Question d'origine :
Bonsoir,
Tour d'abord un grand merci pour vos precieuses informations concernant le kaolin et vos liens joints tres interessants.
aujourd'hui je cherche des infos dur la danaide de rodin qui ne serait pas sculptee
par le maitre mais par qui ? et pourquoi cette oeuvre majeure qui se denote de toute la production de Rodin et quelle année? enfin tout ce que l'on peut connaitre sur cette sculpture.
Merci de vous lire
Salutations distinguées
Paolo
Réponse du Guichet
bml_art
- Département : Arts et Loisirs
Le 24/02/2006 à 14h39
La consultation du catalogue recensant les marbres du Musée Rodin ainsi que celui de l’exposition « Rodin, l’exposition de l’Alma » qui s’est tenue au Musée du Luxembourg (12 mars-15 juillet 2001) nous permet de recueillir quelques informations concernant la Danaide de Rodin.
Cependant la chronologie exacte des différentes versions de l’œuvre est assez difficile à établir, étant donné leur nombre (douze versions sont répertoriées sur le site Joconde, site recensant les collections des musées français) et le fait que cette oeuvre soit parfois confondue avec Andromède. Selon le site Joconde elle est aussi connue sous le titre « La source ».
Elle constitue un bel exemple des marbres sortis des ateliers de Rodin. Inspirée de la légende grecque selon laquelle les cinquante filles de Danaos avaient été condamnées à remplir un tonneau sans fond pour avoir égorgé leurs époux, la nuit de leur noce, sur ordre de leur père, la Danaïde figure le désespoir de l’une d’entre elles après l’exécution de la funeste tâche.
Rilke écrivit à ce propos « l'impression merveilleuse que l'on éprouve à en faire le tour, le long, le très long chemin autour de la courbe de ce dos, richement déployée vers le visage qui se perd dans la pierre comme un grand sanglot, vers la main qui, pareille à une dernière fleur, parle encore une fois doucement de la vie, au cœur de la glace éternelle du bloc ».
Deux versions concernant cette œuvre existent, pas totalement concordantes.
Si l'on se réfère à l'ouvrage commentant la collection de marbres du Musée Rodin il semble que le premier marbre fut présenté chez Georges Petit à l’exposition Monet-Rodin de 1889. La sculpture aurait été exposée au Salon du Champ de mars de 1890 où l’Etat proposa de l’acquérir. Rodin consentit au prix de 4000F mais souhaita retoucher le marbre (cf lettre conservée aux Archives nationales où Rodin précise par ailleurs que le titre est Danaïde et non Danaé). L’œuvre fut apportée au Musée du Luxembourg le 26 novembre 1892.
Pendant ce temps Escoula exécuta deux ou trois autres versions dont celle commandée par le collectionneur Antell au début de 1889. (cf lettre de Rodin à Armand Dayot du 4 février 1889, correspondance de Rodin tome 1, où il indique : « Je vous dois… bien des remerciements pour …l’achat que vous avez bien voulu conseiller à Mr Antell… de la sorte je vais finir cette Danaïde, la faire grandir pour le marbre »).
Le Musée Rodin indique à ce point qu’il est difficile de préciser si le marbre fourni est celui livré par Escoula en novembre 1890 ou celui d’avril 1892. Il fut cédé par son propriétaire à l’Etat finlandais et se trouve au Musée d’Helsinki.
En 1893, Peter réalisait une version en pierre de Tonnerre qui se trouve à Lisbonne, au Musée national d’art ancien. Elle fut offerte au Musée en 1951 par Calouste Gulbenkian qui en fit l’acquisition à la Galerie Georges Petit en 1922.
Il est probable que c’est après l’exposition de 1900 que reprirent les commandes de marbres auxquels travaillèrent Garnier, Raynaud et Mathet de 1901 à 1905.
D’autres exemplaires ont été signalés à Londres et Bruxelles en 1903. D’autres enfin, sont signalés aux Etats-Unis à Philadelphie, Brooklyn et Princeton.
Selon les rédacteurs du catalogue de l’exposition 2001, Georges Grappe date cette œuvre à 1885 mais elle fut sans doute à la fois agrandie et retaillée en 1889 ce qui lui permit de figurer à l’exposition Claude Monet-Auguste Rodin en 1889.
Ce premier exemplaire, acquis par le Dr Antell, est aujourd’hui à Helsinki. Il fut moulé et donna naissance à des bronzes après 1900.
Dés 1889, cependant, Rodin avait confié à Jean Escoula, qui était peut-être déjà l’auteur du premier, la réalisation d’un deuxième marbre qui figura au Salon de la Société nationale des beaux arts de 1890 et fut acquis par l’Etat pour le Musée du Luxembourg.
En dehors des deux ouvrages mentionnés ci-dessus, nous vous conseillons la visite du site du Musée Rodin, à Paris et parmi une bibliographie abondante, la lecture de l’ouvrage consacré Rodin par Raphaël Masson et Véronique Matiussi et paru en 2004.
La Danaide Rodin
DANS NOS COLLECTIONS :
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