Question d'origine :
Bonjour,
J'aimerais creuser un certain nombre de concepts glanés ici et la au fil de mes lectures, mais je ne sais où chercher...
Pourriez vous m'expliquer (avec les ref biblio precises idoines (pas toute la "Raison pure", donc, mais quelque chose de plus ciblé)), les termes suivants :
Chez Leibniz :
difference entre 'spatium' et 'extensio' (NB: vu chez Deleuze et son espace nomade)
Chez Kant :
Difference entre Schranke (limite) et Grenze (Seuil).
Rapport avec le Kontaktschrank de Freud ??
Chez Althusser :
Def de sa 'coupure' et rapport avec la rupture bachelardienne
Chez Hjelmsev (donc plutot linguistique, voire glossemique) :
def des : rapports in abstentia et - in praesentia
Deleuze :
'Profondeur de peau'
Et bien sur (je me repete), j'aimerais les passages afferents pour pouvoir m'y reporter...
That's all folks.
Je ne doute pas que vous releverez -avec succes- le gant.
Cordialement,
Réponse du Guichet
bml_civ
- Département : Civilisation
Le 20/03/2006 à 14h14
Vous faites référence à Gilles Deleuze. Connaissez-vous ce passage :
« Gilles Deleuze : Ce que j’appelle l’espace et le temps, c’est l’ordre des coexistences et des successions entre monades, si bien que dire qu’elles pourraient [????] d’espace, d’endroits dans l’espace, ou de moments dans le temps, sans changer elles-mêmes, ça n’aurait aucun sens. Question: il serait infiniment virtuel? Gilles Deleuze: non. Enfin, oui et non. Il est virtuel si vous l’identifiez au temps du monde. Il est actuel si vous le prenez comme l’ordre de succession des monades, des monades qui sont actuelles. Le problème compliqué ce sera mathématiquement, parce que vous sentez qu’au premier étage il y a une logique du temps défini comme l’ordre des successions par exemple, ou une logique de l’espace, et Leibniz tiendra beaucoup à la distinction des mots. Il n’emploie à cet étage là que les termes de spatium, espace, et tempus, temps. Quand vous voyez le mot extensio ou extensum, ça ne renvoie jamais à ça; ça renvoie au contraire à quelque chose qui concerne déjà les corps. Alors le problème ce sera les rapports entre le spatium et l’extensio, ce sera une des théories mathématiques, je crois, les plus audacieuses de Leibniz. Enfin voilà, c’est tout ce que je peux dire rapidement »
tiré du Cours de Gilles Deleuze ?
Deleuze semble ici faire référence à un des dialogues leibniziens étudiés par André Robinet dans son ouvrage Leibniz et Malebranche et que lui-même cite dans Le pli : « Leibniz peut définir l’étendue (extensio) comme « la répétition continue » du situs ou de la position, c’est-à-dire du point de vue : non pas que l’étendue soit alors l’attribut du point de vue, mais elle est l’attribut de l’espace (spatium) comme ordre des distances entre points de vue, qui rend cette répétition possible ».
Les notions philosophiques tome 1 :
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Cet article renvoie, dans sa bibliographie, à la Critique de la raison pure (V. I, 2e partie, 1ère division)
Pour la notion de
. Le chapitre Les barrières de contact (Kontaktschranke) présente succinctement sa conception des échanges d’énergie psychique au niveau neuronal.
Quant à la question du rapport entre Schranke chez Kant et Kontaktschranke chez Freud, nous voudrions simplement rappeler que tous les mots allemands ne sont pas nécessairement des concepts philosophiques
« Coupure ( -épistémologique) Le terme est employé par Althusser et son Ecole pour désigner dans l’œuvre de Marx le lieu et l’opération du passage entre une préhistoire idéologique et la production d’un discours scientifique. Le concept, mais non le terme, est importé de l’œuvre de Bachelard où il figure sous le nom de « rupture ». Cela dit, l’utilisation althussérienne de cette notion est suffisamment différente de l’usage bachelardien pour justifier une dénomination nouvelle.
« La coupure épistémologique intervient dans l’œuvre de Marx en 1845, et marque la profonde mutation théorique qui accompagne la production d’un discours scientifique sur l’histoire. Pour l’instant nous sommes encore très près de Bachelard, la coupure ou rupture épistémologique indique le moment où une discipline s’arrache au tissu d’erreurs qui la précède, et se constitue comme science. (…) D’une part la coupure renvoie, et ceci est très bachelardien, à la fondation par Marx d’une science de l’histoire, le matérialisme historique. D’autre part la coupure renvoie aussi, et ceci est moins bachelardien, à la fondation simultanée d’une nouvelle philosophie, le matérialisme dialectique. Althusser est très net à ce sujet, en ce qui concerne Marx au moins, la fondation d’une nouvelle science de l’histoire implique nécessairement une profonde révolution philosophique. (…)
« La « coupure » althussérienne est aussi plus structurale, moins chronologique que la « rupture » bachelardienne. »
« Hjelmmslev a été considéré comme le plus fidèle successeur de Saussure et ses ouvrages comme une continuation directe du Cours . C’est un peu exagéré. En réalité, Hjelmslev n’est venu que relativement tard à s’initier aux idées du cours. Ses Principes de grammaire générale ne sont pas encore d’inspiration saussurienne. (…)
« Une distinction importante dans le système de Hjelmslev est celle entre la fonction et – et (« conjonction logique ») et la fonction ou – ou («disjonction logique »). C’est cette distinction qui est à la base de la différence entre le processus (le texte ) et le système, ou paradigme La relation entre les membres du système est une relation d’exclusion. Le locuteur a le choix entre le /i/ et le /u/ du vocalisme français (fr. lit ~ loup) ou entre le masculin ou le féminin de la grammaire (fr. je le vois ~ je la vois), ou entre les différents éléments du lexique (père ~ mère). Le rapport entre les membres du texte est un rapport d’ inclusion. On peut rapprocher cette distinction fondamentale de celle de Saussure entre termes in absentia (exclusion) et termes in praesentia (inclusion). Il introduit pourtant comme termes définitifs de ces deux rapports respectivement les termes de [relation (et – et) et de corrélation (ou – ou). Les éléments pris au paradigme s’alignent les uns à côté dans des séquences et dans un ordre permis par les règles de la langue. » (Extrait du chapitre consacré à l’Ecole de Copenhague de l’ouvrage de Bertil Malmberg Analyse du langage au XXe siècle : théorie et méthodes).
Sur les rapports syntagmatiques et rapports associatifs entre les termes de la langue tels qu’ils sont décrits dans la théorie de Saussure, vous pouvez vous reporter au chapitre correspondant dans le Cours de F. de Saussure. « Le rapport syntagmatique est in praesentia ; il repose sur deux ou plusieurs termes également présents dans une série effective. Au contraire le rapport associatif unit des termes in absentia dans une série mnémonique virtuelle. » (p. 170-175)
Deleuze : « Le plus profond, c’est la peau » in Logique du sens
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