Question d'origine :
bonjour-bonjour !
Finalement, de quoi exactement est mort Yasser Arafat ?
Photographié debout, au sortir de l'avion l'amenant en France à l'hopital, il ne semblait pas à l'article de la mort .. merci à nos précieux "renseignateurs"
Réponse du Guichet
gds_db
- Département : Equipe du Guichet du Savoir
Le 03/03/2006 à 15h35
Farouk Kaddoumi, qui a succédé à Yasser Arafat à la tête du mouvement Fatah, a déclaré lundi à Beyrouth qu'il était convaincu que le président de l'Autorité palestinienne était mort empoisonné.
"Il est mort empoisonné. Les traitements et les examens médicaux ont écarté toutes les maladies auxquelles on aurait pu penser, comme une leucémie ou une perte des défenses immunitaires. Pourquoi les plaquettes sanguines continuaient-elles alors à se briser? Il n'y a pas d'autre raison (possible) que le poison", a-t-il affirmé lors d'un point de presse conjoint avec le chef de la diplomatie libanaise Mahmoud Hammoud, avec qui il venait de s'entretenir.
Le neveu de Yasser Arafat, qui a reçu lundi à Paris une copie du dossier médical du défunt dirigeant palestinien, a indiqué que
source : brève de l'AFP du 22 novembre 2004
Certes, l’état d’Abou Ammar – comme l’appellent les Palestiniens – s’était brutalement aggravé au cours des dernières semaines. Certes aussi, le siège par l’armée israélienne de son quartier général de la Mouqata’a, à Ramallah, depuis décembre 2001, l’avait contraint à vivre dans des conditions psychologiques et physiques extrêmement éprouvantes. Mais, pour de nombreux dirigeants palestiniens, qui en ont fait état publiquement, parmi les opinions arabes et au-delà, l’affaire était entendue : le raïs avait été empoisonné par les Israéliens. C’est aussi l’opinion de son médecin personnel (jordanien), le Dr Ashraf Al-Kourdi. [...]
Que disaient les médecins de l’hôpital Percy, l’un des meilleurs en Europe en matière d’hématologie ?
Signé le 19 novembre 2004 par le médecin-chef des services, le Dr Bruno Pats, le rapport médical confidentiel concluait : « Au treizième jour de son hospitalisation à l’hôpital d’instruction des armées Percy et au huitième jour de son hospitalisation dans le service de réanimation, M. Yasser Arafat est décédé d’un accident vasculaire cérébral hémorragique massif. Cette hémorragie cérébrale a compliqué un tableau clinique regroupant quatre syndromes (3) (...). La consultation d’un grand nombre d’experts de spécialités multiples et les résultats des examens réalisés n’ont pas permis de retenir un cadre nosologique expliquant l’association des syndromes. » [...]
Pour expliquer cette mort subite, la presse israélienne, on l’a vu, a évoqué trois causes : infection, sida ou empoisonnement. La thèse de l’infection manque de fondement médical : aucun médecin français, palestinien, égyptien, tunisien ni jordanien n’a affirmé avoir découvert une trace d’infection lors des examens. En outre, si telle avait été la cause de sa maladie, Arafat aurait pu y faire face avec l’aide d’antibiotiques.
La thèse du sida semble avoir été avancée à seule fin de salir l’image du raïs. Car l’article déjà cité de Haaretz n’apporte pas le moindre élément probant. Une enquête du New York Times a exclu d’emblée cette hypothèse. Les médecins français ne la mentionnent même pas. Les médecins tunisiens ont procédé à un test VIH : négatif. « Il est inconcevable, assure un expert israélien, qu’une maladie qui a duré deux semaines, avec de terribles diarrhées, des vomissements violents, de graves problèmes du système digestif, et qui a produit de sérieux phénomènes de coagulation ait été provoquée par le sida (6). » En réalité, aucun document médical ne mentionne cette maladie, révèle le Dr Al-Kourdi, médecin personnel d’Arafat pendant plus de vingt ans.
Empoisonnement ? Les autorités israéliennes qualifient de « stupides » et de « mal intentionnées » de telles accusations. Du côté palestinien, on rappelle la tentative d’assassinat à Amman, le 25 septembre 1997, d’un des dirigeants du Hamas, M. Khaled Meshal : deux agents du Mossad lui avaient injecté, en pleine rue, un poison dans l’oreille. Fou de rage, le roi Hussein exigea qu’Israël fournisse immédiatement le contrepoison, faute de quoi il prendrait la responsabilité d’une crise majeure entre les deux pays. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou accepta de livrer l’antidote et, pour calmer le jeu, libéra soixante-dix prisonniers palestiniens, dont Cheikh Yassine.
Comparaison n’est pas raison : les médecins de l’hôpital Percy affirment, dans leur rapport, ne pas avoir trouvé de traces de poison connu. Ils ont, de surcroît, demandé à deux autres laboratoires – ceux de la gendarmerie et des armées – d’en rechercher : en vain. Toutefois, certains experts estiment qu’on peut fabriquer facilement des produits toxiques non répertoriés, dont certains disparaissent après avoir fait leur effet...
source : Yasser Arafat a-t-il été assassiné ? article paru dans Le Monde diplomatique, novembre 2005
A consulter également :
- Polémique autour des causes de la mort d'Arafat : article paru dans Libération, 16 novembre 2004
- LCI : Les causes de la mort d'Arafat toujours floues
- Wikipedia
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