pense. Il écrit des fax quand il n'arrive pas à écrire son roman. Il reprend des passages du manuscrit de nombreuses fois, se corrigeant, se re-corrigeant, dans le but de retrouver la fraîcheur du premier jet. Une ré-écriture sans fin. Ecrire est douloureux, pénible. Le seul livre qui lui a été agréable de faire est son premier roman, Salomé, écrit en 1969, qui parait en 2005 en même temps que Trois jours chez ma mère, candidat au Goncourt.
Dans Franz et François, Weyergans rendait hommage à son père, lui-même écrivain. Le fils a grandi dans le bruit de la machine à écrire. Avec Trois jours chez ma mère, c'est le tour de celle-ci, mais y arrive-t-il finalement ? Car dans le roman même, le narrateur Weyergraf s'invente un autre Graffenberg, qui s'invente à son tour un Weyerstein, chacun communiquant à l'autre son impuissance créatrice.
François Weyergans est l'écrivain du désarroi, et est passé maître dans l'art de la digression. Il écrit des romans en poupées russes et s'ingénie à creuser de nombreux tunnels d'une oeuvre à l'autre.
A l'annonce du Prix Goncourt 2005, François Weyergans téléphone à sa mère. Priorité légitime de celle qui lui a toujours fait confiance, et dont le roman récompensé cherche à faire le portrait. François Weyergans se rejouit de ce Prix, mais il se réjouit surtout qu'un public plus large encore va lire son livre ; et surtout, un public qui, dit Weyergans "ne sait pas comment je m'appellais avant".
L'Académie Goncourt est constituée de dix membres. Ceux-ci se réunissent chaque premier mardi du mois dans leur salon, au premier étage du restaurant parisien Drouant. Après le départ ou le décès de l'un d'entre eux, son successeur est recruté par cooptation. Le nouvel élu a chez Drouant le couvert de celui qu'il remplace, avec la fouchette et le couteau en vermeil gravés aux noms des détenteurs successifs.
Bien que le lauréat ne reçoive qu'un chèque symbolique de 10 euros, ce prix lui assure de vendre au moins 300 000 exemplaires... Parmi les lauréats du Goncourt on trouve : Marcel Proust pour A l'ombre des jeunes filles en fleurs en 1919, André Malraux pour La condition humaine en 1933, Simone de Beauvoir pour Les Mandarins en 1954, Romain Gary pour Les racines du Ciel en 1956, de retour en 1975 sous le nom d'Emile Ajar pour La vie devant soi, Patrick Modiano pour Rue des boutiques obscures en 1978 et Marguerite Duras pour L'amant en 1984.
En 1951, Julien Gracq a refusé cette distinction pour "Le Rivage des Syrtes". En 1995, pour la première fois, le Goncourt et le Médicis ont été attribué à un même roman : "Le testament français" d'Andreï Makine.
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